TGV ouest et bases logistiques
Que deviendront les bases travaux du TGV ouest ?
L’avis favorable de la Commission d’enquête publique concernant le TGV Ouest ouvre de nouvelles perspectives pour l'ouest de la FRANCE. En libérant la ligne classique de l'essentiel du trafic TGV, ce projet permet des aménagements et la concrétisation d'une politique ferroviaire pour le FRET.
Pour la FNAUT Pays de la Loire en effet, le rail ne se limite pas au transport des voyageurs.
Sur le territoire de la Mayenne et de la Sarthe, deux bases travaux sont envisagées sur les communes de St Berthevin et de Sablé-sur-Sarthe, pour alimenter l'ensemble du chantier TGV. Ce sont dans les 2 cas des constructions ex-nihilo. La perspective de la réalisation du TGV va donc se concrétiser par d’importants travaux de génie civil.
La commune de St Berthevin en Mayenne, va accueillir la construction d’une base travaux TGV, pour les chantiers en Mayenne et en Ille-et-Vilaine. Les trains de ballast et de matériaux y seront stockés et réceptionnés avant leur acheminement vers les zones de travaux.
Un train de travaux : un convoi qui sera familier aux mayennais dans quelques années
Mais que deviendra cet espace qui aura été équipé de faisceaux de voies ferrées et d’infrastructures routières quand le TGV sera terminé ? Cette base travaux sera connectée à la voie ferrée Paris / Brest, dégagée du trafic TGV et située à proximité de l’autoroute.
Une étude de la Communauté d'Agglomération de Laval de septembre 2002, intitulée schéma directeur des futures zones d’activité de l’agglomération Lavalloise faisait le point des dossiers et St Berthevin figurait avec pertinence dans les projets comme espace rail / route.
D'autres espaces connectés avec le rail étaient analysés dans ce dossier (La Chapelle Anthenaise, Louverné, ...).
Ce n’était pas le cas du projet de parc logistique d’ARGENTRE, dont il est question depuis quelques mois en mayenne et qui n’était pas évoqué dans cette étude. Son éloignement de la ligne classique, seule capable d’accueillir de trafic fret, parait un lourd handicap surtout quand le projet affiche la volonté de faire du rail / route.
Reste la question du financement et des subventions à partir des fonds publics qui ne sont pas extensifs. La communauté de Commune de LAVAL peut-elle se payer le luxe de multiplier les zones d’activités ? Le Département de la Mayenne peut-il financer un projet qui "ne tient pas la route" en terme durable ? Est -ce aux entreprises d'imposer le lieu d'implantation des zones d'activités (en l'occurence dans ce cas présent le groupe logistique). Les Collectivités ne doivent-elles pas conserver la maîtrise des politiques foncières et d'urbanisme dans le domaine industriel ? Autant de questions que ce projet met en évidence et qui ne sont pas sans incidences sur la problématique transport, la protection de l'environnement et la bonne affectation des finances publiques.
Fabrice EYMON
FNAUT Mayenne