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Publié par Fnaut Pays de la Loire

Dans la 1ère Circonscription du Maine et Loire (Angers Centre, Angers Est, Angers Nord-Est, Châteauneuf-sur-Sarthe, Tiercé) les candidats Lutte Ouvrière ont adressé une réponse par l'intermédiaire du suppléant de Marie-José FaligantFabrice Romier.

 

 

 

Que pensez-vous de la stratégie de la SNCF dont le service rendu au public se dégrade (retards fréquents des trains, fermeture des points de vente au public, suppression des lignes, effets des grèves, sous-investissement chronique pour l’entretien du réseau (cf Nantes - Bordeaux), politique tarifaire illisible (Yieldmanagement) ?

 

 

Dans un article que nous avions publié dans notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de novembre 2016 nous dénoncions la stratégie de la SNCF que l’on retrouvait dans les grandes lignes d’un rapport d’information parlementaire signé par deux députés, l’un du Parti socialiste, l’autre de l’UDI. En effet, À peine « la réforme ferroviaire » est-elle entrée en application contre la volonté des cheminots, que le gouvernement prévoyait la « réforme de la réforme ». Ce rapport faisait l’état de tout ce qui doit être liquidé ou modifié avant le grand chambardement de l’ouverture à la concurrence pour les trains voyageurs fin 2019.

En 2020 au plus tard, le réseau TGV, dit commercial, doit en effet être ouvert à la concurrence. Quant au transport dit « conventionné », celui des TER et de ce qui restera des trains interrégionaux, il le sera au plus tard en 2023. Mais d’ores et déjà le gouvernement avait formellement accepté le principe d’expérimentation anticipée de la concurrence sur le réseau TER. Rien n’empêche donc que, dès maintenant, des régions lancent un appel d’offres et confient la circulation des trains à un opérateur concurrent de la SNCF.

C’était là l’objectif poursuivi par la réforme ferroviaire de 2014 qui a abouti à la dislocation de la SNCF en trois établissements : SNCF Réseau, chargé de l’entretien des voies, SNCF Mobilités devenu un simple exploitant ferroviaire, le tout coiffé par un établissement censé garantir l’unicité de la SNCF.

Faire de la SNCF une société anonyme ?

Contrairement à SNCF Réseau, SNCF Mobilités doit être soumis à la concurrence. Pour ce faire, le rapport commençait par préconiser sa transformation en société anonyme, pour l’heure à capitaux publics. Actuellement le statut d’entreprise publique garantit à la SNCF un meilleur taux d’emprunt que ses concurrents privés auprès des banques. Alors que la SNCF verse déjà des milliards d’intérêts aux banquiers, le plus urgent serait donc qu’elle en verse encore plus ! Il suffira ensuite d’ouvrir le capital pour aller vers la privatisation de la SNCF.

Il en va de même de la branche Gares et Connexions qui gère les 3 000 gares du pays. Les grandes gares sont devenues de gigantesques centres commerciaux, où il est plus facile de trouver une cravate qu’un billet de train. Cette branche étant susceptible de rapporter du cash, le rapport préconisait de transformer aussi Gares et Connexion en société anonyme, filiale de SNCF Réseau.

Sur le plan juridique et parlementaire, le rapport proposait aussi de supprimer dans la loi tout ce qui laisse encore à la SNCF un rôle prédominant ou de monopole dans les activités ferroviaires. Les auteurs du rapport savaient pertinemment qu’il n’y aura aucune opposition dans la future assemblée : la gauche comme la droite sont parfaitement d’accord pour démolir ce qui reste de service public dans le transport ferroviaire.

Pour jouer la comédie du renouveau, Emmanuel Macron fait entrer des têtes nouvelles au gouvernement, mais il y a fort à parier que la stratégie de la SNCF ne change pas d’un iota.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d8/R%C3%A9sultats_des_%C3%A9lections_l%C3%A9gislatives_du_Maine-et-Loire_en_2012.png/220px-R%C3%A9sultats_des_%C3%A9lections_l%C3%A9gislatives_du_Maine-et-Loire_en_2012.png

Quel est votre positionnement par rapport à ce dossier (Notre-Dame-des-Landes) sachant que ni l’effet TGV arrivant prochainement dans l’Ouest, ni le projet du réaménagement de Nantes Atlantiques, facilement connectable au réseau ferré, n’ont été intégrés à la réflexion.

Faut-il poursuivre ce projet alors que le transport aérien contribue au réchauffement climatique et que Notre Dame des Landes encouragera une nouvelle extension progression du mitage périurbain dans des zones actuellement épargnées par l’urbanisation et consommera de nouvelles terres agricoles ?

 

Sur la question du dossier de Notre Dame des Landes : nous continuons a affirmé notre opposition. D’ailleurs un nouveau rapport sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes affirmait que le projet retenu est surdimensionné". Il préconise soit l'aménagement de l'aéroport actuel de Nantes, soit la construction d'une seule piste à Notre-Dame-des-Landes au lieu de deux.

