LGV : les projets à retenir et ceux à éliminer selon la FNAUT (4)
Suite de la Conférence de presse de la FNAUT sur la thématique liée aux LGV
La FNAUT à l'heure des choix ...
Le Blog de la Fnaut Pays de la Loire poursuit sa série d'articles sur les propositions de la FNAUT en matière de ligne à grande vitesse... Après avoir abordé l'argumentaire pour et contre aux LGV la Conférence de presse du mercredi 11 janvier 2012 aborde :
3 - Les projets à retenir et à éliminer
Une sélection rigoureuse des projets de LGV et une hiérarchisation des projets retenus doit être effectuée dans une vision d’ensemble tenant compte à la fois de la cohérence nécessaire du réseau des LGV, de l’équilibre Est-Ouest du territoire national, de la complémentarité LGV-lignes classiques et de la position de carrefour européen de la France.
La somme des intérêts régionaux ne fait pas l’intérêt national. Certains projets sont indispensables, voire urgents, bien justifiés économiquement, susceptibles de provoquer des reports modaux bénéfiques et s’intégrant bien dans l’ensemble du réseau ferré. Mais d’autres sont peu utiles ou purement électoraux et leur défense est contre-productive. Un nouveau « rapport Rouvillois » est nécessaire : un « réseau Freycinet » de LGV n’aurait pas de sens.
Les projets à éliminer ou à reporter
+ Le barreau Poitiers-Limoges, dont on connaît la motivation initiale électoraliste, est sans
pertinence : sa réalisation assécherait la ligne classique Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) ; si une desserte TGV de Limoges est reconnue comme nécessaire, elle peut se faire par un raccordement au projet POCL.
+ Le projet Paris-Normandie manque lui aussi de pertinence : Caen est à 1h50 de Paris,
Le Havre à 2h05, Cherbourg à 3h. Un aller-retour Paris-province peut être aisément effectué dans la journée. La priorité est d’assurer la robustesse des services en séparant les trafics normand et francilien grâce à une ligne nouvelle entre Paris et Mantes.
+ Le projet Paris-Amiens-Calais est prématuré : la LGV Nord n’est pas saturée.
+ Le projet Toulouse-Narbonne, complétant la transversale sud, est lui aussi prématuré.
+ Les branches Sud et Ouest du Rhin-Rhône ont perdu de leur pertinence avec l’émergence
du projet POCL qui constitue un doublement plus efficace de la LGV Paris-Lyon.
+ Le projet Bordeaux-Espagne (pour rapprocher Pau et Tarbes de Paris et pour le fret) est
peut-être prématuré et doit être mis en balance avec la modernisation de l’itinéraire classique.
TGV Rhin Rhone
Les autres projets de LGV ont tous un intérêt indéniable :
+ la deuxième phase de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône (pour accélérer les TGV
Strasbourg-Lyon et dé-saturer la ligne Mulhouse-Belfort) ;
+ Bordeaux-Toulouse (pour rapprocher Toulouse de Paris et concurrencer l’avion) ;
+ Marseille-Nice (pour rapprocher Nice de Paris, concurrencer l’avion et concurrencer la voiture
par des relations TERGV entre Marseille, Toulon, Cannes et Nice) ;
+ le POCL (pour éviter la saturation prochaine de la LGV Paris-Lyon) ;
ainsi que les projets « européens » :
+ Lyon-Turin (pour le fret, mais le volet TGV n’est pas marginal) ;
+ Montpellier-Perpignan (pour désaturer la ligne classique et accélérer les TGV Paris-
Barcelone, Toulouse-Lyon) ;
En définitive, les LGV nécessaires sont nombreuses. Malgré un contexte défavorable, décréter un moratoire sur l’ensemble des projets serait absurde : il faut sélectionner les bons projets.
L'exemple de la "gare à Betterave" : la gare TGV Haute Picardie
Le positionnement des gares TGV
Seules les gares centrales sont bien desservies par les réseaux TER, départementaux et urbains.
Les gares exurbanisées pénalisent les voyageurs non motorisés, même si (c’est un moindre mal) elles sont parfois positionnées au croisement d’une LGV et d’une ligne classique (Valence-TGV) ; elles s’entourent d’immenses parkings ; et l’expérience montre qu’elles ne favorisent en rien le développement économique.
Sauf cas exceptionnel, les projets de gares exurbanisées doivent être abandonnés : Allan-Montélimar, Arrou, Agen, Rivesaltes, Toulon, Moulins, Roanne… La gare TGV de Lorraine doit servir de leçon !