Les propositions de la FNAUT pour la révision du SNIT : les projets à éliminer
Suite de la Conférence de Presse du 21 mars 2013
1 - Les projets à éliminer
Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, inutile et surdimensionné, est bâti sur :
+ des mensonges (l’aéroport existant de Nantes-Atlantique serait saturé et même dangereux ; en réduire les nuisances sonores serait impossible) ;
+ des rêveries (des prévisions de trafic irréalistes, des vols quotidiens pour New-York, Pékin, Rio,... ; une nouvelle voie ferrée Rennes-Nantes infinançable) ;
+ des coûts immédiats non comptabilisés (accès routiers, création et exploitation d'une desserte par tram-train) et, à plus long terme, des risques financiers pour la collectivité ;
+ l’ignorance de l’enjeu environnemental malgré une « intégration dans la trame bocagère » (artificialisation de terres agricoles, induction de trafic routier, urbanisation périphérique).
Le projet est contradictoire avec la "transition écologique" et la préservation de la biodiversité souhaitées par le gouvernement, et avec la nécessité impérieuse d'économiser l'argent public. Il doit être abandonné. Pour mieux desservir le Grand Ouest, on peut améliorer l’accès par TGV aux aéroports parisiens, Orly et Roissy.
Le projet de canal à grand gabarit Seine-Nord est un projet inutile et dangereux.
+ Le transport sur les fleuves, qui relient un grand port et un arrière-pays industriel est à encourager : sur ces axes, le trafic de conteneurs est massif ; le rail et la voie d’eau ne sont pas de trop pour concurrencer la route ; une forte capacité est disponible sur les fleuves et les investissements nécessaires sont limités.
+ Sur les axes interbassins, les trafics sont bien plus faibles ; il est absurde de concurrencer le rail qui dispose de capacités inutilisées ; et les canaux à grand gabarit sont très coûteux.
Le canal Seine-Nord est non seulement inutile et ruineux, mais dangereux car il concurrencerait les ports du Havre et de Rouen au bénéfice de celui d’Anvers.
La plupart des projets autoroutiers sont à éliminer également (A45, A831, A51, NRL).
+ Les autoroutes rentables sont construites depuis longtemps, les plus récentes (l’A63 Pau-Langon) sont des échecs financiers faute de trafic.
+ Pour améliorer la sécurité sur les routes « accidentogènes », quelques radars suffisent (ce sont les conducteurs qui sont accidentogènes, on n’a jamais observé de corrélation entre le bilan routier et le nombre de km d’autoroutes ouvertes au trafic).
+ Augmenter la capacité des voiries, en particulier dans les zones urbaines, pour éviter les embouteillages est un processus sans fin et contre productif, car on induit du trafic (on favorise la périurbanisation) : plus on en fait, plus il faut en faire.
+ Enfin une bonne desserte ferroviaire est plus utile aujourd’hui au développement local. Grenoble, Clermont-Ferrand, Cholet, Oyonnax se sont développés sans autoroutes.
Le projet de LGV Poitiers-Limoges
Le projet de LGV Poitiers-Limoges (1,7 milliard d’euros) est injustifié : la desserte de Limoges doit se faire non par Poitiers, au risque de surcharger la LGV Atlantique et d’assécher la ligne classique POLT, mais par modernisation de la ligne POLT puis ultérieurement par branchement sur le POCL.
Les grands élus PS du Limousin se fourvoient en poussant ce projet stupide : pour le rentabiliser, il faudrait, selon RFF, ramener de 7 à 4 le nombre de relations qui subsisteraient sur la ligne classique Paris-Limoges (11 aujourd’hui).
De même le projet Transline (« barreau est-ouest », maillon de la « Via Atlantica ») est irrationnel et doit être éliminé : l’axe Lyon-Limoges n’est pas pertinent pour une liaison Alpes-Atlantique, l’axe naturel est situé nettement plus au nord et passe par Bourges.