Petit dictionnaire des idées fausses sur les déplacements présenté par La FNAUT (5)
A l 'occasion de la semaine de la mobilité la FNAUT présente un tour d'horizon les idées fausses sur les déplacements (5).
"Une idée simple et fausse aura toujours plus de poids qu’une idée vraie et complexe" (Montesquieu)
De nombreuses idées fausses concernant les déplacements de la vie quotidienne dans les zones urbaines ou périurbaines sont acceptées sans esprit critique par les décideurs politiques. Nous en présentons ici une sélection.
5 - Les coûts pour l’usager et la collectivité
Les transports collectifs coûtent trop cher à l’usager
FAUX - Le prix du ticket ou de l’abonnement ne veut rien dire en soi (dès lors que les ménages à très faibles revenus disposent d’une tarification adaptée) : il faut le comparer au coût d’usage de la voiture (0,3 €/km pour un kilométrage moyen de 13 000 km selon l’étude du cabinet ADETEC, un coût sous-estimé par la plupart des automobilistes, qui ne prennent en compte que le coût du carburant et de l’entretien, soit le tiers).
Un salarié habitant à 10 km de son lieu de travail et s’y rendant en voiture parcourt 20 x 225 km = 4 500 km par an et dépense ainsi 1 350 €, une somme très supérieure au prix d’un abonnement sur un réseau de transport urbain (480 € selon l’UTP), qui de plus est dorénavant remboursé à 50% par l’employeur.
Les transports collectifs coûtent trop cher à la collectivité
FAUX - Les transports collectifs coûtent cher aux collectivités territoriales, mais ils rendent service aux usagers (en particulier les usagers non motorisés) et permettent de limiter le trafic automobile et ses nuisances.
D’autre part, il est possible d’abaisser le coût d’exploitation des bus en augmentant leur vitesse commerciale (couloirs réservés, priorités aux carrefours, meilleur aménagement des arrêts), ce qui, avec la limitation du stationnement central, permet d’obtenir une clientèle nouvelle donc des recettes supplémentaires.
Ce qui coûte cher à la collectivité, c’est d’abord l’usage de l’automobile.
Selon Dominique Becker (Conseil Général du Développement Durable), les coûts externes de la voiture urbaine (usure des chaussées, congestion, insécurité, bruit et pollution locale de l’air, effet de serre) se montent à 12,2 milliards d’euros (G€) pour les voitures à essence et 19,0 G€ pour les voitures diesel, soit au total 31,2 G€. Les recettes fiscales sont respectivement de 1,9 G€ et 1,8 G€, soit total 3,3 G€.
Le taux de couverture de l’ensemble des coûts de la circulation automobile urbaine par la fiscalité automobile est donc de 12%, M. Becker parle de « sous-tarification massive » et propose une taxation spécifique de la voiture en milieu urbain. Les chiffres datent de 2005, ils n’ont pas évolué de manière significative depuis 5 ans.
Le taux de couverture est de 73% pour les déplacements interurbains, et de 36% en moyenne pour l’ensemble des déplacements automobiles (le taux de subventionnement du transport collectif urbain est en moyenne de 30%).
A suivre