Quel développement pour le Navibus de Nantes ?
Quel développement pour le Navibus de Nantes ?
Aujourd’hui, le réseau TAN comporte deux lignes de Navibus : l’une qui traverse l’Erdre pour relier Port Boyer aux Facultés, et l’autre qui traverse la Loire pour relier la gare Maritime à Trentemoult. Du côté de l’Erdre, une ligne radiale a existé, reliant la Gare Sud aux Facultés, mais elle n’a jamais rencontré le succès escompté. En revanche, du côté de la Loire, les potentiels de développement sont réels, et méritent qu’on se penche dessus.
Il y a d’abord la desserte du Hangar à Bananes, qui a déjà été assurée de manière ponctuelle par le passé. Elle aura demain d’autant plus de sens que le C5 doit y faire son terminus à partir de la rentrée prochaine. Le principal obstacle est l’absence de ponton fixe, et d’entretien de la profondeur par le port. Cependant, dès lors qu’un trafic régulier peut être escompté, il n’y a aucune raison de ne pas mettre en place ces éléments.
La gare de Chantenay est également un générateur de trafic intéressant. Située à 100m du bord de la Loire, on pourrait réaménager l’accès au fleuve, actuellement en friche, et y installer un terminal. Ainsi, les usagers disposeraient d’un franchissement supplémentaire de la Loire, qui permettrait d’éviter le pont de Cheviré.
Une desserte de Pirmil pourrait également être envisagée depuis la gare de Chantenay ou la gare maritime, permettant d’éviter le passage par commerce.
Ainsi, on pourrait imaginer que le Navibus ressemble à l’avenir à ce schéma :
D’autre éléments pourraient être améliorés afin d’augmenter l’efficacité du système.
Les pontons devraient être munis de deux accès, l’un pour la montée et l’autre pour la descente. Cela éviterait des temps d’échanges longs comme c’est parfois le cas à Trentemoult. Par ailleurs, si on passait à une ligne à plusieurs arrêts, il faudrait que le point d’embarquement pour chaque direction soit clairement indiqué sur les pontons des arrêts intermédiaires.
Quant aux navires, la restructuration de la ligne pourrait être l’occasion de revoir leur conception. En effet, si les deux sister-ships – l’Île de Nantes et le Chantenay, auxquels s’ajoute le Trentemoult II qui sert de navire de réserve – utilisés actuellement donnent satisfaction, ils ne semblent pas être totalement adaptés. Leur conception rappelle plus un navire de promenade du Golfe du Morbihan qu’un navire appelé à manœuvrer et charger/décharger des passagers toutes les 10 minutes.
Le Navibus sur la Loire
Ainsi, l’exploitation de la ligne telle que présentée sur le plan ci-dessus nécessiterait quatre navires, auquel un navire de réserve devrait être ajouté. Cinq unités identiques pourraient alors être construites, ce qui permettrait de réduire les coûts de construction et d’exploitation.
Afin d’améliorer l’exploitation, ces navires pourraient être amphidromes, cet à dire exploitables dans les deux sens comme le sont les bacs, ce qui permettrait d’éviter les manœuvres de demi-tour qui doivent être actuellement effectuées à chaque extrémité. Les échanges devraient pouvoir être rapides, et il devrait être possible de faire monter les voyageurs qui attendent sur le ponton en même temps que ceux qui sont sur le navire descendent.
Une meilleure connexion avec les bus devrait également être établie côté Trentemoult. Un passage des bus devant le terminal des Navibus devrait être étudié à cette fin, ainsi que le prolongement du 97 qui permettrait également une connexion supplémentaire.
Ainsi, en développant son Navibus de la sorte, Nantes garderait un véritable lien avec le monde maritime, ainsi qu’avec son histoire marquée par les fameux « Roquios », tout en développant ses transports propres. En particulier, un tel développement contribuerait à lutter contre la saturation du pont de Cheviré, et devrait être envisagé comme alternative à la construction d’un nouveau franchissement routier dans le secteur. Mais n’exclurait pas celle d’un franchissement ferroviaire, ce dernier répondant en effet à des problématiques de déplacement sur des distances plus longues.