Suppression d’un arrêt TGV à Laval en 2025 :une décision comptable qui ne prend pas en compte les besoins de mobilité de la Mayenne
L’Association Régionale des Usagers des Transports, par son antenne mayennaise dénonce l’annonce par la SNCF de la réduction à 7 arrêts de la desserte TGV de la gare de Laval en 2025. Une annonce que l’AUT déplore car elle créée une inquiétude légitime pour les usagers, pour les milieux économiques et pour les politiques.
L’Association salue la prise de position des élus des collectivités et du département pour leur réaction rapide.
Menace sur la ville
Par contre l’AUT déplore la méthode de la SNCF qui s’apparente plus à la méthode du fait accompli que celle de la concertation. Si le Conseil Départemental a été informé, la SNCF affiche son mépris à ses clients et usagers car une fois encore ils ne sont pas consultés, pas plus que les associations d’usagers,
La encore les considérations commerciales ont plus de valeurs aux yeux de la SNCF que la desserte d’un territoire,
Des arrêts de trains qui sont supprimés c’est l’équivalent d’un service public qui disparaît car même si les TER existent, il n’assurent pas la même mission que les TGV et ce d’autant plus que la SNCF a bien segmenté l’offre ferroviaire, en prenant soin de supprimer tous les corails de la ligne,
La LGV qui a été financé par les collectivités traversées dont la Mayenne et les Pays de la Loire ne serait qu’une infrastructure au service de la desserte de la Bretagne et non aux territoires intermédiaires? Elle ne servirait que l’intérêt particulier et non l’intérêt général?
La Mayenne ne verrait s’arrêter qu’une desserte réduite de TGV « une offre peau de chagrin» et elle ne verrait passer que les trains sans qu’ils s’arrêtent donnant raison à posteriori aux opposants à la construction de la LGV, Cette perspective n’est pas acceptable.
Le TGV et ses marques (ouigo, Inouï ) ne peut pas être un outil commercial au seul profit de la SNCF. C’est avant tout un moyen de transport en premier lieu, écologique, rapide, souple quand il irrigue les territoires en poursuivant ses trajets sur les lignes classiques,
En réduisant le nombre d’arrêts de TGV, la SNCF va générer la réduction de l’offre et entretenir la rareté et donc le renchérissement du prix des places sur les TGV restants. A cause du « yeald management » la politique commerciale de la SNCF, contribue à faire du TGV un transport cher.
Une fréquentation de la gare en hausse
En septembre 2019, le trafic TGV et Ouigo, avait progressé de 27 % pour la ligne Laval -Paris par rapport à 2017 avant l’arrivée du TGV, A Laval, la seule gare TGV du territoire mayennais, est passée de 1 250 032 voyageurs en 2016 à 1 476 306 en 2022 et ce malgré la crise sanitaire qui avait plombé la fréquentation (830 231 voyageurs),
Mais une gare bien desservi c’est une gare bien fréquentée car plus elle sera passagère moins la SNCF pourra l’ignorer.
Il faut capter des voyageurs
Il faut donc capter des voyageurs et rendre la gare attrayante pour renforcer son attractivité et pérenniser les arrêts de TGV.
Aux élus de la Région, du Département des agglomérations, de favoriser les connexions de la gare de Laval avec les territoires :
- En transport public, tout d’abord en développant une politique volontariste permettant des correspondances autocars / trains et multimodale intégrant l’ensemble des modes de transports.
- En rétablissant des liaisons TER, routière vers Fougères ou ferroviaire vers Mayenne (réouverture de la voie ferrée, (Laval) La Chapelle Anthenaise / Mayenne) afin de drainer tout le Nord Mayenne, le Pays de Fougères et le Sud de l’Orne. et les territoires déconnectés du train.
- En favorisant le rabattement vers Laval des usagers de Vitré qui sont de plus en plus capté par Rennes en profitant d’une desserte TER ad hoc. Dans ce cadre le renforcement de la desserte métropolitaine autour de Laval en TER est indispensable.
Sans oublier l'Etat...
Mais il ne faut pas dédouaner l’État qui est le principal actionnaire de la SNCF de ses obligations. C’est à l’État dans le cadre d’une politique de transport écologique, répondant aux enjeux de la crise climatique et de la baisse des émissions des gaz à effet de serre, de tenir compte des territoires afin de maintenir une offre de desserte équilibrée.
L’État devrait être acteur et piloter de nouvelles conventions de desserte des territoires entre la SNCF et les collectivités. Cette convention devra garantir le niveau de service des dessertes TGV en détaillant la fréquence adaptée et bien équilibrée pour les territoires concernés et lutter ainsi contre les effets pervers de la grande vitesse que sont la métropolisation.
C’est aussi à l’État d’intervenir pour baisser les prix des péages ferroviaires qui renchérissent le prix des billets de TGV. A l’État de financer de nouvelles rames de TGV pour densifier l’offre. Car comme on peut le constater la stratégie commerciale de la SNCF ne va pas dans ce sens, Il faut plus de trains pour qu’ils soient accessibles aux usagers, avec une tarification abordable.
La FNAUT attend de l’Etat qu’il assume ses obligations et se substitue à la SNCF pour contractualiser une desserte ferroviaire durable et proche des besoins de mobilité des populations.
Le Vice Président
Fabrice Eymon
Fnaut Pays de la Loire
Antenne Mayennaise de l’Association Régionale des Usagers des Transports :
Délégué : Fabrice EYMON : / Ancien Présbytère 5, parvis des Bénédictines 53110 Lassay-Les-Châteaux / 07 68 11 62 48 / feymon@wanadoo.fr
Site Internet de La FNAUT Pays de la Loire (http://fnautpl.over-blog.com) et https://www.fnaut.fr/region/pays-de-la-loire/