Chronique du développement dit « durable » en Pays de la Loire
Ou comment la priorité affichée aux transports en commun a du mal à se transcrire dans la réalité.
Application en Loire Atlantique
La crise pétrolière qui s’annonce, les dégâts climatiques qui sont déjà là tout comme la difficulté pour beaucoup de familles de remplir les réservoirs des voitures ne freinent pas tous les projets routiers. Ainsi pour les liaisons Ancenis Nort sur Erdre ou Ancenis Clisson, destinées à « renforcer les pôles secondaires et à éviter le périphérique nantais ».
Sans s’appesantir sur les risques d’étalement urbain, on constate que ces liaisons, qui sont jugées suffisamment importantes (au fait, quel est le trafic routier et son évolution ? ) pour être équipées en voie rapide, ne sont pas desservies par les autocars du réseau départemental.
Autocar du réseau LILA à la Baco
Plus de liaisons en autocar et moins de 2x 2 voies
Il serait pourtant logique de soulager d’abord la circulation de ces axes en créant une offre de transport en commun attractive, avant d’envisager tout investissement coûteux dans l’infrastructure. D’autant plus que les villes secondaires concernées disposent ou disposeront de gares fréquentées et ont donc vocation à être des plateformes d’échange multimodales.
Même cas de figure sur d’autres axes, comme l’axe interrégional Cholet Bressuire Parthenay (sur Nantes Poitiers), que l’on continue à équiper en 2x2 voies alors que la desserte par bus est squelettique et qu’il n’est pas question de réouvrir la voie ferrée .
Les efforts des Conseils Généraux en matière de Transport Collectif sont constatés (halte routière d'Angers)
Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ?
Les collectivités demandent aux habitants de prendre les transports en commun mais en l’occurrence les habitants seront toujours condamnés à la voiture.
Elles font pourtant par ailleurs des efforts méritoires : comme pour le Département, transfert de financement de la route vers le fer sur Nantes Châteaubriant, mise en œuvre d’une navette St Brévin St Nazaire au lieu d’un nouveau pont sur l’Estuaire, pour la Région, augmentation des capacités des trains existants, et projet Nantes ferroviaire Châteaubriant, mais elles sont encore loin de répondre à l’ensemble des besoins de déplacement en transport en commun et continuent par ailleurs à financer largement l’infrastructure routière, productrice de CO² et de moins en moins à même de répondre aux défis futurs de l’énergie.