NDDL : une infrastructure qui se fait au détriment des transports collectifs
Notre Dame des Landes : l’addition sera lourde, au détriment des transports collectifs
Le montant de l’investissement de Notre Dame des Landes risque de déraper fortement :
L’investissement négocié avec Vinci, qui cofinance et gérera, a officiellement été maintenu, grâce il est vrai à une réduction du format de l’aéroport. Ce serait étonnant qu’on en reste là.
Il faut y ajouter les raccordements routiers (une centaine de millions ?) et ferroviaire, promis pour l’ouverture de l’aéroport et remis à un horizon lointain. Les études actuelles envisagent une gare NDL sur un nouveau trajet Nantes Rennes et Nantes Bretagne Sud. Les vendéens demandaient aussi un nouveau pont sur l’Estuaire au coût équivalent à celui de l’aéroport.
Ne parlons pas des coûts « d’accompagnement » qui explosent (encadrement policier, coûts d’expropriation, mobilisation administrative, mesures de compensation, allongement des délais,..).
Tous ces nouveaux coûts sont et seront d’abord en bonne part à la charge des collectivités locales, malgré un aéroport dit d’intérêt national.
L'aéroport actuel de Nantes n'est même pas desservi par le rail alors que l'infrastructure existe!
Le fonctionnement du futur aéroport présente tout autant de coûts cachés ou de risques :
L’aéroport actuel continuera à fonctionner pour les besoins de l’usine Airbus, ne permettant donc de dégager que peu de nouveaux terrains constructibles. Sa charge devra en être portée encore une fois par les collectivités locales, car Airbus n’acceptera pas de fragiliser son usine par des coûts supplémentaires (à part quelques droits d’usage de la piste).
L’avenir du transport aérien est peu sûr, entre raréfaction du carburant et menace justifiée de taxation d’un mode de transport, pour le moment en bonne part détaxé (comme le kérosène). Le TGV, les lignes ferroviaires rapides sont mieux à même de répondre aux liaisons à moyenne distance. En cas de retournement de conjoncture, Vinci saura s’adresser aux collectivités, qui auront à mettre la main au porte monnaie.
Les investissements dans les TC (bifurcation de Ste Pazanne, Nantes-Bordeaux...) nécessaires seront reportés ou réduits au minimum, contribuant un peu plus à en fragiliser leur fonctionnement.
Les budgets "transport collectif" des collectivités au régime sec !
Les budgets des collectivités étant de moins en moins extensibles, ce sont d’abord les budgets transports du Département 44 et de la Région Pays de la Loire qui vont trinquer.
Peu de chance de voir de nouvelles réouvertures de ligne ferroviaire, après l’exemple de Nantes-Chateaubriant largement subventionné par le Département et la Région.
Pas de crédit pour du ferroviaire rapide pourtant indispensable : les collectivités locales ne se mobilisent pas pour venir au secours de la ligne ferroviaire Nantes Bordeaux, qui nécessiterait 200 à 300 millions d’€ à partager entre l’Etat, RFF, 3 régions et 4 départements. Comment financer la liaison indispensable avec la ligne à grande vitesse Tours Bordeaux en construction, qui donne accès au Sud ? Quels financements pour répondre au besoin de transport dans le périurbain des grandes villes régionales, en s’appuyant en particulier sur les étoiles ferroviaires existantes ? Il y a eu certes des investissements, à prolonger, autour de Nantes, mais ailleurs à Angers, le Mans, la Roche sur Yon, Laval ?
Le Département devra continuer à augmenter la participation des usagers de cars et à ne pas répondre à tous les besoins du périurbain et des liaisons intervilles (Ancenis Clisson, etc…).
Ces collectivités ont pourtant de l’argent pour un moyen de transport polluant, un aéroport inutile prenant la place de terres agricoles de plus en plus nécessaires, mais en auront insuffisamment pour le transport du quotidien et pour le transport durable.
Notre Dame des Landes : à la place du bocage, de nouvelles nappes de bitume alimentées par des milliers de voitures, alors que l’aéroport actuel peut être très facilement relié au fer. Photo site de la Région Pays de la loire