2015 : une année décisive pour NDdL
Notre Dame des Landes : une année de plus, la bonne ?
L’ACIPA (Coordination des opposants au projet d’Aéroport, dont la Fnaut est membre) organise sa traditionnelle fête annuelle à Notre Dame des Landes les 11 et 12 juillet. Une occasion de se mettre au vert, d’entendre musiques et discussions sur l’opération et les enjeux des grands projets. (Même si la Fnaut n’est pas d’accord sur l’inutilité parfois proclamée de certaines LGV).
Les avis contre le déménagement de l’aéroport de Nantes Atlantique se renforcent. Après le dossier de l’Express en janvier 2015 « Notre Dame des Landes, histoire d’un crash annoncé », c’est la CGT, souvent favorable aux grands travaux qui se prononce contre. Elle a un avis dont l’expertise ne peut être reniée, du fait de sa forte présence parmi les près de 2000 salariés de la plateforme aéroportuaire, qui connaissent tous les aspects de l’activité. Citons quelques paroles rapportées par Ouest France début avril :
"Nous avons étudié les dossiers de Nantes-Atlantique et Notre-Dame-des-Landes à travers les prismes de l’environnement, de l’emploi, de la sécurité aérienne..., " Rester à Bouguenais, mais avec des conditions : améliorer la sécurité, l’entretien de la piste, aménager l’aérogare, favoriser l’accès en transports publics. La CGT est donc confiante dans les capacités d’évolution du site actuel. "Vinci a laissé volontairement la plateforme aéroportuaire à l’abandon, sans investir, pour justifier le transfert".
Un argument important pour la CGT est le transfert des emplois alors que 80 % des salariés habite en Sud Loire : déséquilibre accentué des emplois entre le Nord et le Sud de l’agglo, problème de circulation (périphérique et ponts chargés), d’allongement des déplacements, de manque de transport en commun, et de manque de logements : rien n’est prévu, ni financé. Pour la CGT, le volet social est occulté et est mis à charge des salariés.
Cette intervention a le mérite de mettre en lumière un coût caché supplémentaire du projet et des aspects sur lesquels la Fnaut a depuis longtemps mis l’accent : éloignement du nouveau site, manque de transport en commun, augmentation des déplacements routiers et des pollutions, poussée à l’étalement urbain dans le Nord-Ouest de l’agglomération.
La CGT, sensible à la création d’emplois supposée induite par les nouveaux équipements, en parle peu. Ceci confirme que le transfert n’aurait pas d’impact significatif sur l’évolution de la fréquentation de l’aéroport et des emplois. Le fait de s’appeler « Aéroport du Grand Ouest » ne fera pas venir plus de passagers et de compagnies aériennes, surtout si les redevances aéroportuaires, les redevances commerciales et de stationnement augmentent pour rembourser l’opération et rémunérer l’opérateur (Vinci).