Réponses de la liste Résister, Construire à gauche au questionnaire de la FNAUT 49
Voici une première réponse sur Angers... En attendant les autres ! (voir le questionnaire)
Réponses de la liste Résister, Construire à gauche
au questionnaire de
la Fédération Nationale des Associations des Usagers des Transports (FNAUT) - Pays de la Loire
1 – Généralités
1.1 Quels sont les grands axes de la politique des transports que vous mettrez en place si vous êtes élu(e)s sur ANGERS et au niveau de l’agglomération ?
a) gratuité des transports publics
Le changement climatique menace en premier lieu les populations les plus vulnérables, et la qualité de l’air n’est pas bonne dans les grandes villes. Or une grande partie de la pollution est produite par la circulation automobile. Pour réduire le trafic automobile, et donc les affections respiratoires, et aussi assurer aux plus modestes la liberté de circuler, nous proposons d’instaurer la gratuité des transports publics dans l’agglomération, de construire une 2e ligne de tramway reliant Belle‐Beille à Monplaisir, et d’améliorer la desserte en bus (y compris par mise en place de busways). Le passage à la gratuité ‐ un vrai choix politique ‐ ne représenterait que 4 % du budget de l’agglomération (Angers Loire Métropole). Le maire sortant affirme qu’il faut faire payer les usagers pour les « responsabiliser ». Mais fait‐on payer l’usage des trottoirs, des ponts ou encore des chaussées, qui pourtant coûtent aussi de l’argent ? D’ailleurs, 23 réseaux de transports urbains sur 290 ont d’ores et déjà fait le choix de la gratuité totale, dont 7 agglomérations de plus de 50000 habitants (Aubagne, Castres, Châteauroux, Compiègne, Muret, Vitré, Gap) ayant des maires de gauche ou de droite.
b) retour des transports publics en régie municipale directe
Nous proposons aussi le retour des transports publics en régie directe car, en tant qu’usagers des transports publics, nous n’avons pas à remplir les caisses des actionnaires de Keolis. Plus généralement, il faut mettre fin aux coûteuses délégations de service public et autres partenariat public‐privé qui grèvent les caisses publiques.
c) sécuriser et assurer la continuité des pistes cyclables
Nous voulons sécuriser et assurer la continuité des pistes cyclables, et développer le prêt gratuit de vélos.
1.2 Avec-vous l'intention de favoriser l’intermodalité ? De quelle manière ?
Si le néologisme « intermodalité » signifie fin du modèle actuel, le « tout‐voiture/toutcamion », et développement des modes de transport en commun ou « doux » (vélo, marche), alors nous y sommes évidemment favorables. Bien entendu également, nous sommes favorables à l’existence de correspondances spatio‐temporelles entre les différents modes de transports. Nous prônons un bon raccordement tram/bus, et l’extension de la possibilité de faire voyager son vélo dans les transports publics. Le but reste pour nous de réduire le trafic automobile, grand générateur de pollutions urbaines et de gaz à effet de serre, et grand vecteur d’épuisement des ressources fossiles d’énergie libre. Cependant, les mesures prises au niveau du seul secteur des transports resteront insuffisantes si une réorganisation générale de l’habitat et du secteur productif ne permet pas de réduire à la fois les déplacements des humains ou des marchandises et la consommation d’énergies libres. Cela passe par une réponse à la double impasse dans laquelle notre société est enfermée en raison du mode de production capitaliste et du productivisme qui épuisent l'être humain et la nature. Pour nous, cette réponse doit être « écosocialiste » car une démarche écologiste rationnelle ne peut pas ne pas remettre en cause un capitalisme dont la seule raison d’être est la recherche du profit à tout prix et une démarche socialiste ne peut faire l’impasse sur le fait que la nature, en tant que source de valeurs d’usage, n’est pas inépuisable.
2 – Stationnement
Êtes-vous d'accord pour décourager le stationnement des déplacements quotidiens domicile travail et ne pas réaliser de parcs de stationnement en centre ville/gare supplémentaires ?
Il est évident que le centre‐ville d’Angers ne peut accueillir de parkings supplémentaires et que passer outre conduirait à une rapide thrombose. Comme nous l’avons écrit plus haut, nous pensons nécessaire la réduction du trafic automobile et, par suite, la suppression des « aspirateurs à voitures » (pour la même raison, nous nous sommes opposés à l'Atoll ; initié par l'agglomération, cet aspirateur à voitures va à l'encontre des magasins de proximité et augmente l'étalement urbain). Cela dit, nous ne sommes pas non plus pour frapper au portefeuille les salarié(e)s qui n’ont que la voiture pour se déplacer, d’autant plus que les politiques d’austérité ordonnées par le MEDEF et mises en place par le gouvernement PS‐EELV grignotent largement ce portefeuille. À ce compte là, seuls les plus riches auraient bientôt les droit et privilège de stationner dans le centreville. Avant tout, il faut étendre et intensifier les moyens de transports alternatifs, en particulier publics, réduire l’étalement urbain (et rurbain !), développer le commerce de proximité, insuffler une véritable vie dans les quartiers populaires. Selon nous, cela passe par les transformations écosocialistes évoquées plus haut.
3 – Gare et infrastructure ferroviaire.
Comment comptez-vous renforcer l’attractivité de la gare de ANGERS?
