Le populisme automobile ne passera pas !
Communiqué de Presse du 17 juin 2011
Favorable à une politique de fermeté, la FNAUT refuse le populisme automobile.
La FNAUT reconnaît l’utilité de la formation et de la sensibilisation des conducteurs, de l’équipement des véhicules et des aménagements de voirie pour améliorer la sécurité routière. Elle constate cependant que des mesures de fermeté renforçant la réglementation, les contrôles et les sanctions ont été indispensables pour obtenir des progrès décisifs.
Mesures chocs, résultats immédiats
Les mesures les plus efficaces (généralement impopulaires) ont été celles qui ont créé des chocs psychologiques : les premières lois contre l’alcoolémie au volant puis les limitations générales de la vitesse (1973), la création du permis à points (1992), enfin l’introduction des radars automatiques (2003) qui a permis à elle seule de réduire de 8 km/h la vitesse moyenne et de 30% le nombre annuel des tués, aujourd’hui voisin de 4000.
Dans ces conditions, et alors qu’il s’agit de vies humaines, il est indigne de dénoncer, comme le fait l’Union des Usagers de la Route, une politique « répressive et inadaptée », un « harcèlement moral et financier des conducteurs », un « racket permanent ». Il est abusif d’assimiler fermeté et « répression » : les règles édictées par l’Etat doivent être respectées, les conducteurs qui les respectent n’ont rien à craindre des forces de l’ordre et des radars.
Démagogie politique et décisions illisibles
La FNAUT regrette le comportement de certains parlementaires démagogues et irresponsables, qui ont «assoupli» le permis à points en accréditant l’idée perverse que les petites infractions sont sans danger.
Elle regrette aussi la cacophonie qui a suivi la décision plus récente – entièrement justifiée – de supprimer les panneaux signalant les radars fixes et d’interdire les détecteurs de radars : même l’ancien secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a dénoncé les atermoiements du gouvernement…
La FNAUT estime au contraire que les mesures de fermeté doivent être renforcées, afin que l’objectif fixé par le chef de l’Etat - ramener le nombre annuel des tués à 3 000 dès 2012 (soit 47 tués par million d’habitants comme aujourd’hui en Suède, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne) puisse être atteint.
Elle préconise en particulier :
+ d’interdire strictement de téléphoner en conduisant (un automobiliste sur six le faisait en 2004, un sur trois aujourd’hui) ;
+ de ramener à 0,2 g par litre de sang, comme en Suède, le taux maximum autorisé d’alcoolémie, en commençant par les professionnels de la route et les jeunes conducteurs;
+ d’abaisser de 10 km/h, comme en Espagne, la vitesse maximale autorisée sur les routes et autoroutes : quand la vitesse diminue de 1%, le nombre des tués diminue de 4% et, en prime, la consommation de carburant et les émissions de CO2 sont réduites.
Jean Sivardière et Jean Lenoir
président et vice-président de la FNAUT
Voir aussi la réaction de la FNAUT Pays de la Loire