Le 17 novembre 2007 , le tramway va faire sa réapparition commerciale et en exploitation au Mans mais l'aventure du tramway commence en 1886 . il y a plus d'un siècle ...
A travers une serie d'articles, nous allons rappeler l'historique des transports collectifs au Mans en commençant par le tramway car c'est avec lui que l'aventure commence...
L'avenue Jean Jaurès qui a toujours été fréquentée par les transports collectifs et notamment les tramways depuis les origines
La matière est extraite de la Maitrise de Géographie (Université du Maine) de M. EYMON sur les transports collectifs de l'Agglomération Mancelle (accord de l'auteur pour la FNAUT).
Les origines de 1865 à 1975
1) Les Précurseurs (1865 - 1895)
Au début était le cheval...
L'apparition d'un transport en commun au Mans date de 1865. Jusque là seuls les fiacres assuraient un service à la course pour les citadins.
Ce service organisé depuis 1845 ne disparaîtra du paysage quotidien des manceaux que le 20 mars 1931, date à laquelle les 2 derniers "sapins" arrêtent leur service. Les taxis qui se sont développés avec l'essor de l'automobile prendront progressivement la suite et se substitueront aux transports hippomobiles mais ce n'est plus tout à fait un transport public.
Tous les 10 ans ...
En 1865 apparait sous l'impulsion d'un certain Mr. Noël un service de navettes d'omnibus à chevaux entre le passage à niveau de l'avenue de Pontlieue (le PN 107, remplacé en 1890 par un viaduc métallique) et la future place Adrien Tironneau (la lune de Pontlieue).
Dix ans plus tard l'ingénieur civil Jacquelin propose un projet de transport public. Ce dernier préconise l'établissement d'un réseau ferré de tramway à traction hippomobile. Il est vrai que le "tramway américain" est trés en vogue à l'époque...
L'année décisive ...
Mais il faudra attendre 1885 pour qu'un nouveau projet soit présenté et se réalise.
Deux principaux entrepreneurs, M. Routiou et M. Lenoir sont en concurrence.
Ces derniers conjuguent bientôt leurs efforts et proposent un projet qui cette fois est jugé plus raisonnable par le Conseil Municipal et fait l'objet d'une convention, avec une période d'observation de 2 années... Il s'agit d'un réseau de transport basé sur un service d'omnibus à chevaux.
L'exploitation débute le 10 juin 1886...
Le 10 juin 1886, le service d'omnibus à chevaux commence réellement son exploitation officielle.
L'exploitation est prometteuse car bientôt le réseau connait une extension rapide... La navette Noël est rapidement intégrée au réseau Routiou... (voir carte).
Mais dès 1891 M. Routiou est la cible de violentes attaques au Conseil Municipal liées pour la plupart à son métier (il est entrepreneur de pompes funèbres) et aux problèmes de gestion de son réseau, conséquence de l'accroissement des charges consécutives notamment aux mauvaises conditions climatiques.
Omnibus sans impériale à plates-formes extrêmes dénommé "Car Rippert", très répandu jusqu'en 1900 sur les réseaux des grandes villes de France à traction hippomobile. L'exemplaire présenté appartient aux collections de l'AMTUIR et anciennement conservé au Musée de St Mandé. Cet exemplaire provient du réseau de la ville de Toulouse
Une initiative privée qui péréclite...
Incapable de résoudre le déficit commercial sans le soutien financier de la ville, M. Routiou ne peut empêcher que son réseau ne tombe en désuétude.
Sa mort en 1893 précipite la fin du service des omnibus. Seule la ligne Hôpital - Pontlieue sera maintenu en 1894 par le successeur de l'infortuné entrepreneur : M. Sarcé.
Cette fin de siècle est marquée par l'importance des innovations technologiques dans le domaine des transports. La 1ère ligne de tramways électriques Français est mise en service dès 1890 à Clermont-Ferrand.
La France se couvre d'un important réseau maillé de lignes de Chemin de Fer. Les départements se dotent d'une infrastructure de réseaux ferrés secondaires et l'opinion publique est très attentive à cette nouvelle révolution des transports qui combine le progrès technique et une amélioration notable dans le confort de l'usager.
Le tramway électrique par sa modernité apparaît comme le successeur tout désigné aux omnibus hippomobiles sur de nombreux réseaux urbains Français...
Le Mans, dont le Maire Anselme Rubillard est résolument favorable à ce nouveau mode de transport, n'attendra pas l'expiration de la concession suite à la période d'observation de 2 ans (les tramways hippomobiles de Routiou n'ayant pas donné pleine satisfaction) pour favoriser l'implantation d'un réseau de tramways électriques.
Le cheval comme mode de traction était définitivement révolu... au Mans, dès 1895.