Ce qui a été dit à la réunion Transports et Désenclavement du Sud Mayenne
Voici le compte rendu de la Réunion Transports désenclavement du Sud Mayenne qui s'est déroulé le jeudi 11 juin 2009 à la quelle la FNAUT participait.
C'etait la Première réunion-débat organisée par Un Autre Souffle à la Salle St Jacques à Bazouges.
Patrick Gé, président, ouvre la réunion en remerciant la soixantaine de présents et les excusés (Marc Bernier, Jean Arthuis, Philippe Henry représenté par Vincent Saulnier, Michel Hervé représenté par Géraldine Lainé, Michel Ferron, Andrée Gaudoin, Linda Bruneau).
Il rappelle les objectifs de l’association, créée il y a un an, suite aux élections municipales : développer la démocratie, la citoyenneté et la solidarité dans le Sud Mayenne, être présente auprès des populations, animer la vie citoyenne par des échanges lors de réunions publiques et à travers le site internet et le blog.
Puis il présente les 2 intervenants :
Gilles BONTEMPS : Vice-président de la commission Infrastructures et aménagements conseiller régional des Pays de Loire en charge des transports.
Fabrice EYMON, Vice-président de la FNAUT Pays de la Loire : Fédération Nationale Associations d’Usagers des Transports
La soirée a commencé avec une intervention d’un quart d’heure de chacun des 2 invités, puis un débat a suivi avec les personnes présentes dans la salle, avec un intérêt constant pendant 1H30.
Un résumé des interventions pour chacun des deux invités vous est proposé ci-dessous :
Gilles BONTEMPS : Conseiller régional des Pays de Loire en charge des transports.
Le Conseil Régional a pour objectif de réduire les inégalités existantes par la mise en place de politiques de solidarités. Pour les transports, c’est la diminution des temps de déplacements des voyageurs et le désenclavement par le développement des transports publics, de liaisons régionales structurantes et de contournements d’agglomérations. Pour la Mayenne, c’est surtout le désenclavement et le développement économique car une diminution de population se dessine et le ferroviaire est une industrie porteuse de développement.
TER à la Roche Sur Yon
Les régions ont la compétence ferroviaire depuis 2002 (avec expérimentation en Pays de Loire depuis 1998) : mais le transfert de compétence s’est fait sans dotation de l’Etat et il ne concerne que le fonctionnement et pas le réseau ferré. Le Conseil Régional Pays de Loire a toujours refusé les fermetures de lignes ferroviaires, mais c’est un simple avis et c’est RFF (Réseau Ferré de France) qui décide, sous prétexte de non-rentabilité : une ligne est d’abord fermée puis retranchée puis déferrée. RFF a seulement l’obligation de demander aux collectivités si elles veulent acheter le terrain avant de vendre. Il semble primordial de garder les emprises pour l’avenir, car il est compliqué de rétablir le linéaire ferroviaire quand il est détruit.
Les transports représentent 20% du budget de la Région, qui n’a comme recettes que les impôts fonciers, les taxes professionnelles, les cartes grises et la TIPP (taxe variable suivant le prix du pétrole). Il manque des recettes propres et dynamiques qui permettraient de faire plus de ferroviaire.
Les régions demandent qu’il n’y ait pas de suppression de « la clause de compétence générale » qui permet à toutes les collectivités de décider de mettre en œuvre des politiques publiques, même si elles n’appartiennent pas à leur domaine de compétence. Cette suppression serait une importante limitation des possibilités des différentes collectivités qui ne pourraient plus mettre en œuvre que ce qui leur serait attribué par l’Etat.
Dans notre département :
L’emprise de la ligne Laval-Mayenne a été achetée par le Conseil Général puis rétrocédée à la Région, qui a programmé sa réouverture.
Entre les 2 lignes de TGV : Paris-Nantes et Laval-Le Mans, la Région prévoit un raccordement appelé la « Virgule de Sablé », soit 4-5 km de TER rapides, qui rapprocheront le sud Mayenne du réseau national.
