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Publié par Fnaut Pays de la Loire

logofnaut2012

janvier 2014

 

 

 

Pour un développement durable du service de transport public, non à la gratuité totale

 

Position commune adoptée par l’UTP le 9 janvier 2014

et adoptée par la FNAUT le 10 janvier 2014

 

 

Bien que la pratique de la gratuité totale des réseaux de transport urbain soit très marginale (environ 2 % de la population desservie), elle alimente de nombreux discours et bénéficie d’un retentissement important auprès du public.

 

Si la tarification relève du seul pouvoir des élus locaux, la délicate situation économique du secteur appelle une expression sur ce sujet de la FNAUT, en tant que représentante des voyageurs, et l’UTP, en tant que représentante des entreprises de transport, professionnels attentifs aux demandes des voyageurs.

 

Les arguments de la FNAUT et de l’UTP contre la gratuité totale des transports publics urbains s’opposent aux vertus qu’on lui prête et mettent en perspective la singularité du secteur.


P1010244.JPG

La gratuité n'existe pas... (Le Mans, le tramway passe à la République...)

 

1. La gratuité n’existe pas

 

Ce qui peut sembler gratuit ne l’est pas dans les faits ou pour tout le monde ; les transports publics ne font pas exception. Un agent économique assumera quoi qu’il arrive le coût de ces services indispensables à la vie de la cité. Dans la mesure où la contribution des employeurs (versement transport) est plafonnée, c’est celle des contribuables (impôts locaux) qui augmentera substantiellement avec la décision de mettre en place la gratuité d’un réseau de transport public.

 

L’UTP et la FNAUT considèrent qu’il est juste que les bénéficiaires du service de transport urbain s’acquittent d’une partie de son coût de production tandis que l’ensemble des contribuables locaux y contribue par ailleurs, service public oblige.

 

2. La gratuité totale n’est pas compatible avec l’évolution contrainte des finances publiques

 

Avec le ralentissement du produit du versement transport, ce sont les budgets des autorités organisatrices urbaines qui vont être davantage mis à contribution pour financer l’offre de transport public. Or, ces budgets souffrent de la baisse des dotations de l’État aux collectivités locales et du tassement des revenus de la fiscalité. Les priver des recettes de la clientèle signifie que le financement du réseau repose exclusivement sur la fiscalité locale.

 

L’UTP et la FNAUT estiment que le budget des collectivités locales doit permettre de garantir un transport public de qualité, ce qu’il peut difficilement assumer seul, notamment en période de crise économique.


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TER à 2 niveaux en gare d'Angers

 

3. La gratuité totale n’est pas favorable au développement de l’offre de transport public


L’évolution des modes de vie tend naturellement à faire progresser la demande de transport public. Celle-ci se traduit par des besoins en termes de confort, de sécurité, de fréquences, d’amplitudes horaires, d’informations voyageurs et d’accessibilité croissants.
Il faut mobiliser chaque année de plus en plus de moyens pour financer le service et investir dans son développement. Or la gratuité réduit les marges de manoeuvre pour le faire évoluer durablement.

 

L’UTP et la FNAUT considèrent que la gratuité des transports publics limite la progression de l’offre du point de vue quantitatif (fréquences, amplitudes, maillage) et qualitatif (services aux voyageurs, conditions de voyage).

 

A suivre

 

UTP - Claude Faucher, délégué général de l’UTP
cfaucher@utp.fr
FNAUT - Jean Sivardière, président de la FNAUT
sivardiere@wanadoo.fr

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D
<br /> Je ne suis pas un partisan acharné de la gratuité totale des TC, mais tous ces arguments me semblent bien contestables. Je suis notamment surpris du dernier, qui souscrit à la théorie de "vases<br /> communicants" entre ce que verse l'usager et ce qui est utilisé pour développer l'offre de TC. Pourtant, la FNAUT a montré de façon très juste la fausseté d'un argument analogue avancé par les<br /> détracteurs du TGV, selon lesquels les sommes alloués à ces trains avaient été utilisés au détriment des autres lignes ferroviaires. En fait, comme la FNAUT l'a montré, quand l'argent n'a pas été<br /> attribué à des LGV, il l'a été aux routes plutôt qu'aux TER ou Intercités. Question de choix politique. Je ne crois pas que ce soit différent pour les transports urbains. Pendant qu'on prétend<br /> que la seule manière de développer voire maintenir les réseaux est de rançonner les usagers, on refuse ou repousse le péage urbain, les restrictions sur le trafic des poids lourds, qui créent des<br /> nuisances publiques énormes, on tolère de façon massive des infractions au code de la route qui entravent le fonctionnement des TC, la circulation des piétons et des cyclistes. Il faut à la fois<br /> réduire considérablement les tarifs des TC (pas forcément instaurer la gratuité - la question se pose toutefois notamment si le coût de gestion des billets devient peu inférieur au montant des<br /> recettes) et améliorer l'offre, ce n'est nullement impossible, ni ruineux pour les collectivités, mais il faut assumer des choix politiques.<br />
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