Au Congrès de la FNAUT à Nantes, les usagers dénoncent la politique des transports
Synthèse du 19ème congrès de la FNAUT
19ème congrès de la FNAUT :
les usagers dénoncent la politique des transports
Le 19ème congrès de la FNAUT s’est tenu à Nantes les 15 et 16 novembre 2014. Les 150 participants, venus de toute la France, ont exprimé leur déception et leur vif mécontentement.
Les transports oubliés
Comme celle du gouvernement Ayrault, la politique actuelle des transports n’a été précédée d’aucune réflexion de fond et se met en place de manière improvisée, incompréhensible car sans ligne directrice, sans vision économique, sociale et écologique à long terme.
Le projet de loi sur la transition énergétique ne concerne que la voiture électrique et ignore totalement le secteur du transport collectif : un comble !
Le redécoupage régional est conçu sans la moindre référence aux flux de déplacements.
Une faiblesse regrettable devant les lobbies
Le gouvernement cède à tous les lobbies : « bonnets rouges », transporteurs routiers, constructeurs automobiles, autocaristes, syndicats de cheminots, entreprises de travaux publics et bien d’autres.
Cette faiblesse amène à des décisions incohérentes, démagogiques, contraires à une transition énergétique et ruineuses pour l’Etat : l’abandon de l’écotaxe en est le meilleur exemple.
Le service public menacé
Refusant la suppression des niches fiscales anti-écologiques et la mise en œuvre d’une fiscalité écologique soi-disant punitive, le gouvernement se prive des moyens nécessaires à une politique ambitieuse d’investissements de transports urbains et ferroviaires (alors que les pays européens voisins relancent leurs investissements de transports collectifs).
Les transports collectifs sont de plus en plus saturés dans les zones denses et restent sous-développés dans les zones périurbaines et rurales.
Une dégradation très sensible du service public ferroviaire est déjà observée : transferts sur route de services TER et Intercités, fermetures de lignes régionales et interrégionales.
Une politique routière dépassée
Des projets autoroutiers sont relancés même en milieu urbanisé : A45, A31 bis, GCO de Strasbourg, Nouvelle Route du Littoral à La Réunion,… Les travaux routiers sont réintroduits dans les Contrats de plan Etat-Régions. RFF ne peut plus entretenir 2 500 km de lignes capillaires fret.
La libéralisation des services interrégionaux d’autocars est engagée sans recherche d’une complémentarité entre train et autocar, elle menace les services Intercités par écrémage.
Des contradictions
La FNAUT ne critique pas systématiquement et reconnaît que des décisions positives ont été prises. Ainsi 500 millions € vont être consacrés au renouvellement du matériel Intercités et la réforme ferroviaire affirme le rôle de l’Etat-stratège et crée un « gestionnaire d’infrastructure unifié ». Mais l’ouverture indispensable du rail à la concurrence (qui a pourtant fait ses preuves en Allemagne) a été écartée alors que la concurrence va être introduite dans le transport de voyageurs par autocar.
La FNAUT demande au gouvernement de corriger d’urgence sa politique qui menace très sérieusement le transport public au moment où la demande du public est croissante, et qui contribue à la dégradation de l’environnement local et global.