Pour la FNAUT, un ordre de priorité pour le SNIT s'impose.
Communiqué du 18 février 2011
Le Schéma national d’infrastructures de transport (SNIT) : la FNAUT demande un ordre de priorité dans la réalisation des projets
La FNAUT estime que la deuxième version du projet de Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT), publiée le 26 janvier dernier, n’apporte aucun changement de fond par rapport à la première, datant de juillet 2010. A l’évidence, la « rupture majeure » et le « changement drastique de stratégie » ne sont toujours pas au rendez-vous.
Ignorant la hausse récente du prix du pétrole et la confirmation du réchauffement climatique au cours de la dernière décennie, le projet de SNIT maintient des investissements anachroniques tels que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et 18 autoroutes qui ne serviront qu’à stimuler à contre-temps le trafic routier (seul le contournement de Tours a été éliminé).
Malgré l’intégration des « coups partis » depuis le Grenelle de l’environnement, la part de la route dans le SNIT (officiellement 7,8%) reste largement sous-estimée car de nombreux projets ne sont pas mentionnés ou sont financés par les collectivités territoriales.
Des projets d’un intérêt contestable, tels que la LGV Poitiers-Limoges et des canaux interbassins à grand gabarit, sont également conservés alors qu’il fallait concentrer l’effort financier sur les transports collectifs urbains et le rail.
Cette deuxième version du SNIT souffre des mêmes faiblesses que la première.
+ Le SNIT n’est pas un outil de planification. Toute prévision de ses impacts environnementaux à différents horizons et de leur conformité avec les engagements annoncés est maintenant soigneusement évitée.
+ Les financements ne sont pas garantis. L’enveloppe financière (166 milliards) n’a été réduite que de 4 milliards alors les projets du Grand Paris (32 milliards) ont été retirés du SNIT.
Par suite, et aussi parce qu’ils sont plus facilement phasables et intéressent davantage les élus locaux, les projets routiers se concrétiseront plus vite que les projets ferroviaires. On le vérifie avec la LGV Tours-Bordeaux dont le financement n’est toujours pas bouclé, la région Poitou-Charentes refusant sa participation.
Le SNIT affiche une priorité à la réutilisation des infrastructures existantes, mais de nombreux projets routiers (Roanne-Moulins, Toulouse-Castres, Troyes-Auxerre, Langres-Vesoul, Nancy-Metz, …) sont entérinés alors que des voies ferrées parallèles pourraient répondre à la demande après remise à niveau.
A part quelques projets très limités, les possibilités liées à la modernisation et au remaillage du réseau ferré classique sont ignorées : la réhabilitation insuffisante de ce réseau, faute de financement suffisant et pérenne, est pourtant une des causes majeures du mécontentement actuel des voyageurs.
Le SNIT, qui ne fera même pas l’objet d’un vote du Parlement, nous distrait avec de grands projets ferroviaires (les branches Sud et Ouest du TGV Rhin-Rhône et la LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon constituent deux doublements concurrents de la LGV existante Paris-Lyon mais sont tous deux inscrits au SNIT).
Pendant ce temps, la SNCF se débarrasse de son trafic de wagon isolé, et le gouvernement généralise discrètement, par décret du 17-01-2011, l’autorisation de circulation des camions de 44 tonnes alors que l’évaluation de cette mesure n’a pas été rendue publique.
En conclusion, la FNAUT demande que le SNIT soit complété par un document définissant un ordre de priorité dans la réalisation des projets, afin que les décisions du Grenelle de l’environnement soient transformées en actes.
Contacts presse :
Jean Sivardière, président de la FNAUT : 04.76.75.23.31
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