Un Pont sinon rien ?
Ile de Nantes : inquietudes et propositions de la FNAUT et de l’ANDE
La FNAUT Pays de La Loire et l’ANDE, association adhérente qui s’implique pour le transport en commun dans l’agglomération, observent avec attention l’aménagement des quartiers situés entre les bras de la Loire et les débats qui s’y rattachent.
1 / Une opération d'aménagement remarquable
Les deux associations favorables à l’essor du transport public et à sa coordination approuvent la volonté des collectivités locales et des sociétés concernées de :
- Favoriser un site central de l’agglomération dont des quartiers ont besoin de requalification urbaine,
- Densifier cet espace en donnant un exemple de développement opposé à l’étalement urbain coûteux en place et en énergie, et de mixité des fonctions, avec cependant un développement insuffisant des services de proximité (commerces) .
2 / Nos inquiétudes quant aux Transports Collectifs
Les deux associations observent toutefois que, si les axes de transport reliant l’île de Nantes au centre actuel et à la rive Sud sont développés :
- La desserte interne de l’île ne suscite guère de concertation et fait au contraire l’objet d’annonces contradictoires ou est oubliée
- Le volet « transport » n’est pas clairement explicité, en particulier dans les présentations graphiques de l’aménageur même s’il est toujours question d’une ligne 5 à l’horizon 2013. L’absence d’annonce actuelle fait fortement douter du respect de cet objectif.
- C’est donc un quartier classique du XX ème siècle qui se développe, avec ses nappes de stationnement voitures, ses parkings, ne laissant à une bonne part des nouveaux arrivants que le choix de l’automobile dans un secteur déjà embouteillé. Les deux roues doivent s’adapter à un réseau incomplet, disparate et à une forte présence automobile .
3 / Nos demandes et priopositions
1° La FNAUT Pays de la Loire et l’ANDE proposent que la ligne n°5 soit un véritable tramway connectable avec les axes ferroviaires traversant l’île, et qu’un tracé et un calendrier de réalisation soient rapidement proposés.
Son financement doit faire partie des promesses liées au « Grenelle de l’Environnement » et sa réalisation ne saurait souffrir de retard.
2° il est nécessaire qu’un réseau de circulations douces quadrille le quartier y compris le long des quais pour pouvoir faire le tour de l’île en rencontrant le moins possible d’axe automobile. (cf la coupure d’itinéraire pour les 2 Roues, les poussettes et les fauteuils roulants à la hauteur du Pont Anne de Bretagne).
3° Les deux associations rappellent l’intérêt du patrimoine ferroviaire sur l’île de Nantes, qu’elles sont prêtes à défendre.
Les deux associations souhaitent qu’en concertation avec le propriétaire du réseau, Nantes Métropole mène une étude d’optimisation du réseau Gare SNCF-Gare de l’Etat dans la perspective de la création d’une desserte ferroviaire de l’Ïle de Nantes prolongée par un pont vers le bas Chantenay, techniquement facile à réaliser. Cette desserte permettrait :
- d’intégrer l’île de Nantes dans un réseau métropolitain et d’accroître sa valeur de centralité
- de desservir des gares en correspondance avec les axes lourds de la SEMITAN à « Beaulieu » et « Wattignies », et ainsi de participer grandement au transfert modal dans l’agglomération
- de soulager le trafic passant à la gare principale
- de désenclaver la pointe Ouest de l’île par des circulations douces adjacentes au pont ferroviaire
- d’offrir une alternative au tunnel ferroviaire actuel, en cas de d’incident. La desserte ferroviaire Est Ouest, vitale pour les urbanisations de l’Estuaire et le Port, n’a actuellement pas de solution alternative de qualité. Tout aménagement de ligne nouvelle sur un nouvel itinéraire demandera au mieux de nombreuses décennies, des financements importants et apparaît, de fait utopique
Cette liaison de désenclavement de l’île est donc un enjeu majeur pour le siècle qui vient, et concerne l’ensemble de l’Estuaire.
Nous sommes bien conscients de l’impact sur le bras de la Madeleine de cette proposition, qui pourrait limiter le tirant d’air pour les voiliers et grands bateaux (les navibus devant pouvoir continuer à circuler sans problème).
Le maintien d’un quai à Nantes (quai d’honneur, accueil plaisance) est une question sensible qui a des réponses techniques (sans doute un pont avec travée mobile de portée limitée), architecturales (qualité de l’ouvrage, plus ou moins discret ou affirmé) ou d’aménagement (par exemple transfert de cette fonction d’accueil au quai Wilson ou au quai d’Aiguillon, ou création d’un bassin comme toujours indiqué sur le schéma Ile de Nantes).
Le débat pour ne pas être polémique, doit être éclairé par des études globales, avec différentes alternatives, donnant tous les impacts, débat auquel nous sommes prêts à participer. Un concours international pourrait ensuite traiter des ouvrages les plus sensibles.