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Publié par Fnaut Pays de la Loire

Dès mai 2003, la FNAUT s'est positionnée en opposition au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes comme en atteste la copie de l'article extrait de la revue FNAUT Infos n°114, signé par Gérard GAUTIER et Jean Bernard LUGADET... L'association n'a donc pas changé d'avis en 2007... N'en déplaise aux élus pro-aéroports...

 

logo-phpbb.gif-infos                     n°114

 

fnautinfos114.jpg 

Notre Dame des Landes, Toulouse : les autres aéroports inutiles 

Suite de la première partie

 

 

Transfert de nuisances


Une augmentation modérée du trafic sur l’aéroport actuel de Nantes n’est pas fatalement synonyme d’augmentation des nuisances, comme le montre l’exemple de l’aéroport d’Amsterdam.


D’autre part un transfert de l’aéroport à Notre Dame des Landes n’est pas synonyme de disparition des nuisances. Environ 50 000 habitants subiraient ce transfert, car les élus ont laissé s'urbaniser peu à peu la zone nord de Nantes malgré la perspective de la construction de l'aéroport (les terrains, 1200 hectares, ont pourtant été réservés depuis 30 ans).


Aux nuisances aériennes s’ajouteraient les nuisances routières : un barreau autoroutier reliant les voies express Nantes-Rennes et Nantes-Vannes est prévu, et le projet de nouvel aéroport permet de plus à certains élus de justifier un super-périphérique et un nouveau pont routier sur la Loire. Quant à la voie ferrée directe Nantes-Rennes desservant l’aéroport, elle ne verrait jamais le jour faute de rentabilité : ni Roissy, avec Paris, ni Saint Exupéry, avec Lyon, ne disposent encore d’une liaison ferroviaire correcte.


Enfin, situé à seulement 20 km du centre de Nantes, l'aéroport induirait une urbanisation continue. Or on connaît aujourd'hui les dangers et les coûts de ce type d'urbanisation, et la nécessité de re-densifier les zones urbaines est peu à peu admise.

 

Un aéroport inutile


La mise en service du nouvel aéroport induirait, affirme la DGAC, 500 000 passagers supplémentaires par an. Il est permis d’en douter sérieusement. L’aéroport serait trop loin de Rennes (80 km), et plus encore des autres agglomérations du grand Ouest, pour être attractif hors de l’agglomération nantaise. A titre de comparaison, l’aéroport de Miribel, situé à 60 km de Montréal, une agglomération bien plus peuplée que Rennes, n’accueille plus que des vols charters.


Il n’y aura d’autre part jamais assez de passagers dans le Grand Ouest pour remplir un vol quotidien Nantes-New York, sans parler de Rio ou Hong Kong : même une liaison avec New York n’a pu être maintenue à Lyon-Saint Exupéry. Il est déjà bien téméraire d’affirmer qu’il y aura à Nantes ”des vols directs pour Amsterdam, Francfort, Madrid et la plupart des grandes capitales européennes”, alors que des liaisons entre Nantes et Milan ou Düsseldorf ont déjà été tentées sans succès et qu’Air France vient de suspendre sa liaison Nantes-Bruxelles.


En définitive, la construction du nouvel aéroport ne serait qu’un vaste gaspillage d’espace rural périurbain et d’argent public (on parle de 450 millions d’euros sans les accès) : elle ne provoquerait qu’un transfert d’activités et de nuisances du sud-ouest au nord de Nantes.


Au lieu de rêver d’un nouvel ”aéroport international”, ”projet structurant”, ”chance historique pour le Grand Ouest et ”modèle d’environnement”, les responsables économiques et politiques de Nantes feraient mieux de concentrer leurs efforts sur la rénovation des lignes ferroviaires régionales et interrégionales et d’inciter l’Etat à accélérer l’extension du réseau TGV. Le Grand Ouest et l’environnement ont davantage à y gagner.


 

Gérard Gautier, Jean Bernard Lugadet

 

Fnaut infos n°114

Mai 2003

Page 1 et 2

 

 

 

Fac similé du n°114 : http://www.fnaut.asso.fr/images/docs/publications/fi2003/114.pdf 

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