Il faut sauver le fret ferroviaire !
La Fnaut Pays de la Loire soutient la campagne lancée par le comité central d'entreprise de la SNCF (le CCE-SNCF), associé au comité d'entreprise Fret de la SNCF (le CE Fret).
"Tous les jours, on tue le fret ferroviaire". Tel est le message que transmet cette campagne d'affichage à laquelle la FNAUT adhère entièrement.
L'affiche de la campagne publicitaire : sauvons le fret !
Sauvons le fret ferroviaire !
À partir du 14 février, le CCE-SNCF, associé au CE Fret de la SNCF, lance une campagne pour la défense du fret ferroviaire.
Cette campagne prendra la forme d’affiches d’un format de 4×3 mètres en mode statique ou de 4×2 mètres en mode déroulant. Ces affiches seront apposées durant une semaine sur environ 1 900 panneaux dans plusieurs points de l’Hexagone.
Une telle initiative revêt de notre part un caractère inhabituel. La situation apparaît à bien des égards comme préoccupante, voire critique.
Entre 2000 et 2009, la part du fret ferroviaire a été divisée par deux, passant de 55,4 milliards de tonnes kilomètre (GTK) à 26,5 milliards de tonnes kilomètre (GTK).
Entre 2008 et 2010, les effectifs dédiés à Fret SNCF sont passés de 14 933 à 11 793 cheminots. En 2010, cette branche a connu une baisse de ses effectifs de 18,6 %.
Quelle entreprise serait en mesure d’encaisser un tel plan social ? Avec une part modale de l’ordre de 15 % (contre plus de 80 % pour la route), le fret ferroviaire en France est en déclin constant, bien loin de pays comme l’Allemagne (33 %), l’Autriche (37 %) ou la Suisse (40 %).
Dans un tel contexte, l’objectif, annoncé lors du Grenelle de l’environnement, de porter, d’ici 2022, à 25 % le volume des marchandises transportées en mode alternatif (fluvial et ferroviaire), sera difficile à atteindre.
Aujourd’hui, la SNCF s’apprête à porter le coup de grâce à l’activité du Wagon isolé, qui représente pourtant 60 % des trafics. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’offre : «multi-lots multi-clients» qui se profile est loin de séduire les chargeurs.
Somain, Villeneuve-Saint-Georges, Sotteville, Miramas… la liste des triages menacés de fermeture s’allonge, au point de se demander s’il ne s’agit pas de faire de la place aux opérateurs privés. Ce démantèlement risque en effet d’affecter définitivement les capacités de production de la SNCF.
Parallèlement, tandis que l’infrastructure ferroviaire est dans de nombreuses régions en mauvais état, les pouvoirs publics continuent d’investir dans le transport routier, avec en 2010 des projets de construction de 819 kilomètres d’autoroutes supplémentaires.
Parce que le transport de marchandises et ses conséquences économiques, sociales et environnementales sont devenus de véritables enjeux de société, nous estimons que cette question ne peut se limiter à une querelle d’experts.
Le 15 juin dernier le CE Fret et le CCE, à travers un colloque, ont souhaité porter sur la place publique les résultats d’une étude réalisée par le cabinet d’experts Transversales. Syndicalistes, représentants des CER, élus locaux, chargeurs, ont été nombreux à participer aux deux tables rondes organisées autour de cette étude.
Huit mois plus tard, nous avons pris le parti de relancer le débat.
L’objectif est d’interpeller les citoyens, les élus locaux, les cheminots, les pouvoirs publics et la direction de la SNCF, autour de nos propositions alternatives.
Le dernier train sur Alençon / Pré-en-Pail (photo Marc LEROCHAIS)
Parallèlement, un site internet réalisé spécialement : www.sauvonslefret.fr permet de consulter le rapport du cabinet Transversales, mais aussi tous les documents sur le fret produits par le CCE et le CE Fret depuis huit mois.
Nous souhaitons aussi donner à ce site une assise locale, c’est la raison pour laquelle des liens renvoient vers les différents comités de soutien aux triages menacés de fermeture.
Enfin, nous souhaitons enrichir au fur et à mesure ce site des articles de presse, des échos et des réactions générés par cette campagne.
Le but est de susciter un grand débat national autour du transport ferroviaire de marchandises, au sein de l’EPIC* SNCF entreprise intégrée de service public.
D'autres liens : ici