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Publié par Fnaut Pays de la Loire

Communiqué de Presse de la FNAUT

A la veille d'une nouvelle journée de grève dans les transports, la FNAUT Nationale tient à réaffirmer sa position et son analyse.   

De très graves perturbations du service public sont survenues récemment sur le réseau SNCF de la gare Saint Lazare : une grève perlée des conducteurs de trains pendant un mois, à l’occasion du dernier changement de service, a été suivie, après l'agression d'un conducteur, de l'exercice du droit de retrait sans tenir compte des 450 000 usagers qui n’ont pu rentrer chez eux qu’au prix des plus grandes difficultés. Des perturbations prolongées des services TER sont encore observées en région Provence Côte d’Azur.

 
Matériels TER remisés en gare d'Angers : image récurrente du service TER pendant les grèves

Une indemnisation satisfaisante des usagers est indispensable, mais elle ne règlera pas les problèmes de fond :

  •  le blocage inquiétant du dialogue social au sein de la SNCF ;
  •  la persistance de l'insécurité dans les transports collectifs ;
  •  la disproportion, manifeste et inacceptable, entre les motivations du personnel gréviste et les conséquences de leur mouvement sur la vie quotidienne de centaines de milliers d'usagers ;
  •  enfin l’impact des grèves à répétition sur l'attractivité des transports collectifs, l’économie et l’environnement.

 

Gare routière déserte : image courante lors des grèves ? (gare routière d'Angers )

La loi Bertrand du 21 août 2007 relative au “service prévisible” est aujourd’hui contournée par de nouvelles pratiques syndicales (grève tournante, grève surprise, minigrève de 59 minutes), alors que son respect, comme on a pu le constater lors d’autres conflits à la SNCF ou dans les transports urbains, permet de mieux organiser et de faire connaître les services maintenus, ce qui est la première exigence des usagers.

 

Dans ce contexte, la FNAUT demande avec insistance :

  • à la direction et au personnel de la SNCF, ainsi qu’à l’Etat qui est son actionnaire unique, de prendre les initiatives nécessaires à la reprise du dialogue social ;
  • à l’Etat de renforcer les mesures de surveillance afin d’assurer la sécurité des usagers et des personnels ;
  • au gouvernement et au Parlement de faire évoluer la loi Bertrand afin de prévenir les usages abusifs et irresponsables du droit de grève et du droit de retrait, ce dernier ne devant être utilisé qu’en cas de danger immédiat, et d’atténuer ainsi la pénalisation imposée aux usagers.

 

Le trafic TGV sera comme à son ordinaire moins perturbé que le trafic TER ou Transilien

La FNAUT rappelle enfin que les grèves ne doivent pas occulter la dégradation des infrastructures, l’inconfort, le manque d’entretien et la saturation des matériels roulants dont ils subissent quotidiennement les conséquences, que les pouvoirs publics n’ont pas su prévenir, et que le plan de relance de l’économie doit être l’occasion de corriger.

 

Jean Sivardière, président de la FNAUT

tous les textes en italiques sont des compléments du texte d'origine 

 

