Mais pourquoi réclamer le nouvel aéroport de Notre Dame des Landes quand le trafic sur Nantes Atlantique ne cesse de chuter...?
Un nouvel aéroport pour de moins en moins d’avions ?
Même en période de croissance du trafic, passé de 1 879 000 (2 000) à 2 519 000 passagers en 2007, le nombre de mouvements d’avions sur l’aéroport actuel, se réduit : - 14%, soit 6 000 mouvements/an ou 16/jour en moins en 8 ans entre 2000 et 2007. Les compagnies, du fait de la concurrence et de la montée des coûts, remplissent mieux les avions, en prennent de plus gros, limitent les fréquences, concentrent les vols intercontinentaux sur quelques aéroports, etc…Autant dire qu’en période de crise, le mouvement est amplifié (pour les aéroports français - 8% de mouvements par rapport à l’année précédente au 2ème trimestre 2009).
Ce type d’information détaillée n’est plus facilement accessible à Nantes : le rapport du gestionnaire, la CCI de Nantes, a malencontreusement disparu des écrans.
Les arguments, au delà des déclarations de principe peu étayées, sur un trafic croissant, l’ouverture au monde, etc …., encore avancés par les défenseurs de Notre Dame des Landes ont trait à :
+ La « tranquillité » des Nantais. Or celle-ci s’améliore déjà par la baisse du nombre de vols et de leur niveau sonore (du fait de la modernisation de la flotte). La baisse du nombre de vols peut être accentuée par des investissements sur les lignes ferroviaires (vers Bordeaux, LGV vers Paris et Lyon, etc…), plus économes en CO² et desservant de nombreuses villes.
Dans la période actuelle de péril climatique, de difficulté à nourrir bientôt 9 milliards d’humains et d’argent rare, cette tranquillité justifie t’elle d’enlever à l’usage agricole, à la nature 2000 hectares, entre pistes, voies d’accès, nouvelles zones urbanisées, etc… ?
Les Nantais sont les principaux utilisateurs de l’aéroport et il n’est pas anormal qu’ils en supportent les nuisances, même si ceux mal situés en bout de piste méritent une plus grande attention et des aides financières (isolation, relocalisation).
+ L’intérêt d’urbaniser le site actuel bien situé près du périphérique et les sites soumis au bruit. Cette densification de la ville actuelle va se faire au prix d’un étalement urbain dans toute la zone Nord Ouest, malgré les protections annoncées, qui n’empêcheront pas les communes de proposer lotissements et zones d’activités. Le trafic auto va s’y multiplier, avec son cortège annoncé de production de nuisances et de CO². Alors qu’il est toujours possible d’utiliser les terrains actuellement exposés au bruit pour des activités, des espaces verts, de récupérer le terrain des stationnements auto avec une desserte transport en commun de qualité, etc… .
On voit donc que l’opération a surtout un intérêt nantais.
Elle va mobiliser des financements publics locaux importants, car les apports privés vont être limités : les redevances aéroportuaires devront être plafonnées du fait de la concurrence des aéroports voisins (Rennes sera très proche), les incertitudes sur l’évolution du trafic sont très fortes, et il faudra aussi financer toutes les infrastructures d’approche.