Notre Dame des Landes : du nouveau avec l’offensive médiatique des collectivités locales (5)
Février 2013
Après St Nazaire, Nantes utilise son bulletin municipal de janvier 2013 pour assurer le marketing et faire la promotion du projet de Notre Dame des Landes : entre désinformation et demi vérités, la FNAUT se lance dans une séance décryptage afin d’y voir clair... Suite et fin
Qui va payer ? pas Vinci, mais le contribuable et l’usager, et cela ne devrait pas être du low cost
L’argent des collectivités qui irait à l’aéroport n’ira pas ailleurs et en particulier, à la transition énergétique, aux infrastructures ferrées qui permettrait de réduire le nombre de vols : modernisation de Nantes Bordeaux avec l’objectif de passer à 3 h 15, multiplication des TGV vers Orly et Roissy Lille Strasbourg Lyon, passage du TGV à Orly (interconnexion Sud en cours « lent »), lancement de trains directs vers Tours et Clermont, etc….
Alors que l’on dispose d’un aéroport largement amorti, Vinci va avancer l’argent d’un investissement inutile, mais qu’il va récupérer, en intégrant en plus son bénéfice, sur le compte du voyageur et du visiteur : taxes de parking, taxes aéroportuaires que les compagnies aériennes répercuteront sur le voyageur, redevances prélevées sur les commerces, qui se retourneront sur les mêmes.
Pourquoi ne connaît-on pas le niveau des redevances et taxes qui seront prélevées sur l’utilisateur ? pourquoi n’a t’on aucune idée du coût de fonctionnement d’un aéroport vide et de la répartition des coûts, de la ligne de bus dédiée Nantes NDdL, de sa fréquence et de son financement ?
Pourquoi n’y a-t-il aucun bilan global de l’opération avec toutes les dépenses passées et programmées ou non dans le cadre du contrat Vinci, mais aussi ailleurs : mise à disposition et préparation des terrains, police, indemnisations, raccordements ferrés, transferts d’activités, pertes de valeur agricole et de la nature, etc….Les Vendéens qui ne veulent pas du transfert finiront bien par obtenir un autre pont sur la Loire (à concéder à Vinci ou un autre ?) pour accéder à NDdL, ce qui alimenterait encore plus l’étalement urbain.
Cela mérite un grand débat public, pour que tout le monde ait toutes les cartes en main pour juger.
Les arguments justifiant la nécessité d’un aéroport nouveau pour le Grand Ouest ne résistent pas à l’analyse, alors que l’on dispose d’un aéroport largement amorti, facilement desservable, avec une grande marge de croissance. Seuls des arguments locaux et mineurs, bruit, récupération des terrains, semblent avoir quelque consistance, mais ils sont mal documentés et insuffisamment étayés.
Les justifications profondes de NDdL seraient elles ailleurs ? Yves Crozet, grand spécialiste des transports, (l’Express-fin 2012), jugeait NDdL « une opération (d’intérêt) urbaine, pas aéroportuaire » ; Y. Crozet pensait alors que l’ancien aéroport serait récupéré et confirmait que les infrastructures de transport n’apportent pas, en général de surcroît de croissance économique.
Le vrai débat public, basé sur différents scenarii étudiés avec les mêmes moyens et neutralité, n’a jamais eu lieu et est à reposer au vu des nouvelles priorités (diminution des Gaz à effet de serre, maintien des productions agricoles ), qu’il faut gérer intelligemment pour diminuer l’impact sur les mobilités.
Une capitale verte dont le grand projet 2013 est de se débarrasser de ses nuisances, de créer un deuxième aéroport. Bizarre……
Nantes est une étrange capitale verte, dont le grand projet 2013 est de se débarrasser de ses nuisances, de créer un deuxième aéroport, alors qu’elle devrait chercher à utiliser au mieux les équipements existants, limiter l’étalement urbain, préserver les exploitations agricoles. Alors que tant d’autres décisions (densification, modes de transport alternatifs, …) vont dans le bon sens, pourquoi Nantes s’acharne t’elle à imposer ce projet ?
Un gouvernement sensible à l’écologie devrait développer une politique permettant de transférer les vols courte et moyenne distance (Orly, Roissy, Bordeaux, …) sur le fer, très peu émetteur de gaz à effet de serre, vols qu’on peut estimer à Nantes à 15 % des vols.
Un exemple concret, en discussion actuellement : la FNAUT se bat pour la modernisation de la ligne ferroviaire Nantes Bordeaux, qui a besoin de rénovation ; des trajets plus rapides inciteraient Air France à arrêter ses vols Nantes Bordeaux. Ceci profiterait non seulement aux métropoles d’extrémité, mais aussi à la Vendée et à la côte charentaise.
Alors que NDdL (mais pas ses « a côtés » : accès fer, pont sur la Loire, fonctionnement de l’aéroport actuel…) est financé, il n’y a pas d’argent pour le ferroviaire. On envisage même, malgré une côte atlantique en pleine croissance démographique, malgré l’intérêt d’améliorer la liaison avec les futures LGV ou prolongements de LGV vers l’Espagne et Toulouse, de réduire de 2 à une voie la ligne entre la Roche sur Yon et la Rochelle. La Région Pays de la Loire et Nantes Métropole sont étrangement silencieux sur ce sujet.
La transition énergétique, c’est pour quand ?