Sur la ligne Nantes-Bordeaux : des attentes fortes exprimées par la clientèle
Depuis la fin 2006, l’information horaire et tarifaire fournie par la SNCF sur ses services nationaux ou interrégionaux s’est fortement dégradée, et l’introduction de sa nouvelle offre tarifaire le 7-10-07 a accentué les conséquences de cette évolution.
Ci dessous les propositions et les attentes fortes exprimées par la clientèle et susceptibles de stimuler la fréquentation du train.
On sait que la ligne Nantes-Bordeaux est l’une de ces transversales dont l’avenir est incertain. Parcourue, depuis 1973, date de la dernière réforme importante, par 5 allers-retours (AR) quotidiens (+ un 6ème AR en plein été et des renforts en fin de semaine), elle a d’abord vu disparaître le train de nuit Quimper-Toulouse en décembre 2003 puis, un an plus tard, l’AR du matin.
Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin dans la dynamique du déclin ? L’AR du début d’après-midi était lui aussi menacé, mais la bataille des trains Corail en 2005 a permis de le maintenir.
Un Corail sur la ligne Nantes / Bordeaux
Depuis lors, la desserte a été insidieusement réduite à 3 AR (4 en plein été) : une desserte digne d’un pays sous-développé pour relier deux grandes agglomérations portuaires ... Dix mois sur douze, aucun train ne circule au départ de Nantes, en semaine, entre 17h27 et 10h17 le lendemain ; la situation est analogue en sens inverse.
Depuis lors, la desserte a été insidieusement réduite à 3 AR (4 en plein été) : une desserte digne d’un pays sous-développé pour relier deux grandes agglomérations portuaires ... Dix mois sur douze, aucun train ne circule au départ de Nantes, en semaine, entre 17h27 et 10h17 le lendemain ; la situation est analogue en sens inverse.
Mais que les voyageurs se rassurent en interrogeant la SNCF par Internet : tout change alors. Ainsi, le 26 juin, entre 4h55 et 15h55, 12 AR Nantes-Bordeaux sont proposés sans vergogne par la SNCF, avec changement à Saint Pierre des Corps ou mieux encore, à Paris- Montparnasse, avec des temps de parcours allant de 4h28 à 6h19. Le prix du voyage n’a sans doute aucune importance aux yeux de la SNCF puisque, pour elle, le temps l’emporte sur la distance, et le temps... c’est de l’argent.
Pourtant, noyés dans cette offre abracadabrantesque, ce sont bien les trains directs via La Rochelle qui offrent le meilleur temps de parcours, entre 3h49 et 4h10, par le plus court chemin et au meilleur prix pour le voyageur.
La voie ferrée entre Nantes / Bordeaux
Au lieu d’habituer les voyageurs, par une incitation pernicieuse, à des itinéraires de 545 ou 1009 km quand la ligne directe en fait seulement 376 (310 par la route), ne serait-il pas plus pertinent de la part de la SNCF de proposer à l’Etat et aux collectivités concernées une remise à niveau de l’infrastructure ?
Au lieu d’habituer les voyageurs, par une incitation pernicieuse, à des itinéraires de 545 ou 1009 km quand la ligne directe en fait seulement 376 (310 par la route), ne serait-il pas plus pertinent de la part de la SNCF de proposer à l’Etat et aux collectivités concernées une remise à niveau de l’infrastructure ?
Pour mémoire, en 1988, les locomotives les plus puissantes permettaient de rattraper un retard de 22 mn, soit un temps de parcours de 3h25. En ce début du 21ème siècle, alors qu’on brasse des milliers de m3 de terre pour faire rouler le TGV à 320 km/h, est-il impensable de ramener la durée du trajet direct à 3h15 en améliorant la ligne existante ?
(sur ce sujet, on lira avec intérêt une analyse excellente de Pierre-Henri Emangard parue dans la revue Transports Urbains n°107, juillet 2005)
Gérard Gautier, FNAUT Pays de la Loire