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M
C'est vrai que l'Etat a une responsabilité écrasante dans la situation de la SNCF. Mais est-ce un hasard si les gouvernants, occultant leur rôle propre, essaient par tous les moyens, de dresser les clients face aux cheminots.Par exemple la vraie raison de la grève à St Lazare c'est une augmentation de 91 trains transiliens et TER et 33 trains GL, tout cela avec le même nombre de conducteurs. Il est évident que cela aurait conduit au mieux à des retards en cascade et au pire à des suppressions de trains tous les jours, donc à une désorganisation quotidienne du service.Les syndicats demandaient 80 conducteurs supplémentaires. Il aura fallu attendre 3 semaines de grèves pour que la direction accepte de mettre 30 conducteurs de plus. Il est fort probable que certains de ces conducteurs soient détachés de province, ce qui veut dire que dans les régions, des TER seront supprimés.Ne pouvait-on pas se rendre compte plus tôt que le service de décembre ne pouvait être tenu au lieu d'en arriver à ce blocage ? Donc cherchons à qui profite le crime.   
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F
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A
Je suis assez perplexe à la lecture de la position affichée sur les différents mouvements de grève. Tout d'abord, évoquer "la disproportion, manifeste et inacceptable, entre les motivations du personnel gréviste et les conséquences de leur mouvement sur la vie quotidienne de centaines de milliers d'usagers" me semble étonnant : est-il "disproportionné" de cesser le travail lorsqu'un de ses collègues se fait agresser dans l'exercice de ses fonctions, d'autant qu'il ne s'agit pas d'une première ? Je ne suis pas cheminot, et travaille dans un secteur peu vindicatif, mais je doute que mes collègues accepteraient cela sans bouger... Quant à demander l'arrêt des pratiques "irresponsables" en matière de grève ou de droit de retrait et des sanctions à l'égard des protestataires, cela appelle au moins deux commentaires : - une grève n'a de sens que si elle perturbe réellement le fonctionnement de l'entreprise où elle est menée, sinon quel moyen de pression sur l'employeur ? Pour être cohérent, si l'on juge intolérable les conséquences des grèves dans les transports, il faut avoir le courage de demander l'interdiction du droit de grève. Je ne crois pas néanmoins qu'une telle opinion ait un quelconque rapport avec l'objectif de défense des usagers, dont la plupart sont aussi des salariés qui peuvent avoir besoin de se défendre, et lesquels ne sont pas la cible des grèves à la SNCF (qui contestent des décisions de la direction de l'entreprise, pilotée en l'occurrence par l'État). - Il est tout de même étrange de discourir sans cesse des grèves de cheminots sans évoquer leurs causes, ce qui montrerait une convergence évidente entre une grande partie de leurs revendications et celles des usagers. Est-il efficace de réclamer des moyens humains et financiers supplémentaires, des investissements en faveur des transports collectifs, tout en stigmatisant les mouvements d'agents qui luttent aussi pour cela ? Pour obtenir la satisfaction des objectifs de la FNAUT, il serait bien utile de travailler avec les cheminots. D'ailleurs, les combats qui ont permis, dans certains cas (hélas trop peu nombreux), de faire reculer la direction de la SNCF dans sa volonté de fermeture d'une multitude de "petites lignes" ou de suppression massive de trains corail, se sont-ils menés autrement que par l'action conjointe des usagers et des cheminots ? Il est d'ailleurs bien dommage que seules quelques lignes conclusives, dans ce communiqué de la FNAUT, rappellent que les grèves sont loin de constituer les seules sources de désorganisation du trafic : de l'aveu même de la direction de la SNCF, parmi les différentes causes de perturbations ou de suppressions de trains, les grèves ne constituent qu'une très faible part. Et ce loin derrière les causes que les cheminots dénoncent régulièrement dans leurs mouvements : manque de personnel, entretien négligé, infrastructures vieillissantes voire à l'abandon etc. Certes, il serait pertinent de pouvoir construire des mouvements protestataires favorisant la convergence entre usagers et cheminots, notamment en organisant des grèves du contrôle coûtant cher à la SNCF sans supprimer de trains. Néanmoins, de telles pratiques ne sont pas si faciles à mettre en oeuvre : comment faire pour les usagers abonnés ? Comment éviter la répression, rendre les trains gratuits étant tout aussi "sauvage" que les grèves dénoncées par le communiqué, et ayant parfois fait l'objet de sanctions très sévères à l'encontre des cheminots par le passé ? En tout cas, la première condition pour tenter d'aboutir à de telles actions, potentiellement très populaires et efficaces pour la satisfaction de nos revendications, serait de l'envisager avec les organisations de cheminots sans leur donner de leçons voire de menaces à propos des grèves qu'ils mènent.
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F
<br /> La FNAUT n'est pas à son premier communiqué de Presse sur les Grèves. Elle a toujours plaidé le minimum de grèves plutôt que le service minimum... La fnaut ne ménage pas non plus la direction de la<br /> SNCF et l'absence de dialogue au sein de l'entreprise mais elle constate néanmoins qu'aucune évolution est constatée et que le changement est plutôt une source de méfiance pour les syndicats et la<br /> direction n'apprécie que modérément ce que la société civile préconise... Il se trouve que le dernier communiqué de presse parle en particulier des événements de St Lazare. La fnaut ne remet pas en<br /> cause le droit de grève mais à partir du moment où un usager est transporté à l'aller il y a l'obligation morale pour l'entreprise de permettre à ce même usager de faire le même trajet en sens<br /> retour... Sans vouloir vous contredire les cheminots dans leur grande majorité ne sont absolument pas préoccupé par le devenir du réseau ferré. Ce sont les associations et la FNAUT en particulier<br /> qui ont mené les actions en justice pour s'opposer au dementellement du réseau. Les syndicats sont autrement plus armés que la FNAUT pour livrer ce type de combat (combien de permanents...) . Je<br /> crois et je m'exprime en mon nom personnel mais la grève n'est pas le moyen pour résoudre les problèmes de la SNCF. Plus d'un mois de grèves à St Lazare idem dans le sud de la france et des grèves<br /> perlées un peu partout... Pour en revenir à la SNCF qui a une part de responsabilité dans la dégradation des conditiopns de travail, du dialogue social et du patrimoine de l'entreprise. A la FNAUT<br /> nous ne sommes pas attaché à la SNCF; Nous défendons les transports collectifs et en particulier le mode ferroviaire pour ses qualités intrinsèques et les intérêts des usagers qui les empruntent.<br /> Nous constatons seulement que les grèves font plus de dégâts collatéraux qu'elles ne résolvent les situations de crises ....Et que les usagers sont souvent pris en otage dans le cadre de lutte<br /> partisane et politique. Sud pour ne citer que celui là à un message politique à faire passer...On est loin de l'intérêt des usagers... Quand à l'Etat le grand responsable de l'état catastrophique<br /> du Réseau : il serait temps qu'il reconnaisse les erreurs et surtout qu'il change de politique de transport.<br /> <br /> <br />