Harcèlement sexuel dans les transports : la FNAUT l'avait mis en évidence
la répression ne suffit pas, la prévention est nécessaire
Dans son interview du dimanche 16 octobre 2017, Emmanuel Macron a présenté des mesures contre le harcèlement de rue : « en passer par la loi » et lancer une police de sécurité du quotidien. La FNAUT, qui a largement contribué à rendre visible le harcèlement dans les transports, approuve ces propositions. Elle estime cependant que la réponse doit s’accompagner de mesures de prévention.
Un constat : la prégnance du harcèlement dans les transports
Le harcèlement dans les transports publics fait partie du harcèlement de rue mais présente des particularités puisqu’il a lieu, la plupart du temps, dans des espaces fermés (couloirs) ou permettant une proximité non souhaitée, qui le favorisent. En Ile-de-France, 39 % des agressions sexuelles sont commises dans les transports publics (en 2015).
Les études de la FNAUT de 2016 et 2017 ont révélé que 90 % des répondantes à nos questionnaires avaient été harcelées dans les gares, les trains ou les transports collectifs routiers. L’importance du phénomène constitue un frein à l’usage des transports collectifs pour les femmes.
Les demandes de la FNAUT pour lutter contre le harcèlement
La généralisation des dispositifs d’alerte.
Une meilleure organisation des différentes forces de sûreté compétentes sur une même zone.
La simplification des plaintes et la fourniture d’espaces de témoignages : seulement 2% des victimes ayant répondu à notre enquête ont porté plainte, alors que, dans plus de 71% des cas, les actes subis constituaient des infractions pénales.
Une modification de la définition juridique du harcèlement sexuel qui n’est constitutif d’un délit que s’il s’agit « d’un acte répété ». Pour faciliter la verbalisation, le code pénal devrait incriminer le comportement dès qu’un seul fait est commis.
Le renforcement de la prévention : la formation des agents, du personnel exploitant et des forces de l’ordre est indispensable pour mieux repérer les situations de harcèlement. Elle doit s’accompagner de campagnes de sensibilisation et d’information des usagers.
La prise en en compte des besoins des femmes dans l’aménagement urbain et l’organisation des parcours, notamment le dispositif d’arrêt à la demande et la présence humaine dans les gares.
Contacts presse :
Bruno Gazeau, président de la FNAUT, tél. 06 76 73 31 09
Christiane Dupart, vice-présidente de la FNAUT, tél : 06 80 64 05 60