Lorsqu'il neige dans l'ouest c'est la Bérézina pour le service public!
Chutes de neige : des interrogations sur les réponses
apportées par les réseaux de transports collectifs urbains
Face aux récentes chutes de neige qui ont fortement affecté les conditions de déplacement dans un certain nombre de villes, leurs réseaux de transports collectifs ont réagi de manières très diverses, depuis l'arrêt complet des services jusqu'au maintien intégral de leur fonctionnement, en passant par des services partiels.
Certes, il est difficile de formuler un jugement catégorique, les situations pouvant varier fortement : neiges plus ou moins abondantes, verglas plus ou moins marqué, pentes plus ou moins fortes. Ce qui ne nous empêche pas de formuler des interrogations, en partant de quelques considérations :
1. Les transports collectifs sont un élément essentiel au bon fonctionnement de la cité ; toute dégradation du service qu'ils assument perturbe gravement la vie de nombreux citoyens de tous âges, et a des répercussions sensibles sur l'économie locale.
2. Leur crédibilité sera d'autant plus forte qu'ils sauront prouver leur fiabilité, y compris et surtout dans les situations défavorables où l'usage du véhicule individuel est problématique.
3. Les progrès de la météo font que les intempéries sont très généralement prévisibles plusieurs jours à l'avance, ce qui donne aux services techniques le temps de s'organiser.
4. Les mêmes services ont à disposition toute une gamme de moyens préventifs et d'intervention : pneus neige, déneigement, sablage, salage, formation préalable des conducteurs etc.
Circulation des bus de la SETRAM lors des fortes neiges
Forts de ces considérations et au vu de ce c'est passé durant les trois jours de forte neige du 18 au 20 janvier, nous avons été amenés à nous poser un certain nombre de questions :
+ Pourquoi dans les mêmes conditions, à savoir quelques centimètres de neige au sol, on a pu constater : à Nantes, un arrêt complet des bus durant de longues heures, à Rennes, Angers, Le Mans ou Caen des perturbations certes, mais un service était assuré au mieux de ce qui était possible selon ces villes, à Saint-Nazaire et La Roche sur Yon pratiquement rien à signaler ? (Signalons aussi que les cars départementaux de Loire Atlantique ont, eux, assuré un service !)
A Angers, un service était assuré au mieux de ce qui était possible
+ Pourquoi à Lille, ville située à une latitude où ce genre d'intempéries n'est pas rare, trois centimètres de neige ont-ils réussi à paralyser les bus sur une longue période, laissant des centaines d'usagers non prévenus grelottant un soir à 20h dans les abribus, sans moyen de rejoindre leur domicile ?
+ Pourquoi en Île-de-France tous les tramways de banlieue fonctionnaient-ils le 20 janvier, mais pas le T3 parisien ?
+ Pourquoi, à Chambéry, ville alpine habituée à la neige, le service a-t-il dû être considérablement réduit (un bus toutes les 30 minutes sur les lignes principales aux heures de pointe) parce qu'un bus sur trois seulement étaient équipés de pneus neige (à Lausanne, où il y a 200 mètres de dénivelés entre les villes haute et basse, le service est sauf exceptions normal en tous temps… mais tous les bus sont équipés de pneus neige).
+ Pourquoi, au contraire, une agglomération comme Dijon, moins habituée aux intempéries, a-t-elle bien su anticiper, si bien que son réseau a pu fonctionner avec à peine quelques retards (dus à une circulation automobile ralentie), malgré là aussi deux centimètres de neige ?
Circulation des Trams au Mans
Force donc est de constater que le sens du service public n'est pas le même partout.
La FNAUT invite donc les services défaillants, qu'il s'agisse de l'autorité organisatrice des transports ou de la préfecture, à se montrer à la hauteur de leur mission et à suivre les exemples de pratique intelligente et solidaire qui existent ailleurs.
À Copenhague, on déneige en priorité les pistes cyclables, ensuite les axes de transports, et en dernier ressort les autres voies : un exemple européen parmi d'autres à méditer.