Si Nantes n'aime pas les voitures que doit on dire de Londres, Bordeaux, Stockholm, Singapour ou Vienne !
Ouest France a fait le buzz en abordant la question du stationnement à Nantes... et provoquant les réactions ...
(voir). L'ANDE en profite pour faire une mise au point et rappeler aux "grincheux" que si Nantes est le cauchemar pour les automobilistes... C'est sans doute le purgatoire comparé à d'autres grandes villes...
Réponse à ceux qui pensent qu’à Nantes on n’aime pas les automobiles et ne sont jamais allés à Londres, Bordeaux, Stockholm, Singapour ou Vienne (villes bien connues pour être des enfers invivables et des cités arriérées)
Mon association adhérente à la FNAUT demande que la région, le département, la communauté urbaine fassent un énorme effort de concertation pour qu'une offre de transport public efficiente soit offerte aux victimes plus ou moins consentantes de l'étalement urbain.
Il est totalement surréaliste qu'on ne mette pas en priorité l'optimisation de l'étoile ferroviaire nantaise qui avec des dépenses moindres que les traversées routières de la Loire projetées serait une réponse économique, sociale et écologique au problème posée. Et ce en préférant faire miroiter de nouvelles pénétrantes qui vont entrainer aux marges du centre de l’agglomération de nouveaux afflux d’automobiles, de nouveaux embouteillages, de nouvelles demandes de garage, de nouvelles chroniques dans « Ouest France ».
A Nantes, on aime pas les voitures surtout quand elles sont sur les trottoirs et les pistes cyclables.
Reste à convaincre les automobilistes de ne pas venir encombrer, polluer, s’emporter au moindre embouteillage et peser sur les élus.
On attend à ce sujet aussi de la part des responsables des prouesses de pédagogie et de savoir-faire : promotion des abonnements, extension des services, insistance sur les coûts sanitaires du choix automobile, gestion de l’appréhension vis-à-vis du transport collectif (qui suppose l’amélioration du quotidien des usagers comme une présence humaine accrue vis-à-vis des comportements insupportables de certains voyageurs).
J’aime toujours rappeler ce que m'ont appris mes professeurs d'économie il y a pourtant fort longtemps (et qui s’est aggravé) : l'espace urbain est, répétons-le, une des marchandises les plus chères en système capitaliste (et particulièrement en France hélas).
Comme ceux qui râlent et quémandent toujours plus de place (pour leur auto sur mon espace public) ne doivent pas être de fervents suppôts du socialisme je leur propose donc de payer un tribut minimum à leur choix automobile. À Nantes ils ont déjà de la chance : le concept de péage urbain est tabou et on ne trouvera rien de mieux que de le remplacer par des parcs-autos de plus en plus éloignés des lieux qui méritent d’être vécus.
Cette énergie dépensée à la défense du tout automobile (alors que même la Californie se dote de métros et peut-être de TGV) essayons plutôt de la tourner vers des demandes préparant l’avenir : Carquefou à un quart d’heure de la place du Commerce parce qu’on a réouvert la voie ferrée et créé une gare à Baco, Orvault à 20 minutes de Vertou parce qu’on a détourné le TER vers Doulon et finit l’interminable liaison ligne 1-ligne 2 du tram, Chantenay relié à Rezé parce qu’on a gardé les voies ferrées de l’Île de Nantes et assumé le passage ferroviaire sur le bras de la Madeleine.
A quand une gare à la Baco et une desserte par des transports dignes d’une grande ville ?
La question du stationnement, même si elle peut être parfois irritante, n’est qu’un aspect d’un vaste débat de société mêlant urbanisme, dépendance énergétique, volonté de vivre ensemble … Pour ma part je continuerai (en me donnant le droit de pester contre la SEMITAN, Lila et la SNCF) d’utiliser les transports publics et de n’aller en automobile (j’en ai une !) au centre-ville qu’à toute extrémité : le dimanche peut-être car ce jour-là nous n’avons pas les transports dignes d’une grande ville surtout à l’heure où arrivent en gare les jeunes, garants de notre avenir.
En semaine je pense sincèrement qu’il faut laisser la voirie à ceux qui en ont vraiment besoin et qu’il m’est difficile de hiérarchiser : le plombier même si on en voit à vélo, le policier que je préfère à pied, l’ambulancier qui en principe a son emplacement, les taxis que j’aimerais plus présents … Le reste à votre imagination sauf vous parce que je suis sûr que vous avez une solution moins polluante.
On a permis entre 1930 et 1990 de transformer (au hasard) la rue du Moulin, la place Royale, le cours des 50 otages en aspirateurs à automobile. Les choix courageux qui sont menés depuis au centre de Nantes (même si évidemment on peut ergoter dans les détails) le rendent plus accessible, plus attractif et il n’est pas besoin d’être grand géographe pour voir que la rente foncière s’y accroit (à relativiser bien entendu au regard de la conjoncture économique actuelle). J’attends maintenant que cette politique courageuse soit menée dans la périphérie de l’agglomération où les bus sont gênés par des automobilistes toujours plus individualistes, où les aménagements pour les modes doux ne sont délivrés que par charité, où peinent les jeunes et les personnes âgées non motorisés….Mais c’est déjà une autre question.
J B LUGADET (Association Nantaise Déplacements Environnement)