Un nouvel opérateur de transport combiné d'origine bretonne, CombiWest propose une liaison de Rennes à Lyon
ECR opère la traction Rennes-Macon-Lyon des trains de marchandise de Combiwest
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Alors que la SNCF est "dans les choux" à propos du transport des marchandises par le rail voilà un nouvel opérateur qui "à la frite" !
Un nouvel opérateur de transport combiné d'origine bretonne, CombiWest !
Après avoir créé la Brittany Ferries en 1973, la Sica légumière de Saint-Pol-de-Léon (29) s'attaque au transport ferroviaire. En créant Combiwest Jean-François Jacob qui est producteur et président-fondateur de la Brittany Ferries, se lance comme opérateur "breton" de transport combiné (rail-route).
La Sica de Saint-Pol-de-Léon, qui a investi 350.000euros dans le projet et détient 45,28% du capital de la société, s'est engagée aux côtés de partenaires complémentaires: la coopérative costarmoricaine Gouessant (16,99% du capital) de Lamballe, le groupe finistérien Pré Vision (15,09%) de Tréflévénez, la société Feronia (15,09%) et Bretagne Courtage.
CombiWest relie Rennes à Lyon avec ECR
Les premiers trains de marchandises circule depuis le 15 janvier 2011 entre Rennes et Lyon.
Combiwest exploite un sillon réservé auprès de Réseau ferré de France (RFF) sur la ligne Rennes-Macon-Lyon.
Le choix du tractionnaire ferroviaire s'est porté sur celui d'Euro Cargo Rail (ECR), la filiale française du groupe allemand DB Schenker Rail (UK) Ltd. Deux critères ont motivé ce choix : "Sa performance économique et son engagement en terme de ponctualité, souligne Raymond Blouët, Dg de CombiWest. Si ce dernier engagement n'est pas tenu, des pénalités de retard lui seront facturées".
L'adhésion des routiers
Le train est composé de caisses mobiles. Les départs des convois s'effectueront en début de soirée pour des arrivées au petit matin soit à Macon vers 4h et demi et à Lyon vers 6h et demi.
Au terme du voyage, les caisses seront rechargées sur des camions pour les acheminer vers leur destination finale
À terme, les wagons polyvalents devraient recevoir non seulement des caisses et des conteneurs, mais aussi des semi-remorques. «Il n'est pas question de faire de l'ombre aux transporteurs routiers, ces derniers adhèrent au contraire à notre démarche, ce sont nos clients, explique Jean-François Jacob. En prenant en compte le seul trajet, le coût du transport ferroviaire au km est 50% moins cher que la route».
CombiWest opére cette liaison commerciale entre l'Ille-et-Vilaine et le Rhône, via Mâcon, à raison de cinq allers/retours quotidiens, chaque semaine, sur des sillons réservés en sa qualité de candidat autorisé.
Passage du convois Combiwest le 10 mars 2011, au Genest St Isle
Dès le démarrage de la ligne, sur une capacité de 40 caisses par voyage, CombiWest annonçait déjà un taux d'occupation d'une trentaine, dont certaines sous température dirigée. La dizaine de clients qui ont affiché leur intérêt pour ce services, sont tous transporteurs routiers.
CombiWest privilégie la commercialisation de son offre "en aller/retour et par abonnement trimestriel". . . Sur le terminal de Rennes, les manœuvres de chargement et de déchargement seront réalisées par Brangeon (Maine-et-Loire) et par Aproport sur la plateforme multimodale de Mâcon (Saône-et-Loire). Une autre entreprise intervient sur la section du terminal lyonnais .
une class 66 en livrée EWS (English, Welsh and Scottish Railway). Mais en Europe elle est plus connu par sa filiale Euro Cargo Rail
Combiwest ne s'arrête pas là
CombiWest projette de réactiver à terme le chantier de Morlaix (Côtes-d'Armor) et espère voir s'en créer un nouveau à Vitré (Ille-et-Vilaine). L'opérateur discute avec RFF pour la mise en œuvre de ces projets.
Pour sa première année d'exercice, CombiWest table sur un chiffre d'affaires de 7 millions à 8 millions d'euros et un résultat positif. Il pourrait, à terme, devenir un maillon du futur OFP breton : "Assurant la desserte du dernier kilomètre sur Rennes, nos moyens peuvent devenir l'embryon d'un OFP si l'étude en cours sur sa création confirme sa pertinence économique", confirme Raymond Blouët.
Une arrivée qui est mal perçue par la SNCF
La SNCF, qui avait délaissé le frêt ferroviaire en Bretagne depuis l'ouverture à la concurrence en 2006, n'apprècie pas le nouvel opérateur breton. La socièté Nationale a essayé de contrecarrer les plans bretons «Comme par hasard», la filiale rail-route Novotrans de la compagnie nationale, a décidé de mettre un train sur la même destination et quasiment aux mêmes heures.
«Nous avons le droit d'avoir un projet stratégique pour l'économie bretonne, pour transporter les produits agricoles, agroalimentaires et industriels régionaux vers les grands centres de consommation», lance Jean-François Jacob.
Des projets européens
Combiwest prévoit une liaison entre Saint-Martin-des-Champs et Rungis en 2012, et envisage deux nouveaux terminaux, l'un dans les Côtes-d'Armor (à Saint-Brieuc ou Guingamp), l'autre en Ille-et-Vilaine à Vitré (35), en complément de celui de Rennes. À terme, la société projette de desservir d'autres régions françaises et des villes européennes.