Nantes - Saint-Gilles-Croix-de-Vie : la Région hausse le ton face à l'inertie de l'Etat et de RFF
Le ton monte entre la Région des Pays de la Loire et RFF / l'Etat à propos des retards cumulés sur la rénovation du réseau ferré. La situation ne fait que se dégrader depuis que la première phase des travaux s'est achevée...
Les analystes ne manqueront pas de faire observer que jacques AUXIETTE pointe du doigt "les conséquences d’une réforme libérale du système ferroviaire morcelé", dans le cadre de la campagne électorale cela prend une résonnance toute particulière.
C'est oublier également un peu vite que cette situation n'est que le bilan de 40 ans de politique des transports en France, qui n'a fait que favoriser la route au rail, les camions au train... Que cette politique a été menée indistinctivement par la droite comme par la gauche y compris lorsqu'il y avait des Ministres communistes au Transport...
Enfin plus récemment, si le rail n'a pas les crédits suffisant pourquoi la Région finance -t-elle un aéroport à Notre Dame Des Landes ? Pourquoi se soutient indéfectible au mode routier de la part d'une collectivité qui n'a même pas cette compétence ? Et les financements apportés aux routes, rocades, déviations et autres rubans bitumés sont nombreux...
La FNAUT a réagi en publiant un communiqué de presse .
Les rails déposés en provence des chantiers de rénovation de la ligne Nantes / Ste Pazanne
Communiqué de Presse de la Région Pays de la Loire 10/02/2012
Nantes - Saint-Gilles-Croix-de-Vie : trop, c’est trop !
La Région avait prévenu : l’état des infrastructures ne permet plus d’assurer le service correctement
L’annonce par RFF d’une diminution très importante de la vitesse de circulation (abaissée à 60km/h sur un tronçon de 20 km) est un nouveau coup porté aux usagers de la ligne Nantes-Sant Gilles Croix de Vie, victimes une nouvelle fois des carences des opérateurs du réseau. Sur 18 circulations quotidiennes, 8 seront en effet directement impactées dont 4 totalement supprimées : une décision qui s’impose à la fois aux usagers, à l’exploitant qu’est la SNCF et à l’autorité organisatrice des transports qu’est la Région. Celle-ci tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs années.
Des investissements retardés jusqu’à ce qu’il soit TROP TARD !
« Nous sommes aujourd’hui au pied du mur » s’indignent ensemble Jacques Auxiette, président de la Région des Pays de la Loire et Gilles Bontemps, vice-président en charge des transports. « Le pire des scénarios est en train de devenir réalité : la qualité du service rendu aux usagers est aujourd’hui moins bonne qu’avant la 1ère phase travaux, d’un coût de 51 M€ dont 17 financés par la Région ! C’est inadmissible ! Et nous sommes au regret de constater que nous avions raison en exigeant depuis des années que la totalité de la réfection de la voie soit réalisée au plus vite pour maintenir et développer l’offre de transport».
Au delà les ennuis commencent ...
Après de multiples interventions, propositions, demandes réitérées, la Région avait en juin 2011 été contrainte de boycotter l’inauguration de la 1ère phase des travaux pour exprimer sa colère face à la dégradation du service malgré l’investissement engagé. Elle exigeait que les travaux d’infrastructures indispensables soient prévus dès 2012, voire 2013. Il a finalement été décidé par RFF que cela pouvait attendre 2014.
La preuve est faite aujourd’hui que c’était malheureusement FAUX !
L’urgence est à géométrie variable : il y a celle des usagers qui subissent tous les jours des dysfonctionnements intolérables. Il y a celle de l’Etat qui attend 7 mois pour organiser une table-ronde demandée par la Région en juin 2011 (et qui a été réunie le 16 janvier dernier) et il y a enfin celle de RFF qui ne prévoit pas avant 2014 des travaux exigés pour 2012 et manifestement nécessaires !
« Il est inacceptable pour nous de voir les usagers ainsi pris en otage du fait des choix de RFF : cette ligne est malheureusement l’illustration locale des conséquences d’une réforme libérale du système ferroviaire morcelé entre RFF, SNCF, Gares et Connexions etc… au niveau national» regrette Jacques Auxiette, également président de la Commission Transport de l’Association des Régions de France (ARF).
Face à cette situation ancienne et intolérable pour les usagers, la Région exige une nouvelle fois que la seconde phase de travaux (estimés de 80 à 100 M€) soit engagée au plus vite, après les études qui s’achèveront à l’été 2012 et sans attendre la signature du prochain Contrat de projet Etat-Région en 2014.
Enfin, dès aujourd’hui, les services de la Région sont à pied d’œuvre pour mettre en place toutes les solutions nécessaires afin de minimiser le plus possible la gêne occasionnée dans le quotidien des usagers.