Dette du rail : la Fnaut conteste les propositions de la SNCF
Front commun contre les propositions de la SNCF
Les Régions et les associations d'usagers des transports sont opposées à l'idée émise par la SNCF de reprendre à son compte une partie de la dette du propriétaire du réseau ferré RFF.
Alors que Jacques Auxiette, le président de la commission Transports de l'Association des régions de France (ARF) qualifie la proposition récente de la SNCF pour désendetter le ferroviaire de proposition "absolument inacceptable", la FNAUT monte à son tour au créneau.
La FNAUT se montre hostile aux solutions de la SNCF qui consiste à faire prendre aux usagers une part plus conséquente à l'effort de desendettement ce qui supposerait une hausse du prix des billets de TER. Alors que, dans le même temps, les usagers subissent tous les jours retards, pannes et annulations dus au mauvais état du réseau.
Il y a "mieux à faire", disent les usagers
La Fédération Nationale des Association d'Usagers des Transports (Fnaut) considère qu'il y a "mieux à faire" que d'augmenter le prix du billet du TER pour résorber la dette du rail.
Elle estime que des économies sont réalisables sur des "projets d'infrastructures inutiles". Parmi les "sources de gaspillages", la Fédération pointe du doigt les projets d'autouroute A45 entre Lyon et Saint-Etienne, estimé "à plus de un milliard d'euros", de liaison autoroutière entre Saint-Denis et la Possession sur l'île de la Réunion (2 milliards) ou encore le Canal Seine-Nord "autour de 5 milliards". "Les gisements sont énormes", martèle son président Jean Sivardière.
Autre piste d'économies, selon la Fnaut, l'ouverture à la concurrence via des délégations de service public (DSP), des lignes TER, qui sont aujourd'hui sous monopole de la SNCF.
"Nous estimons que l'ouverture à la concurrence permettrait d'amorcer un cercle vertueux", souligne Jean Sivardière.
Il suggère plusieurs mesures à mettre en place dans le cadre des DSP pour réduire le coût des trains régionaux, sans pour autant réduire les salaires des cheminots: augmentation de la polyvalence du personnel, hausse du temps annuel de conduite, réduction du nombre de circulations avec agent d'accompagnement.
"De cette démarche, on attend une réduction des charges de l'exploitant, ce qui engendre une augmentation de la fréquentation du TER".
La Fnaut suggère également d'exploiter "quelques niches fiscales anti-environnementale" comme la taxe poids-lourds, la taxe sur le gazole, le stationnement et les péages urbains.