Lettre au Président de la FNAUT par les vice-présidents écologistes en charge des transports...
Il y a quelques semaines la FNAUT interpellait les Présidents des Conseils Régionaux ... Voici la réponse des présidents "écologistes" des commissions transports...
A Monsieur le Président de la FNAUT
32 rue Raymond Losserand
75014 Paris
Marseille, le 19 septembre 2013
Monsieur le Président,
Par un courrier aux Présidents de régions, vous préconisez, face à la hausse des coûts de production du train régional, l’ouverture à la concurrence du ferroviaire, voire dans certains cas le remplacement par des cars des trains les moins chargés.
Comme vous l’avez-vous-même pointé à l’issue d’une récente étude : fréquence égale (autant de cars demain que de trains aujourd’hui), un tiers seulement des usagers prennent le car, et les autres leur voiture, avec donc un bilan écologique négatif. Le car a bien sa place dans le cadre d’une intermodalité bien pensée, où il constitue le complément indispensable du train en rabattement sur les gares, ou pour élargir ses horaires de passage (soirée…). Il ne saurait, à notre sens, constituer un substitut durable au train.
Concernant le succès du développement de trains régionaux, tant en Allemagne qu’en France, c’est bien le volontarisme des régions qui a été déterminant, plus que l’ouverture à la concurrence, dans un marché régulé où les candidats aux appels d’offre sont peu nombreux.
Pour autant, les vice-présidents écologistes des régions françaises en charge des transports considèrent que la hausse des coûts de production du train n’est pas soutenable, d’autant qu’elle n’est pas toujours en rapport avec la qualité de service.
Ils renouvellent leur appel urgent à :
une réforme du système ferroviaire rendant plus opérant son pilotage (auquel doivent participer les régions) : l’éclatement du système depuis 15 ans a multiplié les interlocuteurs, les lieux de décision, les coûts… ; le seul gain financier attendu de cette réforme est de près d’un milliard d’€ !
une plus grande transparence des comptes fournis par la SNCF et une autonomie accrue des régions dans le choix des matériels roulants, la gestion des gares régionales et locales -et de leur foncier-, le prix et la distribution des titres de transport
le retour au taux réduit de TVA (5 %) pour les transports collectifs, au lieu de son passage de 7 à 10 % avec des conséquences lourdes pour les usagers comme pour les autorités organisatrices de transport.
Ils revendiquent également, en régions comme en Ile-de-France, la possibilité de mobiliser un versement transport (contribution des employeurs publics et privés) pour financer l’exploitation des trains régionaux, comme cela se fait pour les réseaux de transport urbain. Au-delà, ce sont de véritables nouvelles ressources pérennes affectées aux transports qui doivent être créées au profit des acteurs qui financent les transports publics, à commencer par les régions.
Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de nos meilleurs sentiments.
Françoise Coutant,
Vice-Présidente de la Région Poitou-Charentes
Alain Fousseret,
Vice-Président de la Région Franche-Comté
Jean-Yves PETIT
Vice-Président du Conseil Régional
Délégué aux transports et à l’écomobilité
Pierre Serne,
Vice-Président de la Région Ile-de-France