Plan automobile : une vision à long terme est indispensable
Paris, le 24 juillet 2012
Communiqué
Plan automobile : une vision à long terme est indispensable
Le gouvernement va publier un plan de soutien à la filière automobile française. Ses intentions sont elles à la mesure d’une crise qui n’a pas été anticipée ?
1 - Un retour de la prime à la casse est judicieusement écarté en raison de ses effets pervers pour l’industrie et de son coût excessif pour l’Etat. Il doit en être de même de tout autre encouragement financier (aide au crédit) apporté directement aux consommateurs pour l’achat de voitures neuves : l’argent public, devenu rare, ne doit pas être gaspillé.
2 - Un renforcement du bonus-malus est envisagé. Mais le dispositif actuel est déjà très coûteux pour l’Etat et ne concerne pas la pollution chimique de l’air. Le bonus n’est pas justifié, il suffit d’alourdir le malus.
3 - Un « soutien massif » aux véhicules électriques et aux agrocarburants est également envisagé. Mais cette démarche supposée écologique repose sur des illusions technologiques. En réalité le bilan carbone de ces deux techniques est bien loin d’être positif, comme l’ont démontré, en particulier, les études de l’ADEME.
La voiture écologique : un mythe ?
4 - Il faut aborder le fond du problème, qui est la politique des transports. Non seulement le marché automobile français n’est plus aujourd’hui qu’un marché de renouvellement du parc, mais le besoin même d’automobile est structurellement en repli en raison de l’offre croissante de transports collectifs, d’aménagements cyclables, de covoiturage, d’autopartage ; de l’altération de l’image valorisante de la voiture, en particulier chez les jeunes ; de la hausse inéluctable du prix des carburants ; de la densification urbaine.
5 - Au-delà d’une nécessaire adaptation énergétique et environnementale de la production (qui exige des efforts de recherche mais aussi un alignement de la fiscalité du gazole sur celle de l’essence), c’est donc un ambitieux plan de reconversion progressive des constructeurs et équipementiers automobiles vers des activités d’avenir telles que les énergies renouvelables qui doit être mis en oeuvre.
6 - La FNAUT rappelle enfin que d’autres secteurs d’activités sont au moins autant créateurs d’emplois et de richesse que la filière automobile. C’est le cas des transports publics où on peut créer de nombreux emplois pérennes et non délocalisables, et de l’industrie ferroviaire qui va rapidement rencontrer des difficultés en l’absence de stratégie de l’Etat.
Contact presse : Jean Sivardière, président de la FNAUT - 04 76 75 23 31
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