Hausse du carburant : pour la FNAUT il faut, avant tout, baisser la dépendance ...
Pour la FNAUT, les mesures d’aide directe aux automobilistes renforcent leur dépendance à la voiture au lieu de les en libérer.
1 / La récente hausse du prix des carburants routiers a poussé le gouvernement à augmenter les déductions fiscales pour frais professionnels dont bénéficient 5 millions d’automobilistes. Le coût pour l’Etat, 115 millions, sera compensé par une taxation des compagnies pétrolières. Cette décision est doublement irrationnelle.
+ D’une part la revalorisation de 4,6 % du «barème forfaitaire kilométrique» accentue un privilège accordé aux automobilistes, le barème actuel surestimant déjà le coût d’usage de l’automobile d’au moins 30 % .
+ D’autre part elle ne rapportera qu’une somme dérisoire, une vingtaine d’euros en moyenne, à chaque automobiliste concerné et ne bénéficiera même pas aux ménages les plus modestes, qui ne sont pas imposés.
La FNAUT attend plutôt du gouvernement qu’il lance une grande campagne d’information sur les alternatives existantes à la voiture et les avantages de l’écoconduite, qui permet à un automobiliste de réduire aisément et fortement – de l’ordre de 20 % - sa consommation de carburant et contribue par ailleurs à l’amélioration de la sécurité routière (qui se dégrade dangereusement depuis trois mois).
2 / Une tarification sociale du carburant a été proposée par plusieurs responsables politiques pour aider aux ménages modestes obligés de se loger en milieu périurbain ou rural, loin de leur lieu de travail et ne disposant pas actuellement de transports collectifs adaptés à leurs besoins. Une telle mesure, impraticable techniquement, serait un mauvais signal.
+ Une partie des automobilistes modestes peut se reporter sur les transports collectifs. Selon la RATP, la hausse du prix des carburants pourrait amener 30 millions de voyages supplémentaires par an sur son réseau, soit près de 100 000 voyageurs par jour. Comment faire la distinction entre les automobilistes réellement captifs de leur véhicule et les autres ?
+ Parmi les ménages modestes, beaucoup ne sont pas motorisés. Ce sont les plus pauvres, et leur mobilité est limitée par la pénurie de transport collectif. Mieux vaut que l'argent public soit consacré au développement du transport public, dont la présence sur l’ensemble du territoire est manifestement insuffisante.
Les ménages modestes, obligés de vivre en milieu périurbain ou rural, loin de leur lieu de travail et ne disposant que de transports collectifs inadaptés à leurs besoins sont pénalisés par la hausse inéluctable du prix des carburants. Ils doivent être aidés par des mesures sociales générales ne privilégiant aucun type de consommation, non par des mesures spécifiques perverses susceptibles de les encourager à utiliser la voiture.
Communiqué du 12 avril 2011
Contacts presse : Jean Sivardière, président de la FNAUT
Jean Lenoir, vice-président