Nantes-Métropole mérite-t-elle le titre de capitale verte de l'Europe pour 2013 (1)?
Capitale verte européenne : un prix
Dix-sept villes européennes ont présenté leur candidature à ce trophée. La Commission européenne a désigné fin octobre 2010, Nantes comme capitale verte de l'Europe pour 2013. Ce prix récompense, chaque année une ville pour son action dans un développement urbain respectueux de l'environnement.
Nantes succèdera ainsi à Stockholm, l’actuelle détentrice du titre, à Hambourg (2011) et Victoria-Gasteiz (2012).
Nantes s'est distinguée par ses transports collectifs, sa contribution à la lutte contre le changement climatique mondial, ses espaces verts et enfin sa politique en matière de biodiversité.
La FNAUT analyse la politique des transports de la ville et ne partage pas forcèment le même engouement que la Commission européenne...
Nantes Capitale Verte européenne 2013, pour les transports aussi ?
Les transports en commun nantais sont à la peine !
Nantes a été longtemps en pointe parce que la ville a été la première à relancer et à poursuivre le développement du réseau de tramways. Cet élan est depuis plusieurs années ralenti, le relais par la mise en place de lignes complémentaires, moins coûteuses, de type ligne express ou « busway », Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) ayant tardé. Des efforts ont été faits sur le périurbain (Nantes Vertou en TER, Nantes Châteaubriant en train léger, après que de nombreux projets aient avorté.
Le « panorama des TC urbains » concernant les agglomérations de plus de 250 000 habitants, du Certu (organisme public spécialisé dans le transport urbain), confirme des résultats en demi teinte. De 1996 à 2008, la fréquentation du réseau a suivi celle de l’offre (+ 30%) , alors que beaucoup d’agglomérations (Montpellier, Lyon, Rennes, Lille, Strasbourg, …) sans bénéficier forcément de plus d’infrastructures, faisaient beaucoup mieux.
Desserte périurbaine de Nantes -Vertou
La part de la voiture dans la répartition des déplacements reste majoritaire, au dessus des objectifs du précédent PDU (50%), au contraire d’autres villes plus dynamiques. Les déplacements en vélo n’ont pas décollé.
Un constat qui reflète l’absence de choix clair :
Les insuffisances du réseau de transport public perdurent :
+ Réseau en site propre peu maillé et peu équipé pour les liaisons de périphérie à périphérie.
+ Le tronçon central de la ligne 1 du tramway est saturé, ce qui est aggravé par la concentration des lignes périurbaines (Nantes Vertou, Nantes Chateaubriant) sur la gare centrale.
+ Des bus circulent difficilement.
+ De multiples projets de TCSP ou de lignes radiales ou diamétrales périurbaines ont été évoquées,
sans être concrétisées.
Le BHNS sur la ligne 4
+ La politique vélo donne de faibles résultats car velléitaire : les usagers estiment ne pas bénéficier d’aménagements corrects et de la sécurité suffisante. L’évolution positive d’usage semble se limiter au centre.
Le réseau de transport en commun n’est qu’une partie de la réponse à la demande de déplacement, l’autre réponse devant être dans la contrainte au trafic et au stationnement automobile.
+ Or le stationnement (même si le périmètre payant et les zones piétonnes s’élargissent) bénéficie de nouvelles capacités dans les opérations centrales. Dans l’île de Nantes et les quartiers Sud de la Gare, opération phare de la métropole, les parkings précèdent la réalisation d’une ligne en site propre, qui se fait attendre.
+ Les constructions de bureau, de logements se développent à proximité du périphérique, avec une dépendance permanente à la voiture, sans que les TCSP radiaux dépassent partout le périphérique pour capter les conducteurs avant qu’ils ne l’empruntent, sans qu’une offre TC périphérique soit disponible ou programmée, à part la liaison Ligne 2 et 3.
A suivre : un nouvel élan pour 2013 (2) ?