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Publié par Fnaut Pays de la Loire

Pendant l'été, les travaux routiers se poursuivent et le dépeçage du réseau ferré continue !


Le 10 juillet 2006, le Président du Conseil Général de la Mayenne a inauguré la déviation routière de Chemazé et la voie verte sur un tronçon de la voie ferrée partant de Château-Gontier.


Les travaux d'aménagement n'ont pas trainé sur la voie ferrée Château-Gontier / Segré entre le moment du déferrement  illégal en octobre / novembre 2005  (voir précédentes pages du blog) et  la mise en place des aménagements liés au cheminement. Comme s'il fallait rapidement faire disparaître toutes traces du passé et rendre hypothétique le retour  du train... Un empressement d'autant plus remarquable que d'autres itinéraires de voies ferrées attendent des  aménagements  depuis bien longtemps.


Travaux de deferrement en novembre 2005


Curieux moment en effet de casser l'itinéraire ferroviaire Sablé - Château Gontier - Segré - Châteaubriant :
- constituant un véritable trait d'union en Pays de la Loire (parce qu'il dessert 3 sous-préfectures (Château Gontier, Segré, Châteaubriant) et Sablé, en  traverse  4 des 5 départements de la Région. Cette ligne dispose d’une véritable vocation régionale en constituant un axe structurant de ces bassins de vie )
 
- alors que le cours du pétrole ne cesse de grimper vers des sommets (30$ le baril en 2003, 40$ en 2004, +79$ actuellement)
- au moment où :
    ---> SEGRE intégre dans son PLU la préservation de l'emprise  et qu'une  étude lancée par la Région sur une éventuelle réouverture de la ligne a été confirmé récemment par le maire de SEGRE

    ---> Réseau Ferré  de France et la Région des Pays de la Loire vont lancer une réflexion sur les anciennes voies ferrées et leurs usages futurs ... 


La ligne à Châteaubriant qui constitue un  trait d'union ...
oublié mais potentiel en Pays de la Loire


Un exemple local de la politique des transports menée au niveau national

L'inauguration de l'aménagement sur la voie ferrée se faisait conjointement  à celle de la déviation de Chemazé. un exemple qui, une fois de plus, démontre bien la totale incohérence de la politique des transports menée en France.  Au  lieu de corriger les effets pervers du "tout  routier", elle ne fait qu'entretenir les désequilibres et renforcer la prédominance du  mode routier  sur le ferroviaire qui est encore le mode de transport mécanisé le moins polluant.

Une déviation qui ne se justifie pas par le trafic

La FNAUT rappelle à l'occasion de l'inauguration du contournement de la  Route Départementale 20 à Chemazé, que la croissance du trafic routier n'est que la résultante de l'absence d'un itinéraire alternatif ferroviaire. De plus le trafic reste modeste sur cet axe par rapport à d'autres axes, en 2001 on comptabilisait respectivement 6910 véhicules sur la N°162, 6161 sur la N°171 et seulement 3981 véhicules sur la D20.)  D'autres communes mayennaises sont légitimement en droit de demander de tels aménagement au vue de leur situation.

La déviation : un choix qui laisse croire  à la  population  qu'elle va trouver ainsi un moyen d’échapper aux nuisances engendrées par le "tout routier"

Le contournement de Chemazé etait programmé pour permettre aux habitants de ne pas subir les nuisances liées au trafic routier de transit en particulier celui des poids lourds. Loin de vouloir  minimiser  ce que subissent les habitants, elles sont réelles et la route est une des premières sources de nuisances sonores et d’insécurité Mais  ce type d'infrastructure s'apparente à une fuite en avant  en renforçant  une fois de plus la route. Un choix qui laisse croire  à la  population  qu'elle va trouver ainsi un moyen d’échapper aux nuisances engendrées par un système de transport, qui favorise le flux tendu, l’absence de stock et le "just in time" et ne répond pas aux enjeux présents et futures (effet de serre, pollutions, coût de l'energie...). Il s'agit bien d'une politique contraire à  une politique "durable" dans le domaine des Transports.

La FNAUT ne s'oppose à la randonnée pédestre sur les emprise ferroviaires tant qu'elle ne remet pas en cause le retour du train.

La FNAUT rappelle qu'elle n'est pas opposée à la randonnée pédestre. Elle se permet seulement de signaler que l'emprise ferroviaire de cette ligne est une double voie et qu'il y avait par conséquent toutes les conditions de largeur possible pour faire cohabiter voie ferrée et voie verte. De plus, cet itinéraire est enclavé entre la future et trés contestée Rocade Sud et le Maine et Loire, où l'tinéraire est envahi par les ronces. Des perspectives effectivement trés réjouissantes pour la randonnée.
 
Reste à attendre le résultaut du contentieux opposant la FNAUT au déferrement abusif et illégal ; le Conseil d'Etat devrait délibérer prochainement et sa décision est attendue avec impatience...

Fabrice Eymon
FNAUT 53

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F
Bien le bonjour, celà faisait longtemps. Il faut connaitre ses troupes et ses "ennemis". Pour le président du CG 53, vous savez pertinement dans quelle catégorie le situer... Je ne reviendrais pas sur les raisons d'un politique pour se pencher vers la route, tant elles sont nombreuses, parfois nécéssaires mais bien souvent plutôt idéologiques ou copinesques....<br /> Tant que les emprises restent sous propriété collective à statut reservé, pas de panique pour un fractionnement et une vente aux particuliers. Il faut travailler à fiabiliser l'offre ferroviaire, et permettre aux clients/ usagers/ chargeurs de redecouvrir le rail. Donc sur les axes existants.  La voie des trains touristiques et autres vélo-rails peut parfaitement justifier le maintient d'un axe délaissé..<br /> Et le développement touristique, ça plait à nos politiques..<br />  <br /> Fabrice
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F
Merci pour votre contribution.Le pétrole étant appelé à devenir une denrée rare et donc chère, peut-être que dans 30 ans, on posera des rails sur nos actuelles 2x2 voies... Où n'y passeront plus que des autocars... A moins qu'on ne se déplace plus à tout bout de champ comme ça l'aura été pendant le siècle du pétrole (1945 - 2045).