Réduire la vitesse automobile : pourquoi ? comment ?
Il n'ya pas que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui souhaite réduire la vitesse sur les routes, la FNAUT a fait également des propositions dans ce sens à l'occasion d'une Conférence de presse le jeudi 4 juillet 2013 ....
Conférence de presse du jeudi 4 juillet 2013
Réduire la vitesse automobile : pourquoi ? comment ?
+ Pourquoi s’intéresser plus particulièrement à la vitesse ?
+ Mieux sanctionner les petits excès de vitesse
+ Etendre progressivement les zones 30 en milieu urbain
+ Réduire de 10 km/h les vitesses limites sur les routes et autoroutes
Pourquoi s’intéresser plus particulièrement à la vitesse ?
1. Les facteurs d’accidents sont multiples : vitesse excessive, abus d’alcool et de stupéfiants, prise de médicaments, somnolence, téléphone portable,… Cependant la vitesse joue un rôle dans tous les accidents, à la fois comme facteur causal et comme facteur aggravant.
+ Toutes choses égales par ailleurs, plus on roule vite, plus le champ de vision se rétrécit, moins on peut réagir à temps à un danger imprévu, et plus la distance d’arrêt est grande.
+ En 1981, Nilsson a mis en évidence une loi empirique, bien confirmée depuis lors : sur route et autoroute, la probabilité d’accident mortel est proportionnelle à la puissance 4 de la vitesse moyenne (en ville, à la puissance 2,5). Par suite, si on réduit de 1% la vitesse moyenne sur route ou autoroute, on réduit de 4% le nombre des accidents mortels. Cette loi explique bien la réduction de la mortalité depuis 2002 (la vitesse moyenne a diminué de 10 km/h).
2. Réduire la vitesse permet aussi de limiter :
+ les nuisances de la circulation, pollution de l’air et bruit ;
+ la consommation d’énergie, la dépendance pétrolière, le déficit commercial de la France (en 2011, la facture énergétique de la France a été de 61 milliards d’euros, soit 3,1% du PIB ou encore 88% du déficit commercial de la France, dont 82% dus aux importations de pétrole) ;
+ les émissions de GES (26% des émissions françaises sont dues aux transports) ;
+ les coûts supportés directement par les automobilistes (1 300 euros par véhicule en 2011 pour le seul carburant) et les coûts externes supportés par la collectivité (25 milliards par an pour les accidents, davantage pour les atteintes à la santé).
Réduire la vitesse est une mesure facile à mettre en oeuvre rapidement et peu coûteuse.
Trois arguments sont souvent opposés à tort à toute réduction de la vitesse :
+ on va imposer des pertes de temps aux automobilistes (en réalité, les pertes de temps sont mineures, et l’argument est dérisoire face aux souffrances physiques et morales liées aux accidents et aux avantages attendus en termes d’environnement et d’économie) ;
+ il faut d’abord faire respecter la réglementation actuelle (rendre une réglementation plus stricte peut faire évoluer les comportements : quand la limite de vitesse en ville a été abaissée de 60 km/h à 50 en 1990, la vitesse moyenne a très vite diminué de 4 km/h) ;
+ on veut “brimer l’automobiliste” par une “politique de répression liberticide” (il s’agit en réalité de le protéger, c’est-à-dire de lui éviter de provoquer un accident ou d’en être victime).
A suivre