Des portions de l’ancienne ligne Sablé-Chateaubriant, passant par Château-Gontier, sont maintenant occupées par des constructions ou des ronds-points, qui compromettent sa réouverture, d’autant qu’une étude de faisabilité n’a pas montré de fréquentation suffisante pour le moment.
Le tracé de contournement de Château-Gontier par la Rocade Sud remonte au précédent mandat (1998/2004). Tous les élus locaux, sauf Azé, ont fait ce choix, que la Région ne peut pas remettre en cause, même si un autre tracé semble préférable. Le point clé est le viaduc d’Azé, dont le déclassement pénalise à long terme le ferroviaire.
Le désenclavement de Château-Gontier nécessite des lignes vers les villes de Laval et Angers, qui n’existent pas. La Région pallie par les cars TER avec en 2008 une augmentation de 13% des voyageurs : 11000 pour Angers, 2900 pour Nantes et 1800 pour Laval. Un tiers à un quart du prix réel du billet voyageur est financé par la Région.
Fabrice EYMON, Responsable FNAUT (Fédération Nationale Associations d’Usagers des Transports) pour le département de la Mayenne :
Les objectifs de la FNAUT sont :
Garantir aux usagers le droit au transport public.
Protéger l’environnement par un transport moins polluant, moins consommateur d’énergie et moins bruyant.
Se battre pour protéger le réseau ferroviaire.
Une comparaison des cartes ferroviaires montre la disparition du maillage ferroviaire qui existait dans la Région, comme dans toute la France, il y a une cinquantaine d’années. Beaucoup de lignes ont totalement disparu ou sont devenues des chemins pédestres.
Carte ancienne de la Mayenne
Le routier a un impact important sur la pollution et un coût social par la dépréciation monétaire des biens des riverains, comme autour de la Rocade Sud.
Un des atouts des voies ferrées est l’existence d’ouvrages d’art (ponts, viaducs) qui coûtent cher et peuvent être remis en service. Une réouverture de ligne est structurante pour le secteur : rôle sur le tourisme, sur l’économie par le biais du transport de fret et aussi le développement de commerces autour de la gare.
La gare de Château-Gontier est la 2ème gare de la Mayenne pour l’achat de billets, malgré le développement d’internet.
L’entreprise Maisonneuve a permis le maintien de la voie ferrée, malgré un long trajet des marchandises transportées puisqu’elles arrivent de St Nazaire en passant par Tours et Le Mans.
Les réouvertures de lignes ou le maintien de lignes menacées de fermeture sont suivis d’une augmentation de la fréquentation, encore accrue par la crise écologique et le coût du pétrole.
La ligne passant par Château-Gontier est parallèle à l’axe Nantes-Paris qui est saturé. Elle serait utile pour désengorger l’axe existant et constituerait une alternative en cas de problème, comme un accident ou une grande crue de la Loire.
Concernant les transports par cars, il existe 7 lignes en « étoile » autour de Château-Gontier, en comptant les transports scolaires, mais leur point faible est une fréquence insuffisante pour habituer les usagers aux transports collectifs.
Quant aux transports urbains, Château-Gontier est une sous-préfecture sans transports collectifs, alors qu’il en existe dans des villes similaires, comme Sablé, Flers ou Mayenne. Le transport à la demande ne répond pas aux besoins des scolaires ou des salariés et la ville est engorgée aux heures de pointe, surtout au niveau des ponts.
En conclusion, Mr Eymon rappelle que c’est la FNAUT qui est a été à l’initiative de la réouverture de la ligne Laval / Mayenne ( ici ), ainsi que de la virgule de Sablé ( ici ).
La FNAUT continue de s’opposer à la Rocade Sud de Château-Gontier et surtout au déclassement du viaduc d’Azé.
Les associations ont un rôle indispensable pour qu’à un moment donné, les élus reprennent leurs propositions pour les mettre en œuvre.
Résumé par Dominique Morin,
Vous pouvez retrouver ce compte-rendu sous forme d’un article plus détaillé sur le site : Un Autre Souffle