Les 20 ans du TGV Ouest : un anniversaire contrasté
Déjà 20 ans...
Cela fait maintenant 20 ans que le TGV Atlantique sillonne l’Ouest de la France du finistère de la Bretagne au Val de Loire. Vingt ans que ce Train à Grande Vitesse parcourt les territoires de Pays de la Loire et de la Région Bretagne régulièrement grâce au cadencement. Cet anniversaire est l’occasion pour les associations d’usagers et la FNAUT Régionale de tirer un bilan du « TGV ».
Prouesse technologique, réussite nationale, train révolutionnaire les qualificatifs décrivant le TGV sont réels.
Le TGV a été aussi, en combinant vitesse et confort, le sauveur de la SNCF et du déplacement des voyageurs par le rail.
Le TGV sauveur du rail
En effet où en serait le transport ferroviaire sans le TGV ? Concurrencer par la route et l’avion, le rail, grâce au TGV a pu ainsi maintenir sa part modale (nombre de déplacements par type de transport) et convaincre de nouveaux usagers. Les avantages intrinsèques du mode ferroviaire (consommation d’espace moindre, nuisances plus faibles…) et la crise de l’énergie, les menaces climatiques qui se profilent ne peuvent que confirmer le mode ferroviaire comme le plus écologique des transports terrestres motorisés. Depuis 1981, des millions de m3 de Gaz à Effet de Serre ont été épargnés… pour la planète !
Mais paradoxalement le TGV a marqué aussi le début d’un nouveau système ferroviaire que les associations d’usagers ont bien souvent combattu.
Le TGV : une technologie ferroviaire et une exploitation aérienne
Le TGV s’est d’abord un mode d’exploitation copié sur l’avion, imposé par le logiciel SOCRATE provenant du secteur aérien. C’est avant tout l’obligation de la réservation de sa place pour accéder au train. Avant le TGV, les trains étaient classifiés en 3 grandes catégories liées à la vitesse : les Rapides, les Express et les « Omnibus ».
Les Rapides n’étaient accessibles qu’avec une réservation obligatoire. Ils se démarquaient des Express où la réservation était facultative. Les omnibus se rapprochaient plutôt des TER même si aujourd’hui les trains régionaux ne sont plus exclusivement des trains lents.
Un TGV "Révolutionnaire"?
On le voit la Révolution TGV a bousculé la traditionnelle répartition basée sur l’accès à la vitesse, en la démocratisant ? Fini l’accès libre au train, le départ de dernière minute n’est plus autorisé sans sa RESA, son sésame mais contrepartie non négligeable chaque usager doit payer une réservation. Ce changement non prévu à l’origine a été imposé par la SNCF malgré l’opposition des associations.
Le "tout" TGV
Autre constat l’arrivée du TGV a provoqué la suppression de tous les « corails » intercités libres d’accès ainsi que de tous les trains de nuit. L’offre TGV s’est substitué aux trains classiques, renchérissant du même coup le prix du billet TGV de plusieurs euros, notamment pour ceux circulant hors LGV (ligne à grande vitesse) du fait de la réservation obligatoire. Pourtant, sur ces tronçons les TGV roulent à la même vitesse que les trains classiques.
La mise en place d’un calendrier voyageur (blanc bleu) avec ses périodes de pointe contribue au renchérissement du prix du billet alors que l’offre régionale n’est pas suffisamment développée (de nombreux trous de desserte subsistent). Cette mesure va de paire avec l’adoption d’une politique commerciale privilégiant le taux de remplissage en adoptant des offres tarifaires qui empêchent une lisibilité du prix pour les usagers et exclut une part importante de la clientèle non professionnelle, en particulier les voyageurs ne pouvant profiter des tarifs promotionnels et par les familles.
A l’occasion de cet anniversaire la FNAUT rappelle que le réseau TGV ne doit pas se juxtaposer au réseau classique mais qu’il doit être complémentaire. La FNAUT rappelle qu’elle réclame :
- + / La fin de la réservation obligatoire pour les parcours hors LGV.
- + / L’accessibilité des TGV aux abonnés régionaux sur les créneaux non pourvus de desserte par TER comme cela ait en Bretagne avec la carte Uzuel.
- + / La fin de la politique du tout TGV, avec le retour des corails sur certaines relations et le maintien des transversales véritable alternative au passage systématique par Paris (par exemple : Nantes / Lyon par Orléans) et réduire ainsi la facture pour l’usager.
- + / Le développement des TER-GV (grande vitesse) afin de faire profiter les dessertes régionales des meilleurs temps de parcours lors de la construction de la nouvelle LGV et la réalisation de la « virgule de Sablé » projet initié par la FNAUT.
FNAUT Pays de la Loire
F. EYMON