Ce n'est pas en fermant des lignes ferroviaires que l'on assure la transition énergétique dont notre gouvernement se réclame...
Editorial de la Revue FNAUT Infos N°221
Une politique calamiteuse
La situation des transports publics - urbains, départementaux et ferroviaires - n’a jamais été aussi préoccupante qu’aujourd’hui. Le gouvernement accumule en effet les décisions qui les fragilisent face à la voiture.
Ce constat n’est pas seulement celui de la FNAUT : lors des récentes Journées du Transport Public organisées à Bordeaux par le GART (Groupement des autorités organisatrices de transport) et l’UTP (Union des transports publics et ferroviaires), l’inquiétude des élus gestionnaires des transports et des transporteurs sautait aux yeux.
Comment, en effet, financer les nouvelles infrastructures de transport si l’Etat réduit de 350 millions d’euros sa dotation à l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de transport de France) et, dans le même temps, la prive du revenu de l’écotaxe poids lourds, soit 800 millions par an ?
Des lignes ferroviaires vont fermer, ce qui amènera la disparition de liaisons régionales et même interrégionales : l’aménagement du territoire n’est plus qu’un slogan. Même les TCSP qui viennent de faire l’objet d’un 3ème appel à projets sont menacés.
Et comment maintenir l’offre de transport public et la développer, alors que les ressources provenant du versement transport des entreprises stagnent, que l’Etat réduit ses dotations aux collectivités territoriales, et qu’il porte de 7 % à 10 % le taux de TVA sur les transports publics, y compris de proximité ?
L'offre TER est menacée
L’offre TER est la plus menacée, mais l’élagage de l’offre urbaine et départementale a commencé discrètement.
La situation du transport ferroviaire de fret n’est pas plus brillante que celle des transports publics : après avoir autorisé, en décembre 2012, la circulation des poids lourds de 44 tonnes sur 5 essieux et reporté l’écotaxe, l’Etat va réduire de 135 millions d’euros sa subvention permettant à RFF d’alléger les péages exigés pour la circulation des trains de fret, tout en relançant l’extension du réseau autoroutier, ce qui facilitera encore la circulation des camions.
Comme pour la sécurité routière, les solutions sont connues, mais impopulaires puisqu’elles passent par une réduction des avantages fiscaux accordés à la route : on verra plus tard...
Jean SIVARDIERE
Président dela FNAUT
FNAUT Infos N°221
(janvier -février 2014)