Saint-Nazaire – Redon : une offre mal organisée
Saint-Nazaire – Redon : une offre mal organisée
Un constat : actuellement l’axe Saint-Nazaire – Redon dispose de deux offres distinctes.
Tout d’abord, une desserte régionale, composée d’un aller-retour en train et de trois allers-retours en car du lundi au vendredi. Le positionnement des horaires – arrivées à Saint-Nazaire à 05h40, 07h21, 13h10 et 16h29 et départs de cette même ville à 08h50, 13h45, 16h53 et 21h05 – en fait une ligne basée pour des besoins spécifiques, par exemple la desserte des chantiers navals de Penhoët.
Par ailleurs, le départ assuré en TER est fortement pénalisé par le rebroussement à Savenay rendu obligatoire par la fermeture de la voie ferrée directe, ce qui ramène son temps de parcours à un niveau proche de celui de l’autocar – un peu moins d’une heure pour le premier, et environ 1h10 pour le second.
Ensuite, on dispose d’une desserte départementale, avec 8 allers-retours quotidiens, parmi lesquels des trajets partiels. Mais la plupart d’entre eux ne desservent pas Redon, et s’arrêtent à Saint-Nicolas-de-Redon, au lieu-dit de « La Digue », à 200m de là.
En effet, Redon se situe de l’autre côté de la « frontière », en Ille-et-Vilaine. Pourtant, nous ne sommes pas en Allemagne à l’époque du rideau de fer, nous sommes bien en France en 2012.
Mais pire encore : en direction de Saint-Nazaire, le départ du matin qui dessert Redon part en même temps que le TER, à 6h20, pour arriver presque en même temps, à 7h27 contre 7h21 pour celui-ci, et desservant les mêmes localités, à savoir Séverac, Saint-Gildas, Dréfféac et Pontchâteau.
Si le soir les horaires sont plus cohérents, puisque les 3 départs qui desservent Redon s’intercalent correctement entre les départs régionaux (17h25, 17h46 et 18h34), il faut cependant noter que les tarifications sont différentes, et que la personne qui aurait raté son TER à 16h53 doit reprendre un billet pour prendre le car départemental qui part après.
Enfin les correspondances à la gare de Redon ne sont pas bonnes : la plupart des correspondances depuis et pour Rennes ou Lorient requièrent le plus souvent une attente d’une demi-heure voire plus.
On ne peut que regretter un tel gâchis qui ne profite à personne, et qui devrait être banni en cette période où les collectivités cherchent des économies à faire.
Une liaison correctement coordonnée devrait pouvoir rendre un service bien meilleur, à un coût égal voire inférieur à la situation actuelle.
Analyse des correspondances à Redon :
Nota : les correspondances nécessitant une attente supérieure à une heure ne sont pas mentionnées
En direction de Saint-Nazaire, les correspondances sont rares, et en provenance de Saint-Nazaire, elles nécessitent souvent un temps d’attente important.
Si on fait l’aller-retour Saint-Nazaire – Rennes, il n’est pas possible d’arriver avant 10h50 à Rennes. Le seul retour se fait à 14h38, le dernier départ de Redon étant limité à Pontchâteau.
Si on fait l’aller-retour Rennes – Saint-Nazaire, il n’est pas possible d’arriver à Saint-Nazaire avant 13h10, après une correspondance de 35 minutes, en revanche, les possibilités de retour sont correctes, par rapport à l’ensemble.
Si on fait l’aller-retour Saint-Nazaire – Vannes, aucune arrivée n’est possible avant 16h10, et à l’avenant pour Lorient et Quimper. Le retour est possible à 18h34 (18h27 le vendredi), mais au vu des possibilités à l’aller, cette information ne présente plus guère d’intérêt.
Si on fait l’aller-retour Vannes – Saint-Nazaire, en revanche, il est possible d’arriver à 07h21, et de repartir le soir, avec plusieurs possibilités. Par contre, les temps de correspondance sont souvent longs, supérieurs ou égaux à 30 minutes.
PN sur le tronçon Ponchâteau - Montoir
Propositions d’amélioration
Tout d’abord, l’offre devrait être unifiée, et regroupée sous les ordres d’une seule autorité organisatrice.
L’essentiel de l’offre étant aujourd’hui départementale, il semble logique que ce soit lui qui reprenne la ligne. L’aller-retour ferroviaire serait sans doute appelé à disparaître dans une telle harmonisation, mais en raison de ses faibles performances, son intérêt est limité.
L’offre qui résulterait d’une telle synergie pourrait s’élever à 13 allers-retours, qui seraient mieux répartis sur la journée. L’offre pourrait même être cadencée, afin d’améliorer sa lisibilité. Voici un exemple de ce à quoi elle pourrait ressembler :
Pour l’avenir, la réouverture de la ligne de chemin de fer entre Donges et Pontchâteau, défendue de longue date par la FNAUT, est indispensable afin d’assurer un service à la hauteur des enjeux sur cet axe.
La ligne Ponchâteau Montoir coupée au niveau de la N 171... Au fond un TGV file vers Saint Nazaire
Note du web master
Encore faudrait-il que la Région des Pays de la Loire soutienne cette proposition ce qui n'est pas le cas puisqu'elle s'oriente vers la création d'une virgule à Savenay exclusivement destinée au Fret ...
Il faut dire qu'elle a fait preuve d'un grand laxisme pour la sauvegarde de la ligne, aidé en cela pas l'apathie de RFF qui a laissé faire la construction d'un rond point sur le tracès. Cette ligne n'était ni retranchée, ni fermée à l'époque mais seulement neutralisée pour des raisons militaires. C'est à dire qu'une simple décision politique pouvait décider de réouvrir la ligne ... à charge pour l'Etat de la remettre en état... La situation actuelle est semble -t-il beaucoup plus complexe ...
Il n'en demeure pas moins que cette situation empêche toute liaison directe entre Saint Nazaire et Rennes ce qui est totalement incompréhensible au vue de la taille respective de chaque ville.