Le projet initial date d'il y a 53 ans, la zone a été occupée pendant des mois par les opposants au projet et évacuée par la force par des centaines de policiers, des recours devant la justice ont été déposés pendant des années et un référendum a été organisé dans le département... Quel gâchis !

Mais ces grands chantiers commandités par l'État sont des mannes pour les trusts du BTP, comme Vinci, et plus le projet est pharaonique plus les profits pour les bétonneurs sont juteux. Tant pis s'ils s'avèrent inutiles pour les besoins de la population.

 

Vous engagerez-vous en particulier à intervenir pour que les usagers puissent être mieux entendus et qu’ils bénéficient de meilleurs conditions de transport, en particulier pour pallier aux conditions actuelles et par exemple à rendre l’accès aux T.G.V. possible aux titulaires de l’abonnement de travail régional ? (cf comme en Bretagne).

 

Les tarifs et les types de trains différents n'arrêtent pas de se multiplier. Les TER ont leurs règles, les TGV en ont d'autres, tandis que les trains Intercités n'ont pas tous le même statut. Les voyageurs sont perdus. On peut voir des gens faire la queue à un guichet pour un train qui n'est en fait disponible... que sur internet. Par exemple, depuis le 19 avril, échanger des billets pris avec une carte de réduction « week-end » coûte 5 €. Cette réforme s'ajoute à d'autres : depuis avril 2016 la non-gratuité de l'échange ou du remboursement des autres billets, ou la réduction de validité des billets classiques, passée de 2 mois à une semaine.
Le mécontentement des clients retombe souvent sur les employés, mais la seule responsable est la direction.

 

Quelle est votre position sachant que ces voies de chemin de fer, une fois fermées administrativement, ne peuvent plus être juridiquement ré-ouvertes ?

 

Vous engagerez vous, si vous êtes élu, contre tous les projets de fermeture ferroviaire qui sont un non-sens environnemental ?

 

Que proposez-vous pour que la population soit suffisamment associée aux projets et aux décisions se rapportant aux transports et aux déplacements?

 

Pour nous, il s’agit de défendre de véritables services publics de qualité à la SNCF comme partout.

 

 

Aujourd'hui, devant l'offensive qui conduit à la privatisation de plus en plus grande de secteurs qui, pour n'être pas tout à fait publics, sont utiles et même indispensables à la population, les usagers ainsi que les travailleurs sont le dos au mur.

Les capitalistes achètent la fraction la plus rentable des entreprises et ils usent certaines infrastructures jusqu'à la corde, en économisant sur l'entretien, sur le personnel, sur tout, quitte à les revendre ensuite lorsque ça ne vaut plus rien, à l'État si cela se trouve, mais en ayant récupéré largement le prix d'achat.

Alors, aujourd'hui, nous en sommes à défendre le peu qui reste de services publics dans ces entreprises.

L'intérêt public, c'est que tous les endroits, même les plus reculés, soient pourvus d'électricité, indispensable pour se chauffer et s'éclairer, que les régions rurales soient pourvues de bureaux de poste, tout comme d'hôpitaux de proximité, de maternités et de transports en commun.

L'intérêt public, c'est que dans les villes on puisse être transporté correctement par le réseau collectif, sans attendre des demi-heures, sans être entassés comme des sardines, sans qu'il soit impossible à une personne âgée ou accompagnée d'un bébé d'accéder au métro faute d'escalator, au train, au tramway ou au bus faute de plate-forme suffisamment basse.

L'intérêt du public, c'est que les hôpitaux soient en mesure d'accueillir les malades, sans attentes interminables, et sans qu'on les renvoie chez eux le plus tôt possible faute de personnel soignant en suffisance.

L'intérêt du public, comme du personnel, c'est que les chauffeurs ne se voient pas imposer des rythmes déments, que l'entretien des trains, voire des avions, ne soit pas, comme c'est le cas, de plus en plus espacé, voire négligé.

Énumérer tout ce qui ne va pas - et on pourrait allonger cette liste encore longtemps - c'est faire ressortir tout ce qui constituerait de véritables services publics.

 

Quelles sont vos propositions en matière de transport dans votre programme et en particulier de transport collectif ?

 

Lutter en faveur du maintien de ce qui est indispensable à la population dans ces services de moins en moins publics, cela fait partie de la lutte générale du monde du travail.

Mais pour qu'il existe de véritables services publics il faudra de toute façon de véritables changements profonds dans la société tout entière, sinon elle ne sera jamais à l'abri de la rapacité et des méfaits des capitalistes.

Il faudra, en fait, que toute l'économie soit au service du public, c'est-à-dire que l'on produise en fonction des besoins réels de la population et non pas pour les demandes solvables, c'est-à-dire en fait pour produire du profit pour la minorité capitaliste qui monopolise les richesses et les moyens de production.

 

Marie-José Faligant

Fabrice Romier

1ère Circonscription du Maine et Loire 

Angers Centre, Angers Est, Angers Nord-Est, Châteauneuf-sur-Sarthe, Tiercé

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