Rocade Sud de Château-Gontier : un projet dont les coûts s'envolent.
Un projet qui coûte de plus en plus cher
Tout commence par la volonté politique d'imposer un projet archaïque et destructeur de la seule voie ferrée desservant le sud mayenne, le Haut Anjou... pour construire une rocade urbaine de contournement, de conception archaïque car construite en plein milieu des quartiers pavillonnaires.
Et comme en France tout début de travaux de génie civil qui soit "digne de ce nom", commence par un rond point . La France qui concentre 80% des ronds points européens n'en n'est pas à un prés. C'est par un ouvrage comparable que les travaux de la rocade sud ont commencé à Château-Gontier. Histoire de montrer que les travaux ont vraiment débuté. Et qu'ils vont déboucher sur ... une impasse si la justice administrative donne de la voie suite aux actions de la FNAUT.
Le projet de Rocade Sud qui a été retenu est le projet E 1 (tracés rouge). Le rond point en chantier se trouve au niveau de la lettre E1. A noter que le point E 3 figure le Pont Rail qui enjambe la N° 162 . Il sera détruit si le projet abouti. C'est le meilleur moyen pour empêcher le rétablissement de la ligne qui victime des destructions coûteuses ne pourra être rétabli ...
La ligne Sablé / Château-Gontier / Segré / Châteaubriant véritable trait d'union en Pays de la Loire victime du nihilisme routier !
Talus arasés, plate-forme ferroviaire remblayée, Pont-Rail déboulonné, voilà le spectacle que nous réserve le projet routier : un véritable cauchemar pour le citoyen épris de développement durable et de lutte contre l'effet de serre.
Mais également pour le citoyen soucieux de l'argent public car la Rocade Sud n'en finit pas de voir son coût augmenter car d'un montant initial de 3 514 285 euros, somme inscrite dans le contrat de plan 2000-2006, le projet devait coûter 8 850 000 euros (en 2005). Chiffre à revoir à la hausse dans la mesure où le ministère des transports vient de trouver un financement supplémentaire de 7 000 000 euros (janvier 2007) pour "éviter toute discontinuité dans la réalisation des travaux".
Curiosité bien française, de constater que la "bourse" des collectivités s'ouvre plus largement pour les projets routiers que pour les dossiers ferroviaires. Le seuil d'acceptation socio-économique d'un projet n'est pas placé sur le même curseur, les investissements routiers bénéficiant d'un niveau de tolérance et de largesse beaucoup plus important de la part des décideurs.
Le Pont Rail sur la N°162, un camion passe sous l'ouvrage (rond point rouge le plus au sud sur le plan) qui sera également dégradé par l'aménagement routier. Illustration parfaite de la politique des transports menée en France et déclinée à l'infini sur le plan local : moins de rail et plus de camions sur les routes.
Pourtant la voie ferrée permettrait de doubler l'itinéraire le long de la Loire à peu de frais et surtout éviterait de tripler l'infrastructure existante sur l'itinéraire Angers / Nantes, éviterait de payer des coûts pharaoniques en aménageant un itinéraire alternatif pour détourner les convois Le Mans / Nantes par Château-Gontier et Segré .
En desservant 3 sous-préfectures (Château Gontier, Segré, Châteaubriant) ainsi que Sablé et au moins 7 pays, en parcourant 4 des 5 départements de la Région, cette ligne dispose d'une vocation régionale et constitue un axe structurant de ces bassins de vie : un véritable trait d'union en Pays de la Loire.
Elle relie et redynamise des espaces enclavés (le Segréen, le Pays de Châteaubriant) illustrant ainsi la nouvelle politique d'aménagement du territoire (SRU) et la régionalisation .
Fabrice EYMON
FNAUT Mayenne