Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Fnaut Pays de la Loire

logofnaut2012

Paris, le 27 septembre 2012


 

 

 

 

 

Gouvernance du secteur ferroviaire : la FNAUT est opposée à une réunification

 

 

La FNAUT s’inquiète des intentions manifestées par le gouvernement de réunifier le secteur ferroviaire dans le cadre d’une formule de holding qui serait pilotée par la SNCF, avant même que les idées directrices d’un indispensable « plan rail » aient été formulées par l’Etat.

 

Un triple constat

 

+ Avant la loi Pons-Idrac de 1997, la SNCF disposait de tous les pouvoirs pour exploiter le rail. Mais sa gestion, qui s’est révélée à court terme, s’est traduite par l’absence de réforme interne, un manque d’entretien du réseau classique, la négligence du fret et des services voyageurs hors TGV.

 

+ La création de RFF a permis l’émergence d’idées nouvelles, inspirées des bonnes pratiques européennes, telles que la régénération du réseau classique, le cadencement des services voyageurs et la desserte fret des ports.

 

+ Les succès de la Deutsche Bahn (DB) ne sont pas dus à la formule de holding qui rassemble la DB et le gestionnaire de l’infrastructure (DB Netz) : la dette ferroviaire a été reprise par l’Etat allemand en 1994 ; le réseau est en bon état ; la DB a été stimulée par la concurrence d’autres opérateurs, qui a eu un impact très favorable sur la fréquentation et a permis de maintenir l’emploi cheminot.


SNCF logoHD

Les risques d’une réunification

 

+ Une réunification rétablirait un monopole de pensée ferroviaire au détriment de l’innovation.

 

+ La stratégie de la SNCF s’imposerait alors qu’elle consiste, en contradiction avec les objectifs du Grenelle de l’environnement et de la récente Conférence environnementale, à supprimer les services non rentables sans chercher à les valoriser (wagon isolé, services TER et Intercités peu fréquentés, trains de nuit, autotrain, TGV «intersecteurs » et parcours terminaux des TGV sur lignes classiques).

 

+ La SNCF recherche une croissance externe par diverses initiatives telles que la création d’iDBus, alors que c’est un recentrage de ses activités sur le rail, qui correspond le mieux aux attentes des voyageurs et des chargeurs et doit impérativement constituer sa mission première.

 

La FNAUT demande à l’Etat et aux régions un gel immédiat des transferts sur route.

 

 

 

Une proposition irréaliste

 

La SNCF vient de proposer un partage de la dette ferroviaire entre l’Etat, la SNCF elle-même, les régions et les usagers du TER. Si la SNCF estime en avoir la capacité financière (mais au « prix » de quelles suppressions de services ferroviaires?), ce n’est le cas ni de l’Etat, déjà lourdement endetté, ni des régions qui peinent à financer le TER (mais refusent, pour la plupart, toute ouverture du TER à la concurrence alors qu’elle permettrait une réduction sensible des coûts d’exploitation).

 

Quant à augmenter fortement les tarifs des TER, la FNAUT refuse cette perspective. Pour dégager des ressources nouvelles pour les transports collectifs, il faut en priorité :

 

+ faire payer les coûts économiques et écologiques engendrés par les déplacements automobiles de proximité, particulièrement élevés dans les zones denses ;

 

+ supprimer les niches fiscales anti-environnementales.

 

 

