Après Notre Dame des Landes, une autre politique pour les transports
Après Notre Dame des Landes, une autre politique pour les transports
Arrêtons le gaspillage de temps, d’énergie et d’argent que représente la poursuite d’un projet inutile, mal conçu, qui a laissé de côté des composantes majeures du projet (accès, site Airbus), qui est source de gaspillage de terres et d’argent public. Il y a mieux à faire pour relier l’Ouest Atlantique au reste du territoire, sans pénaliser l’environnement :
A Nantes Atlantique, augmenter la part de voyageurs ne venant pas en voiture et (re)construire l’aérogare
Modernisation/reconstruction d’une aérogare plus écologique
En attendant la mise en route d’un transport en site propre (TER, tram train, tram) relié à l’étoile ferroviaire nantaise, accroissement de la fréquence des bus dédiés venant de la Gare (qui accueille 3 fois plus de passagers que NA et doit être agrandie) et du Centre Ville ; modifications des lignes bus 74 et 98 pour amener à l’aéroport les habitants de l’Ouest et du Sud de l’agglomération ; développer la desserte par minibus à partir des villes régionales
La voie ferrée est à 260 metres de l'aérogare
Réduire les nuisances sonores
Amélioration de l’équipement de guidage et des approches avion
Taxation des avions bruyants
Transfert des vols loisirs et affaires non prioritaires, vers des aéroports à proximité (en particulier Ancenis à 20 mn de Nantes, St Nazaire, la Roche sur Yon). Ces mouvements ( atterrissage + décollage ) représentent un cinquième des vols à Nantes Atlantique.
Mais il y a encore plus efficace pour voyager en diminuant les gaz à effet de serre, en particulier ceux émis lors de vols à haute altitude, particulièrement nocifs pour l’athmosphère :
Reporter les vols courte distance sur le ferroviaire, en desservant les territoires intermédiaires
Le km/voyageur en TGV est des dizaines de fois moins polluant qu’en avion. Le train est pertinent sur les courtes et moyennes distances. Air France vient de reporter ses voyageurs de Paris à Strasbourg sur le TGV. Le train assure 90 % du trafic si le trajet ferroviaire est de 2h (exemple de Paris Nantes), 60 % si le trajet est de 3h, encore 30 % si le trajet est de 5h. Des liaisons ferroviaires plus rapides sont donc essentielles.
Les Pays de la Loire, placés bien à l’Ouest de l’Europe, doivent améliorer leurs liaisons terrestres dans au moins trois directions, où il est actuellement difficile de concurrencer l’avion au carburant détaxé. Si sur le premier axe, la région Pays de la Loire intervient, elle ne se mobilise pas sur les deux autres axes où les enjeux pour le futur sont importants :
Le Nord et l’Est : les TGV de Nantes, Angers, le Mans ou de Rennes Laval vers la Lorraine, l’Alsace, le Nord desservent aussi la banlieue parisienne, où ils doivent coexister avec des RER. Les travaux d’amélioration avancent très lentement, de même que le raccordement direct à l’aéroport d’Orly. La solution d’ « interconnexion Sud » entre LGV n’est toujours pas choisie. Enjeux principaux : 5700 mouvements d’avion/an et 395 000 passagers avec Paris, 1550 avec Strasbourg (chiffres 2011).
TGV quittant la gare d'Angers en direction de Nantes
Le Centre et Sud Est via Angers : partant des mêmes villes, les TGV doivent faire un long détour par la banlieue parisienne surchargeant des tronçons saturés. Une nouvelle liaison POCL (Paris Orléans Clermont Lyon), loin d’être programmée encore, pourrait pourtant améliorer aussi les liaisons Est Ouest via la région Centre. Enjeux principaux : 4 000 mouvements d’avion et 358 000 passagers avec Lyon, 3 000 et 268 000 passagers avec Marseille, 1 800 mouvements avec Montpellier. Mais la Région Pays de la Loire ne se mobilise pas pour promouvoir un scenario qui permettrait d’améliorer les liaisons Est Ouest.
Le Sud Ouest via la Vendée et la Charente : la nouvelle LGV Sud Europe Atlantique est en construction de Tours à Bordeaux. Le trafic va s’y développer vers Toulouse et vers le Pays Basque, le Béarn et l’Espagne. L’Ouest est toujours aussi mal relié au Sud Ouest, alors qu’il serait possible de gagner une demie heure en modernisant la ligne actuelle Nantes Bordeaux, puis une demie heure encore via Nantes Poitiers, à rééquiper en ligne rapide. Enjeux principaux : 3000 mouvements d’avion et 146 000 passagers avec Toulouse, 1200 avec Bordeaux. Là encore la Région n’est pas motrice pour améliorer la ligne Nantes Bordeaux, pour laquelle on cherche toujours des financements.
Ces 20 000 mouvements d’avion en 2011 (sur 45 500 mouvements commerciaux, chiffre peu variable ) pourraient, avec des lignes ferroviaires plus rapides, être réduits de près de 10 000 mouvements, ce qui limiterait aussi les nuisances de Nantes Atlantique.
L’Etat et les collectivités devraient mettre leurs actes en accord avec leurs paroles sur le développement durable ou de transition énergétique : taxation du kérosène, interdiction de subvention aux compagnies aériennes, réorientation des investissements, etc…
La Région devrait se préoccuper de l’évolution des liaisons ferroviaires à moyenne distance, plutôt que de soutenir un projet d’aéroport injustifié.