Protection du climat : La France à l’heure du choix !
Le 2 novembre 2011, le Comité « Trajectoires 2020-2050 : Vers une économie décarbonée », lancé par N. Kosciusko-Morizet au mois de juin, a remis son rapport définitif à la Ministre de l’Ecologie. Les associations membres du réseau action climat (dont la FNAUT fait partie) ont réagi par voie de presse.
Communiqué du Réseau Action Climat - France et de ses associations membres
Présidé par Christian De Perthuis et réunissant les parties du Grenelle sous format élargi, ce comité avait pour mission de « permettre au gouvernement de se positionner sur la question [européenne] du relèvement de l’objectif de réduction des émissions [à horizon 2020]. [1] ».
Le rapport du Comité sera sur la table du Conseil des Ministres le 9 novembre prochain. Pour Sébastien Blavier du RAC-France « il faut que ce rapport mette un terme aux tergiversations de la France et que le gouvernement se prononce enfin en faveur d’un objectif européen de réduction des émissions d’au minimum 30% pour 2020. C’est désormais à François Fillon de tirer les conclusions politiques de cet exercice. Il est hors de question pour nous que ce rapport finisse sur une étagère à Matignon ».
Pour rappel, l’Union européenne s’est fixée pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20% d’ici à 2020 (par rapport à 1990). Or, cet objectif est largement insuffisant pour éviter un changement climatique dangereux et irréversible. Il ne permettra pas non plus d’engager la France et l’Europe sur une trajectoire de développement sobre en carbone et en énergie.
Le rapport remis aujourd’hui va dans ce sens et constate ainsi que « le rehaussement de l’objectif à -25 ou -30 % conduit à un bénéfice climatique additionnel à l’horizon 2050 (…) Avec un objectif rehaussé, les réductions sont mieux réparties dans le temps ce qui évite une forte remontée des contraintes en fin de période. Un tel rehaussement serait également un facteur de remontée du prix du CO2 sur le système d’échange européen, ce qui est un objectif aujourd’hui largement partagé.(…) Il permettrait aussi de constituer des avantages compétitifs dans les nouvelles filières économiques bas carbone. »
Plusieurs pays européens [2], au premier rang desquels l’Allemagne et le Royaume-Uni, de nombreuses entreprises [3] et ONG ont compris les bénéfices économiques et sociaux liés à une ambition européenne renforcée pour 2020 et se sont positionnés en faveur d’un objectif européen de -30%. Alors que crises écologiques et économiques se croisent et s’alimentent, la France n’a toujours pas tranché sur ce point, empêchant de fait toute avancée sur la scène européenne.
Contact : Sébastien Blavier - Responsable du Pôle International
Retrouvez également l’analyse du RAC-France sur le sujet :
http://rac-f.org/Objectif-climat-30...,1904.html
et http://www.rac-f.org/IMG/pdf/Note_Table_ronde_-30_-_BD.pdf.
[ 1] Lettre de mission de N. Kosciusko-Morizet à C. De Perthuis du 21 juin 2011
[ 2] Lettre ouverte au Guardian de Chris Hune et des Ministres de l’environnement sur l’objectif de -30%,
http://bit.ly/gDpPNy , 14 mars 2011.
[3] The Climate Group, Business call for EU policy move to 30 percent emissions cuts by 2020,
http://bit.ly/aIJwcm , octobre 2010.