• Jean Sivardière, président de la FNAUT,

• Jean Lenoir, vice-président,

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
<br /> "parmi les élus il y a pas mal d'éus proche des travailleurs" ??? Je suis heureux de l'apprendre, je dois<br /> dire que je n'avais pas remarqué... En tout cas, dans les politiques menées, on ne voit pas beaucoup de différences, y compris dans le secteur du transport.<br /> <br /> <br /> Quant au fait que c'est l'État qui a choisi de favoriser à outrance la route et de fermer des lignes (et ce<br /> même avant 1938, d'ailleurs), c'est aussi le témoignage que les détenteurs des grands moyens de production (dont l'État représente grosso modo les intérêts) qui jusqu'alors avaient préféré<br /> nettement le rail pour acheminer leurs marchandises, ont changé leur fusil d'épaule au début du siècle dernier. État et concurrence ne sont en rien antynomiques : c'est bien l'État qui fausse<br /> largement la concurrence en faveur de la route... mais obéissant en cela aux désirs des partisans les plus acharnés du système de la concurrence, "libre et non faussée" pour ceux qui veulent bien<br /> croire à cette fable.<br />
Répondre
F
<br /> Il y a bien des élus du PC dans les différentes régions et souvent même aux manettes des transports (ex en Pays de la loire). Poste donné du fait de la proximité avec les syndicats...<br /> <br /> <br />
D
<br /> "La stratégie de la SNCF s’imposerait alors qu’elle consiste [...] à supprimer les services non rentables" : vous<br /> commettez à mon avis un contre-sens total. C'est justement pour préparer l'ouverture à la concurrence et la substitution au service public ferroviaire d'un système dérégulé fonctionnant sur la<br /> recherche du profit que la SNCF a commencé, il y a déjà longtemps maintenant, à abandonner franchement ou insidieusement les services "non rentables". Mais les concurrents se présenteront-ils<br /> pour honorer des prestations ferroviaires non rentables au sens capitaliste du terme (qui n'est pas le même que celui de l'intérêt général, écologique, etc., comme cette analyse l'indique<br /> pertinemment) ? C'est justement le principe de la concurrence : chacun se précipite là où c'est le plus rentable. C'est comme cela que la route s'est imposée - bien aidée, évidemment, par l'État<br /> (mais la concurrence "libre et non faussée" est un conte de fées), au travers de tout un tas de choix stratégiques - : c'est la facilité intrinsèque à ce mode de transport de pratiquer le<br /> "dumping" social, alors que le fonctionnement hautement socialisé du rail favorise la solidarité des travailleurs et leur efficace résistance aux mauvais coups sociaux, qui lui a conféré un<br /> avantage décisif, permettant de pratiquer des temps de travail totalement délirants, l'irrespect des pauses réglementaires et de nombreuses autres dispositions légales ou, à défaut d'être<br /> légales, qui seraient de bon sens pour la collectivité, etc. Le principe de la privatisation des profits et de la nationalisation des pertes peut s'appliquer à merveille pour la route, beaucoup<br /> moins facilement pour le rail et c'est tout à l'honneur de ce mode de transport. Si vous pensez le défendre en favorisant la concurrence, vous vous tirez une balle dans le pied.<br />
Répondre
°
<br /> Ce qui est surprenant dans votre analyse c'est de faire penser que l'entreprise ferroviaire serait pervertie depuis que l'idée d'introduire de la concurrence dans le rail s'est imposée dans les<br /> consciences c'est à dire depuis les 20 dernières années... Mais le rail est née de la concurrence ce n'est donc pas une idée nouvelle et c'est même l'Etat qui lorsqu'il prend en main le ferroviaire<br /> (c'est à dire dès 1909 avec la compagnie Etat puis en 1937 avec la SNCF ) rationalise la production. Dès 1938, l'Etat ferme des lignes ! Autre point ce sont bien les collectivités qui financent les<br /> routes et le discours a toujours été le même de la part des élus (sauf celui des écologistes) qui ne voient pas de mal dans "le principe de la privatisation des profits et de la nationalisation des<br /> pertes" puisqu'elle subventionne le transport routier en construisant pour elle autant de rocades, déviations...et pourtant parmi les élus il y a pas mal d'éus proche des travailleurs... La SNCF<br /> n'a eu de cesse de tailler dans son réseau.. C'est historiquement démontré et plutôt que de trouver des solutions innovantes y compris en réformant son système elle a tailler dans son tissu,<br /> désorganisant son trafic, en cassant les correspondances afin d'assécher les lignes et cette entreprise a été faite en parfaite connaissance des syndicats qui ont laissé faire ... La concurrence<br /> existe déjà mais il faut un statut comme pour les T.U. et les T.N.U. Un cadre et un statut juridique pour un véritable service de transport public....<br /> <br /> <br />
J
<br /> Tout à fait d'accord avec votre présentation. Il faut préserver l'indépendance de RFF aussi bien vis à vis de l'opérateur historique (SNCF) que des opérateurs privés.<br /> <br /> <br /> Il faut que RFF sans avoir à en référer à la SNCF puisse proposer l'ouverture ou la réouverure de lignes dans un cadre non SNCF. Il serait dangereux que la SNCF exploite les trains des lignes<br /> dont elle ne souhaite pas elle-même la réouverture.<br /> <br /> <br /> On a également des preuves que lorsque les devis de réouvertures sont pilotés par la SNCF ou une de ses filiales, la "mule est chargée" de manière exagérée pour que le devis soit dissuasif.<br /> <br /> <br /> RFF indépendant sear le garant d'une indépendance d'analyse des besoins et d'une recherche innovante de solutions en régions.<br />
Répondre