Nantes Bordeaux : modernisation ou poursuite du transfert sur route ?
Nantes Bordeaux : modernisation ou poursuite du transfert sur route ?
Les quatre départements traversés regroupent 4 millions d'habitants et sont en pleine expansion démographique. La ligne a aussi un rôle d'axe "arc atlantique" avec quatre branches naturelles vers Quimper et Rennes au nord, Hendaye et Toulouse au sud qui ouvrent vers l'Espagne et la Méditerranée, c'est dire que la population concernée par cet axe est bien supérieure.
Une offre ferroviaire insuffisante...
Du fait d’un service faible (3/j « Trains d’Equilibre du Territoire », TET assurés par les « InterCités » IC Nantes Bordeaux, assurés par la SNCF pour le compte de l’Etat), dégradé (pannes fréquentes de motrices anciennes) et d’une infrastructure vieillissante (trajet en 4 h), la ligne n’attire pas les passagers qu’elle devrait, malgré l’augmentation importante de population à proximité des côtes et dans les grandes villes.
Seule annonce positive actuelle de la part de l’Etat : l’arrivée possible d’automoteurs bimodes (diésel et électrique) qui permettraient aussi de prolonger certains trains jusqu’à Brest.
L’offre TER (Transport Express Régional, assuré par la SNCF pour le compte des Régions), qui s’adresse à des villes plus petites, est particulièrement insuffisante entre La Rochelle et La Roche sur Yon, zone qui a le malheur d’être à cheval sur deux régions.
AGC Bimode de la Région Bretagne
L’Etat et les Régions doivent se mobiliser pour l’avenir de la ligne. Il y a peu d’années, la Région Pays de la Loire souhaitait la poursuite de l’électrification jusqu’à la Rochelle, promettait le développement d’une offre TER……
Un travail en commun indispensable pour les deux régions
Mais les Régions se mobilisent en fait peu pour la ligne ; la première urgence est que Poitou Charentes et Pays de la Loire travaillent enfin en commun pour faire circuler plus de TER entre Nantes et la Rochelle.
La SNCF ne rêve que d’abandonner la ligne et de renvoyer les passagers intermétropoles sur la nouvelle LGV Tours Bordeaux, à rentabiliser. Or le gain pour les passagers serait nul ou faible en temps, et le coût du billet beaucoup plus élevé. Et il faut desservir les territoires intermédiaires.
Les demandes à court terme de l’APNB et des Fnaut régionales sont donc :
+ Renouvellement des deux voies entre la Roche sur Yon et la Rochelle (la mise à une voie ne réduisant que peu les coûts, induisant un service plus aléatoire et limitant les possibilités d’évolution), modernisation de la signalisation entre La Roche sur Yon et Saintes.
+ Réduction du temps de parcours à 3h50 (possible même avec le matériel actuel) et même mieux avec un automoteur moderne .
+ Ajout d'un IC du matin (départ vers 8h) dans les deux sens, pour arriver à 12 h à l’autre extrémité.
+ Liaisons TER (4 AR/jours) entre la Roche/Yon vers la Rochelle, en prolongeant par exemple des TER Nantes la Roche sur Yon. Ceci permettrait de répondre aussi à la demande des habitants de Fontenay le Comte de remise en service de la gare de Velluire (à 10 km de Fontenay) et à celle de Marans pour de meilleures liaisons avec la Rochelle. Ainsi il y aurait un service TER tout le long de la ligne, complétant l’offre IC, qui s’adresse aux villes principales.
BB 67 000 tractant un intercité
A plus long terme, les collectivités doivent s’engager sur un programme d’amélioration des vitesses, tout à fait possible avec le tracé actuel, afin de passer sous les 3h30.
Il est difficile à comprendre que dans une zone où la clientèle potentielle existe et s’accroît, l’offre reste si médiocre en fréquence et en qualité de service.