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Publié par Fnaut Pays de la Loire

 Le 28 avril 2009 à St Nazaire s'est tenu le procès  de deux opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes qui étaient jugés au Tribunal 

 

Rappel des faits

 

Le mercredi 14 janvier 2009, des sondages géotechniques sont effectués à Notre Dame par le Laboratoire des Ponts et Chaussées. Des prélèvements de terre sont placés dans un véhicule. Un manifestant brise une vitre du véhicule pour récupérer des échantillons, les gendarmes interviennent, un autre manifestant vient soutenir son camarade. Tous les deux sont interpellés et placés en garde à vue. Ils sont libérés le lendemain.

 

 

Christian DAVID de Couëron et Rodolphe BALEJ de Nantes comparaissent pour les faits suivants qui leur sont reprochés :

- Dégradation de véhicule et vols de terre,

- Complicité de dégradation de véhicule et vols de terre,

- Refus d’ADN pour les deux interpellés,

- Résistance aux forces de l’ordre.

  

Au cours du procés  7 témoins se succèdent à la barre :

Sylvain FRESNEAU, agriculteur à NOTRE DAME DES LANDES

« Ce projet date des années 1962, je suis né avec lui. Je me suis installé en 1984 en refusant ce projet. C’est une aberration .

Ce secteur a été mis en valeur par nos parents et nos grand-parents. Il y a une qualité de vie et de travail en équipe, des compétences, sur tout le secteur.

Le dossier est resté longtemps en sommeil et a été relancé en 2000. 68 exploitants sur les 1425 ha de ZAD.

La moyenne d’âge des agriculteurs du secteur est la plus jeune du département. Le quota de lait est le plus important par rapport au reste du département. D’un désert, on a fait une valeur, une force.

17 exploitations seraient complètement détruites et 35 autres très impactées. 1 actif agricole fait travailler 7 actifs salariés.

De grandes idées dans le Grenelle de l’Environnement mais nous on est complètement dedans, nous avons de l’avance sur le Grenelle. C’est aberrant de saccager des terres. »

 

Gérard POISSON, agriculteur, membre de la CONFEDERATION PAYSANNE


Son intervention est basée sur 5 points : 

1/ Intervention position départementale

La confédération paysanne majoritaire en 44 est défenseur des fermiers. Non corporatiste, elle est à l'origine du statut du fermage.

Elle  s'inquiète de la consommation d'espace dans le département sur 600 000 ha, il y a 400 000 ha de surface agricole, qui est le deuxième département en zones humides après les Bouches du Rhône (70 000 ha). La consommation actuelle est de 2 500 ha par an, en 130 ans il n’y aura plus de surfaces agricoles.

 

2/ La consommation de cet espace tout le monde la dénonce

En moyenne sur 20 ans,  1/3 des terres consommées l'ont été par l'urbanisation, liée aux flux migratoires et au dynamisme,  1/3  l'ont été par les infrastructures (10 ha par Km), Z.I.D. (150 ha), les Z.A.C, les carrières etc. Enfin  le dernier 1/3 par les loisirs (étangs, chevaux etc. )

 

3/ Carte blanche

La zone agricole représente  20% des emplois.

1 agriculteur  = 7 emplois. C'est la deuxième force économique de France après le tourisme et c'est une activité non délocalisable. Enfin l'étalement urbain constitue un véritable gaspillage. 

 

4/ Résistance positive

L'agriculture est passée des années 70 à un type intensif en montrant dans les années 80 des signes de qualité, les années  2000 sont placées sous le signe du durable.

et les autres forces économiques (habitat, éducation, santé, transport?)

 

5/ L'avenir et la sobriété

Des interrogations et des Contradictions avec un projet ancien. Les générations futures sont -elles prises en comptes : l'emprunt sera pour nos enfants, pourra t’il être remboursé et qui payera les intérêts ?

Un hectare de terre pèse 5 000 tonnes ; qui sont devant nos génération futures les vrais voleurs de terre ?

 


Jean RENARD, professeur émérite à l’Université de Nantes, géographe, spécialiste des questions foncières depuis 50 ans.

« Je crois bien connaître les problèmes de consommations d’espaces pour l’urbanisation. C'est un projet qui va accélérer cette consommation d’espace. Un projet surdimensionné de 1650 ha avec des effets indirects sur l’environnement proche et lointain (zones industrielles). Il y a DANGER. Depuis 1970 la donne a changé.Un article le 14/04/09 du journal Le Monde soulève le problème de la Ruée sur les terres agricoles.

Ce projet est un non-sens en 2009, ce qui n’était pas le cas en 1973.

MIRABEL est concomitant de NDL ; MIRABEL a été réalisé, aujourd’hui il est devenu un parc d’attractions car le trafic est revenu sur l’aéroport de Dorval.

Nous ne sommes plus dans le toujours plus, nous sommes dans le toujours mieux. Il a été annoncé 6 Millions de passagers à Nantes-Atlantique, on en est à un peu plus de 2 M. Le trafic aérien n’aura pas la puissance annoncé dans les 30 glorieuses (30 piteuses).

Ce projet est inutile et démesuré. Le site est une zone dynamique, un bassin laitier important. Ce projet est le Larzac de la Loire-Atlantique qu’on essaye de démanteler.

Ce projet est identique des projets qui ont été abandonnés : Donges-Est, La Martinière, et Le Carnet qui devait régler tous les problèmes énergétiques de la région ».

 

                                                                                Une opposition ancienne...

 

Yannick JADOT, tête de liste Europe Ecologie pour l’Ouest

« Ce projet est un projet des « 30 glorieuses » : argent public, futur linéaire, trafic en augmentation, élus locaux qui aimaient les grands projets.

Aujourd’hui, ce projet est un projet du passé, dépassé. Dans la presse récemment, le Préfet annonce que beaucoup d’opérateurs sont candidats car c’est le seul projet européen d’aéroport, mais ailleurs on réaménage ce qui existe. La mobilisation citoyenne est légitime face à ce projet aberrant.

Le Grenelle de l’Environnement aurait dû stopper ce type de projet. Je cite Nicolas Sarkozy lors de son discours du 25/10/07 concluant le Grenelle de l’Environnement :

  Il faut avoir le courage de reconnaître que nous ne pouvons plus définir des politiques en ignorant le défi climatique, en ignorant que nous détruisons les conditions de notre survie… tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront arbitrées en intégrant leur coût pour le climat, leur « coût en carbone ». Toutes les décisions publiques seront arbitrées en intégrant leur coût pour la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé… nous allons renverser la charge de la preuve. Ce ne sera plus aux solutions écologiques de prouver leur intérêt. Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu’il n’était pas possible de faire autrement. Les décisions « non écologiques » devront être motivées et justifiées comme « dernier recours. Nous allons appliquer immédiatement ce principe à la politique des transports. Le Grenelle propose une rupture »

 

  A suivre

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