L'Assemblée Générale de la FNAUT a été l'occasion d'échanges constructifs
A propos des modes d’action de la FNAUT Pays de la Loire et de l’ANDE : le point de vue d’Aurélien D, militant de base mais usager bien informé.
L’assemblée générale du 17 mars a été l’occasion pour notre association de s’interroger sur son fonctionnement, ses réussites et ses retards. Parmi les contributions suscitées par la publication de notre rapport moral nous avons retenu cette contribution d’un adhérent.
Elle ne reflète pas bien sûr l’opinion des membres du bureau de l’association mais elle traduit assez bien l’impatience de certains militants fidèles à notre association mais qui attendent de meilleurs résultats de notre action.
Je pense qu’elle mérite d’être présentée et illustrée dans notre blog.
J B LUGADET (correspondant Loire Atlantique)
A la FNAUT, on parle organisation et stratégie...
Le point de vue d’Aurélien D.
Sur les modes d'action : ce qui me gêne le plus n'est pas tant le manque de "radicalité" des actions que leur manque de visibilité.
Trop souvent nous ne nous adressons pas directement aux usagers, aux citoyens, aux syndicats... pour privilégier des partenaires institutionnels (qui sont le plus souvent des adversaires, ouverts ou honteux, des causes que nous défendons).
On le voit bien pour le combat contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes : le succès vient des manifestations, des campagnes d'affichage ou de tractage, de la présence visible pour accueillir nos chers élus, c'est ce qui fait que nos adversaires sont beaucoup plus sur la défensive sur ce terrain. Ce qui ne signifie hélas pas que nous ayons gagné, loin s'en faut, tant leur acharnement est grand, mais au moins ils n'en sortiront pas indemnes - il suffit déjà de voir les sièges perdus par le PS aux dernières cantonales à cause de cela.
Il ne s'agit pas d'en appeler à la lutte armée, ni d'avoir "les yeux plus gros que le ventre", mais de tirer les conclusions qui s'imposent du fait que l'on vit dans un monde régi par des rapports de force et qu'aucun de nos interlocuteurs institutionnels (direction de la SNCF, partis politiques qui se partagent l'immense majorité du pouvoir, patronat) ne nous est favorable.
La principale exception provient des syndicats cheminots (et, pour certains combats, d'organisations syndicales d'autres secteurs ou d'autres associations de consommateurs), que malheureusement, pour des raisons d'hostilité de fait de la direction de la FNAUT à l'exercice du droit de grève dans les transports nous n'associons pas suffisamment ou ne tentons pas suffisamment d'associer à nos batailles (même si certaines choses très positives se font localement avec eux, comme dans le cadre de l'APNB).
Le ton des interventions de la FNAUT Pays de la Loire reste d’autre part beaucoup trop consensuel. Appelons un chat un chat, ce n'est pas parce que la situation n'est pas réjouissante et qu'il ne sert à rien d'alarmer de façon excessive qu'on gagnera en crédibilité ou en compréhension en persistant à ne pas dire, par exemple, que l'action de ces dernières années de la municipalité nantaise est globalement négative (sans nier les quelques points positifs, mais qui sont peu au regard du soutien acharné à NDL, aux hausses scandaleuses de tarifs, à l'avancement « lentissime » des projets lourds, aux menaces sur le réseau ferré sur l'île, à l'absence quasi-totale d'avancée sur les fréquences des lignes etc.).
Défense des lignes en mauvais état et interventions pour des réouvertures : bien sûr, Nantes / Bordeaux doit avoir toute notre attention, comme d'ailleurs Nantes / St-Gilles-Pornic après les dégradations toutes récentes des temps de parcours ; mais ne pas oublier Nantes / Poitiers au moins dans les réouvertures à défendre avec véhémence à échéance rapide. L'important est de le faire sans se disperser, au contraire, mais en tentant d'obtenir un engagement global pour les lignes régionales et interrégionales en danger ou à rouvrir (cf. les "plans rail" de certaines régions... même si le fait que ce soient les régions qui financent ce genre de choses est hautement critiquable). Sur Nantes / Lyon, après l'électrification Bourges / Saincaize, où en est-on ?
Il faut par ailleurs absolument "mettre le paquet" contre NDL et le projet d'autoroute Fontenay / La Rochelle en mettant publiquement (tracts, voire affiches ? Cf. ce que fait l'ACIPA, mais en évoquant toute la politique de transport de manière cohérente et en défendant quelques propositions fortes pour les TC et le rail réalisables facilement avec l'argent de ces projets nuisibles) en exergue leur coût comparé à celui de propositions très raisonnables que porte la FNAUT depuis longtemps...
Ce sont à mon avis des points sur lesquels des actions non radicales mais résolues, visibles, réalistes et utiles peuvent être menées. La période électorale est propice pour appuyer sur les contradictions les plus énormes des élus en matière d'environnement et de transports, ne nous privons pas : il est encore temps, je pense, d'arrêter ces projets, et le jeu en vaut largement la chandelle.
Si on veut mobiliser les usagers et amis du rail et des TC, il faut dire les choses clairement, tout en faisant la part des choses, mais sans perdre de vue l'essentiel, comme la nécessité de mobiliser et d'agir de façon urgente sur de nombreux dossiers.
(A suivre)