Au Mans : de la C.O.E au SE TRAM ... suite
Voici la dernière partie de l'historique des transports collectifs au Mans... Qui se termine au moment où un redressement s'amorce pour le réseau urbain...
I - LES ORIGINES DE 1865 A 1975 (4)
4) Un avenir incertain (1960 - 1975)
I - LES ORIGINES DE 1865 A 1975 (4)
4) Un avenir incertain (1960 - 1975)
Ces mutations cachent en réalité les sérieuses difficultés que rencontre la Compagnie Ouest Electrique (C.O.E.) à répondre à toutes les demandes. Le Mans connaît une forte poussée démographique, résultat de l'exode rural. Son tissu urbain est en pleine évolution et il reste mal délimité dans la mesure où cohabite encore dans des espaces périphériques habitations et terrains cultivés. De vastes opérations de restructurations urbaines sont entreprises, de nouveaux quartiers sont construits (Sablons, Glonnières...).
Les communes périurbaines (Coulaines, Rouillon, Yvré l'Evêque, Changé et Arnage...) accroissent également leur population. Leur proximité géographique renforce également l'attractivité de la ville du Mans dont la densité demeure faible.
La C.O.E. est à l'étroit à l'intérieur de son périmètre urbain limité de la ville du Mans... Les flux de transport ne se limitent plus uniquement à la ville mais se développent à sa périphérie. De nombreux espaces résidentiels se constituent (Allonnes, Coulaines...).
L'arrêté préfectoral de janvier 1970 étendra le périmètre urbain aux communes limitrophes qui constitueront plus tard la C.U.M.

Berliet PLR 8 N° 31.
Le Berliet PLR 8 était un autobus à moteur sous le plancher. Le service avec ce type de matériel commença dès 1955 sur le réseau de la C.O.E. et l'on compta une dotation maximum de 31 véhicules dans les années 1960. La radiation fut quasi-générale en 1975 pour les PLR 8.
Cet autobus fait parti de la collection de l'ancien Musée de St Mandé. C'est un véhicule original du SE.TR.A.M. C'est le Berliet PLR 8 N° 31 réformé en janvier 1975 (âge en année au 31/12/75 18 ans; et âge kilométrique 418509 Km).
C'est durant cette période que disparaissent les derniers trolleybus dont l'obsolescence se répercutait sur les coûts d'exploitation. Leur disparition s'inscrivait dans le cadre d'une recherche d'économie d'exploitation.
Avec le début de l'homogénéisation du parc, le choix des autobus Berliet PLR (http://www.amtuir.org/01_musee/collection/fiches_oa/fiche_le_mans_autobus_berliet_plr_31.htm) et ultérieurement des Saviem SC 10 (à partir de 1966) pour assurer l'essentiel du trafic c'est la rationalisation de l'exploitation qui commence. Des gains de productivité en personnel sont assurés à partir de 1967 la suppression des receveurs sur voitures dans les trolleybus et en 1970 la généralisation sur l'ensemble du réseau de l'agent unique. La suppression des lignards (les équipes chargées de poser et d'entretenir les lignes électriques) va également dans ce sens.

A partir de 1967 on observe une baisse de la fréquentation le nombre de voyages par habitant et par an, passe en effet de 75 (en 1966) à 44 (en 1975) ou elle atteint pratiquement son seuil le plus bas.
Alors que les kilomètres véhicules n'évoluent que très peu et oscillent autour de 1 300 000 km, le réseau s'étend tout de même de 18 km entre 1966 et 1975 et passe de 31 à 49 km (voir les cartes de 1970 et de 1975). Mais cette progression s'est faite au détriment de la fréquence.
Durant la même période on assiste au Mans à la régression du trafic. Les voyages totaux passent de 11000 000 environ a presque 7 000 000 en 1974-1975.
Les recettes augmentent très doucement (elles passent de 2 138 000 francs à 6 446 000 francs). Pour assurer sa rentabilité la C.O.E. a recours à des augmentations successives et répétées de ses tarifs afin d'enrayer la dégradation de la situation sur son réseau. La situation que connaît le réseau du Mans est celle d'un processus de régression et de recul des transports collectifs. Le trafic diminue, l'équilibre financier ne peut se faire qu'avec une réduction des coûts et une augmentation des tarifs pour préserver la rentabilité. La C.O.E. reste une compagnie privée. Le taux de couverture des recettes sur les dépenses est de 82 % en 1975 et les subventions demeurent modestes. Cette politique ne peut se répercuter qu'à terme sur le trafic.

L'intensité des déplacements urbains qui commençait à caractériser les 30 glorieuses, bénéficiait jusqu'alors aux transports en commun mais déjà le bus est victime de son image désuète celle d'un transport collectif voué à disparaître ou à occuper une place marginale dans les déplacements urbains face à la motorisation croissante des ménages.
Durant cette période les 4 principales lignes assurent près de 75 % du trafic.
A partir de 1973, la Communauté Urbaine du Mans va se substituer à la ville et à la compagnie pour répondre efficacement à l'extension du réseau...
Dès novembre 1973 un contrat d'union C.U.M / C.O.E. est signé mettant fin définitivement à la concession de 1897.
Le réseau est confié à la C.O.E. en régie.
Un mois plus tard la C.O.E. disparaît définitivement. Une nouvelle convention est signée donnant naissance au service des transports de l'Agglomération Mancelle : c'est le SE.TR.A.M.