La FNAUT vient de réaliser une enquête sur les services de transport en commun pendant les fêtes de fin d'année. Les usagers ne sont pas tous servis à la même enseigne...
Ces cartes montrent les services de transport en commun pendant les fêtes de fin d'année dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants ainsi que celles de moins 100 000 habitants dépendants de conurbations dépassant les 100 000 habitants et les agglomérations trans-frontalières.
Alors que les messages de prévention de la sécurité routière insistent auprès des conducteurs pour qu'ils consomment modérément de l'alcool pendant les fêtes afin de pouvoir se déplacer en voiture en toute sécurité ou de laisser le volant. Une autre solution préconise plutôt d'utiliser les transports en commun. Cette solution va de pair avec l'incitation faite par les pouvoir publics pour inciter à un changement des habitudes dans les déplacements. Cette tendance est constatée de manière nationale car l'évolution de l'accroissement de l'usage des transports en commun se confirme de plus en plus.
Il est donc intéressant et pertinent d'établir un atlas des services offerts pendant la période des fêtes de fin d'année qui sont traditionnellement propices à l'augmentation des déplacements et à la hausse de la consommation d'alcool. Histoire de vérifier si l'on peut prendre le bus aussi...
Globalement de nos jours, les villes mettent en place un service normal pendant cette période.
Seulement, constat récurrent, certaines villes arrêtent leur service plus tôt, notamment dans le nord, pourtant région reconnue par l'INSEE comme étant une des régions (avec le sud) la plus touchée par la pauvreté.
Une fois de plus, les personnes des catégories les moins aisées sont les victimes de l'arrêt des services publics. La connurbation lilloise représente à elle seule 1,8 million d'habitants, seules Lille et Douai maintenaient un service normal.
Dans les agglomérations de plus de 350 000 habitants, seules Rouen et Strasbourg ont mis en place un service anticipé sur leurs réseaux respectifs de transport en commun même si pour Strasbourg cela ne concernait que le soir du 24 décembre. A noter que Strasbourg faisant partie de l'agglomération transfrontalière Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, le service des transports en commun du réseau de la zone tarifaire de l'Ortenau (TGO), côté allemand, fonctionnait normalement.
On peut cependant constater des améliorations depuis 2010 comme les villes savoyardes qui ont désormais un service normal pendant les fêtes alors qu'elle l'arrêtait auparavant.
Cependant alors qu'Annemasse fait partie de l'agglomération de Genève, la TAC, détenue à 49% par les TPG, devrait fonctionner normalement. On observe la même chose sur les autres villes frontalières alsaciennes où les réseaux urbains allemands ou suisses fonctionnent eux normalement ce qui n'est pas le cas côté français comme Mulhouse et sa région.
Aubagne et son réseau gratuit ne semblait pas en mesure de proposer un service public de transport en commun pendant les jours 2 jours fériés de cette période de fêtes.
Du bon, du moins bon et du mauvais pour les services du 25 décembre et du 1er janvier
Angers est la seule ville à mettre en place, le 25 décembre et le 1er janvier, un service complet qui ne commence qu'à 13h30. Angers est en plus la seule ville à arrêter son service à 18h30 le 1er janvier …
Montpellier a été meilleur élève. Alors que les bus commençaient leur service aux alentours de 13h00, les tramways avaient pris le leur entre 7h00 et 8h00. Un petit bémol tout de même, on peut déplorer, surtout pour le 1er janvier, une absence de service dans les heures matinales pour les personnes ayant passé la nuit à l'extérieur.
Tours avait son service qui terminait plus tôt les 25 décembre et 1er janvier, bien que cela ne concernait que son service de soirée.
En ce qui concerne Évry, agglomération d'Île de France, il est difficilement acceptable qu'elle soit la seule à arrêter son service plus tôt, encore plus le soir de la Saint-Sylvestre alors que le STIF avait renforcé les départs.
Il faut citer par contre certaines agglomérations qui ont mis en place pour la nuit de la Saint-Sylvestre un service renforcé. Limoge a fait circuler toute la nuit 2 de ses lignes sur les axes est-ouest et nord-sud. D'autres villes comme Rennes ou Marseille ont retardé leur derniers départs, Rennes a même fait circuler sa ligne de nuit Star de Nuit en plus du service du métro pendant toute la nuit.
Il est par contre regrettable que Nantes n'ait pas trouvé bon de mettre exceptionnellement en service son service de soirée prolongé du week-end et fait circuler sa ligne de nuit, la Luciole, alors même que le service de nuit sur réservation de Saint-Nazaire (Noctambus) fonctionnait normalement. Il en est de même pour Lyon alors que les lignes Pleine Lune avait pourtant circulé en 2011 bien que la nuit du réveillon se trouvait être un vendredi soir.
Pendant cette période festive, il faut noter que Belfort est la seule agglomération dans ce comparatif où le réseau de transport en commun ne circulait pas du tout pendant 2 jours ! C'est à dire aucun service de transport en commun, pendant les journées des 24 et 25 décembre et des 31 au 1er janvier inclus.
Enfin, chaque année il est possible de constater qu'un certain nombre de réseaux où le service se retrouve perturbé par des grèves pendant ces périodes et non les jours qui précèdent ou qui suivent … La palme revenant à Caen où il y a quasi systématiquement une grève chaque année … Ce phénomène pourrait être à rapprocher des grèves de fin d'année observée sur certains TER, notamment le réseau du Nord, où on reprochait aux syndicats de poser un préavis de grève afin de pouvoir célébrer les fêtes au lieu d'assurer la continuité du service public.
La FNAUT ne peut qu'encourager les Autorités Organisatrices de Transports à proposer des services normaux de transports collectifs afin d'assurer la continuité du service public pendant ses veilles de fêtes et ne pas pénaliser les usagers les plus pauvres pour proposer une alternative à l'usage de la voiture aux personnes avinées et favoriser les transports collectifs dans ces occasions festives.
A suivre
Aymeric GILLAIZEAU