Feu vert pour l'expérimentation du péage urbain...
Communiqué de Presse du 30 juin 2010
La FNAUT approuve la possibilité, adoptée par le Parlement, d’expérimenter le péage urbain
La FNAUT a souhaité de longue date que les autorités organisatrices de transports urbains soient autorisées à expérimenter le péage urbain dans les agglomérations de plus de 300 000 habitants. Elle apprécie donc que cette autorisation leur soit enfin accordée par le Parlement dans le cadre de la loi portant engagement national pour l’environnement (loi “Grenelle 2“).
Comme cela a été constaté dans de nombreuses villes européennes, l’instauration du péage urbain permet :
+ de réduire fortement le trafic automobile et ses nuisances (pollution de l’air, bruit, accidents, émissions de gaz à effet de serre) ;
+ de dégager de l’espace au bénéfice des transports collectifs, taxis et cyclistes, de faciliter les déplacements professionnels effectués en voiture et les livraisons ;
+ de fournir un complément au financement de plus en plus problématique des transports collectifs.
La FNAUT rappelle que, contrairement à ce qui est souvent affirmé :
+ le péage urbain n’est pas réservé aux grandes métropoles mais conserve toute sa pertinence économique et écologique dans les agglomérations de taille moyenne ;
+ le péage urbain n’est pas une formule toute faite, on peut adapter ses modalités (zone ou voiries rapides soumises à péage, montant et modulation horaire du péage, réductions et exemptions, montant des amendes) à la situation locale et les modifier si nécessaire ;
+ de nombreux habitants des grandes agglomérations françaises peuvent aujourd’hui se passer de voiture pour accéder aux centres-villes grâce au développement des transports collectifs urbains et départementaux et aux diverses possibilités de rabattement sur les transports ferroviaires régionaux ;
+ les effets pervers annoncés du péage urbain (reports de trafic, délocalisations d’activités) n’ont été observés que marginalement ;
+ le péage urbain est socialement équitable dès lors que la contribution des automobilistes aisés est réinvestie intégralement dans l’amélioration des conditions de déplacement et du cadre de vie, au bénéfice des habitants les plus modestes, qui ne sont pas motorisés ;
+ enfin, en rendant l’habitat central plus attractif, le péage urbain contribue à la lutte contre l'étalement urbain diffus, générateur de trafic automobile, de nuisances et de gaspillages de temps, d'espace et d'énergie.
La FNAUT observe que bien des arguments opposés aujourd’hui au péage urbain l’étaient dans les années 1970 au stationnement payant …
L’expérience a montré que, malgré les efforts des collectivités locales pour maîtriser l’usage de la voiture, celui-ci continue à croître car l’étalement urbain diffus se poursuit.
La FNAUT attend donc que les élus des agglomérations de plus de 300 000 habitants complètent la panoplie des outils utilisés dans le cadre des plans de déplacements urbains en exploitant le péage urbain, qui a fait ses preuves chez nos voisins européens et ne peut plus être ignoré en France.
Le président de la FNAUT
Jean Sivardière