Nous ne comptons pas renforcer « l’attractivité » de la gare d’Angers si ce mot renvoie à une langue de bois qui le manie aux côtés de « compétitivité » ou « concurrence des territoires » pour mieux faire passer tous les mauvais coups contre les services publics, leur égalité d’accès sur tout le territoire, et le monde du travail. En revanche, si « attractivité » signifie ici « utilité », « fonctionnalité » et « intermodalité » (au sens donné à la question1.2.), il est évident qu’il la faut renforcer. Il faut en particulier améliorer la desserte régionale vers Cholet et Saumur. Hélas, la ligne vers Segré a été démantelée il y a des lustres au seul profit d’une voie automobile rapide. À terme, peut‐être faudra‐t‐il envisager un tram‐train dans cette direction là. Ce sera de toutes façons préférable à la course perpétuelle aux LGV et autres « virgules » qui, au nom du gain de quelques minutes entre points de départ et d’arrivée, ont conduit, parfois, à accroître l’éloignement moyen du point d’arrivée et du domicile du voyageur (cf. Valence ou le projet de LGV passant loin d’Angers) et, toujours, à l’augmentation du prix du billet de train.
4 -- Démocratie participative
4.1 Seriez-vous favorable à la participation des associations en amont des projets pour les intégrer à la conception même des projets ?
Il y a plusieurs niveaux de participation possible : au niveaux des quartiers, de la ville et de l’agglomération. Au niveau des quartiers, nous nous proposons de rendre possible et d’encourager des assemblées et des conseils de quartiers autogérés ayant un réel pouvoir décisionnel, un budget conséquent et un droit de représentation et d’intervention au conseil municipal. Ces conseils de quartier pourraient évidemment travailler avec les associations concernées pour tout projet en matière de transport qui leur serait soumis. Pour les deux niveaux supérieurs, il est évident que l’avis des associations doit être pris en compte de manière interactive.
4.2 Êtes vous favorable à la création d'un comité des usagers ?
Bien sûr, à condition qu’il soient indépendants et démocratiques. S’il s’agit de les faire chapeauter par des élus de l’agglomération, on retombera fatalement dans la caricature que sont par exemple les Conseils consultatifs de quartier à Angers.
5 -- Solidarité
Seriez vous favorable à ce que les plus pauvres puissent bénéficier d’un tarif gratuit ?
Comme indiqué plus haut, nous sommes pour la gratuité des transports publics dans l’agglomération. S’arrêter aux seuls « plus pauvres » est certes un premier pas, mais il s’apparente plus à une oeuvre de bienfaisance (avec des effets de seuil sources de frustrations) qu’au produit d’une réflexion sur le rôle des transports publics telle que celle que nous avons développée en introduction. La gratuité « partielle » est un contresens.
C’est l’impôt qui doit financer le transport public, et donc tous les citoyens (y compris ceux qui peuvent se permettre de ne pas l’utiliser). Bien sûr, il faut que cet impôt soit réellement progressif. Or, les impôts locaux le sont très peu. Quant à l’impôt sur le revenu, sa progressivité n’a cessé de se réduire depuis trois décennies au moins. Au début de l’année, le gouvernement PS‐EELV a même choisi d’augmenter la TVA – l’impôt le plus injuste socialement‐ pour favoriser les actionnaires des entreprises aux dépens des salarié‐e‐s (alors que ce sont les seuls producteurs de richesses !). Il faut une révolution fiscale. Mais de toutes façons, comme nous l’avons indiqué plus haut, le coût de la gratuité s’élèverait à 4% du budget de l’agglomération et est donc possible dès aujourd’hui.
6 -- numérique
Êtes pour favorables à la publication des données concernant les transports en commun ? #open DATA
Évidemment. La transparence doit être totale, dans ce domaine comme dans tous les autres.
7 -- Développement des transports en commun
7.1 Êtes favorable à l’idée de crée un syndicat mixte dédié à la mise en place d’un réseau de transport en commun sur l’aire urbaine d’Angers # transition énergétique
Nous sommes pour le retour des transports publics en régie directe par l’agglomération, comme indiqué plus haut. Bien sûr, ce retour doit se faire avec des objectifs de minimisation du coût énergétique et de production d’énergies renouvelables.
7.2 Êtes vous favorable à la transformation de la ligne 5 en ligne majeure pour lui permettre de rouler la nuit et le dimanche, et ce des le début de mandat ?
Oui. Cette ligne n°5 assure en effet un rôle de petite ceinture éminemment utile pour les liaisons entre quartiers.
7.3 Vous engagez-vous à réaliser/développer/pérenniser des Plans de déplacements d’Administration (PDA) pour les administrations sous votre responsabilité ? Quelles mesures de sensibilisation/information/incitation prendrez-vous pour la mise en place d’autres PDA ou de Plans de Déplacements d’Entreprise (PDE).
Nous sommes favorables à tout projet visant au niveau d’une administration ou d’une entreprise à réduire l'usage de la voiture individuelle au profit d'autres modes de transport moins polluants. Cela passe par une extension et une intensification des transports publics ou des pistes cyclables. Mais il faut aussi repenser le tissu urbain de manière à ce que la séparation spatiale entre lieu de travail et lieu d’habitation soit réduite au minimum. Dans cette optique, la relance du logement vraiment social (PLUS et PLAI) dans tous les quartiers de la ville nous semble indispensable.
8 -- divers
En tant qu’élu quel engagement personnel compter vous prendre pour donner l’exemple dans vos déplacements?
Nous sommes 55 sur la liste. Beaucoup d’entre nous utilisent le vélo dans leurs déplacements quotidiens (en commençant par la tête de liste !), beaucoup les transports en commun, certains sont contraints d’utiliser la voiture pour des raisons d’accessibilité. Mais, toutes et tous, nous partageons les objectifs définis précédemment de réduction du trafic automobile et d’extension/intensification du réseau de transports publics
N.B. / les photos de la FNAUT ont été rajoutées pour illustrer la réponse